Adrenagliss fabrique depuis 2022 des vêtements en coton bio dans leur atelier toulousain. La marque ne prévoit pas de stock à l’avance et crée ses articles seulement en fonction des demandes, afin d’éviter les surplus. Reportage dans l’usine de cette marque qui promeut le Made in France !
La série d’articles “Ô Toulouse” met en avant les acteurs du sport toulousain qui s’engagent vers des pratiques sportives et des événements plus durables. Deuxième épisode : la marque Adrenagliss, qui éco-conçoit, à Toulouse, des vêtements sportswear en coton bio.
Il faut se balader entre Saint-Cyprien et les Arènes, à Toulouse, pour dénicher l’usine d’Adrenagliss, marque créée en 2008 par Alban et Maxime Gardès. Les deux frères, passionnés de sports de glisse et de sports extrêmes, conçoivent des vêtements à leur image, en suivant leur devise : “Un esprit libre dans un corps agité”. C’est en 2020 qu’ils décident de changer leur modèle de fabrication et de passer au Made in France. “L’idée de créer notre propre atelier de confection est née avec le Covid, et s’est concrétisée en 2022”.
La famille Adrenagliss s’est agrandie avec l’arrivée d’Elodie. Elle était à l’origine la professeure de couture de la fille d’Alban Gardès, et c’est elle qui fabrique aujourd’hui les produits de la marque dans leur atelier toulousain. L’entreprise travaille avec du coton bio cultivé en Grèce et en Turquie et labellisé GOTS (Global Organic Textile Standard).“Ce label nous rassure, il nous garantit que le coton que l’on utilise est respectueux de l’environnement et des conditions de travail des personnes qui le produisent”, indique Alban Gardès. Le coton est ensuite acheminé dans l’entreprise Malterre, dans la Somme. C’est là qu’il va être transformé en rouleaux de tissu. “Ensuite, tout le reste est fait à Toulouse : le dessin des patrons, la découpe du tissu, la couture, le flocage, et la vente”, ajoute Alban Gardès.
Aucun stock préparé à l’avance
La marque a souhaité innover en n’ayant aucun stock préparé à l’avance. Les articles ne sont produits qu’en fonction des commandes. “On aime bien se mettre dans le rush tout seul !” s’amuse Alban Gardès. “La seule étape que l’on peut anticiper, c’est la découpe du tissu par taille. Mais comme on propose des options de customisation des coutures, de la couleur, du motif, ça dépend vraiment de chaque client.” Ce fonctionnement permet d’éviter la surproduction et de tomber dans les affres de la surconsommation.
Au total, plus de 3 000 combinaisons de couleurs et de motifs sont possibles pour les produits customisables. L’entreprise propose même de se rendre directement dans leur espace boutique, collé à leur atelier, pour tester les vêtements avant de les commander.
Aucun stock n’est prévu non plus pour les événements auxquels prend part Adrenagliss, comme récemment avec le Mondial du Vent, à Leucate, ou encore lors de la Foire internationale de Toulouse. “On amène des modèles pour que les gens essaient, et si ça leur plaît on fabrique l’article qu’ils ont choisi”, détaille le co-créateur. Cette méthode permet d’éviter de “gaspiller” du tissu et de l’énergie pour fabriquer des articles qui ne seront pas portés.
Même si cela rallonge les temps de livraison, car il faut compter une vingtaine de jours pour qu’une commande soit expédiée, les clients sont satisfaits selon Alban Gardès. “Les gens comprennent et ils peuvent attendre, ce n’est pas un produit de première nécessité, ils ont d’autres vêtements”. Les articles d’Adrenagliss sont plus durables en termes de respect de l’environnement et des conditions de travail, mais coûtent de fait plus chers.
“On arrive à conserver un prix de vente qui reste raisonnable parce qu’on est fabricant et distributeur”, assure Alban Gardès. “Il n’y a pas d’intermédiaire, donc forcément il y a des marges qu’on arrive à économiser”. L’enjeu du prix se retrouve au cœur des choix des consommateurs. Selon une enquête exclusive du réseau des Chambres de Commerce et d’Industrie, réalisée par l’Institut OpinionWay en octobre 2023, 9 Français sur 10 souhaitent consommer plus de produits fabriqués en France, mais 70% des consommateurs trouvent ces produits trop chers. C’est tout l’enjeu du Made in France.
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