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Sebastian Vettel : « Sans grands changements, la F1 est vouée à disparaître »

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Alors que la question des biocarburants fait l’objet d’un débat dans le paddock, Sebastian Vettel, le nouveau pilote Aston Martin, a fait part de ses vœux d’une catégorie reine plus respectueuse de l’environnement. Sous peine de voir l’avenir du fleuron du sport automobile s’assombrir.

Dans un long entretien accordé au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine, le quadruple champion du monde Sebastian Vettel a révélé que, à l’instar de Lewis Hamilton, l’écologie était entrée pleinement dans son quotidien : « Si je remarque un déchet dans la rue, je le ramasse et je cherche une poubelle, ou je ramène le détritus avec moi pour le jeter dans la bonne poubelle. Je regarde où je peux aller en voiture et où je peux aller en train, s’il y a des vols déjà prévus si je dois aller plus loin. À la maison, j’utilise les ressources de manière plus réfléchie et efficiente. J’essaie d’acheter uniquement ce dont j’ai besoin et de ne plus jeter les choses. »

L’arrivée des biocarburants en Formule 1

Dès le début de la saison 2022, les équipes devront introduire 10% de biocarburants dans le fonctionnement de leur moteur. Une perspective notamment remise en question par Christian Horner, le directeur de l’écurie Red Bull.

Pour Vettel, afin d’être plus soutenable, la Formule 1 doit repenser intégralement sa vision de la future réglementation des moteurs, qui devrait entrer en vigueur à l’horizon 2025. Les moteurs développés pour la course doivent pouvoir être utiles à l’industrie automobile traditionnelle pour minimiser les ressources employées par les constructeurs : «Nous pilotons les moteurs à combustion les plus efficients au monde, mais ça n’apporte rien à la société car avec la manière dont nous les utilisons, ça ne trouvera jamais sa place dans la production en série. La seule chose en commun, c’est l’utilisation d’un moteur hybride pour le message et l’image écologique du constructeur. La Formule 1 a été à l’origine d’innovations que nous retrouvons dans nos voitures. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Sur le circuit, on a constamment le pied sur l’accélérateur, l’énergie doit être très vite récupérée et très vite redéployée. Un moteur conventionnel fonctionne exactement de la façon inverse. La technologie développée en F1 est donc inexploitable pour la production de série. »

Jusqu’ici chez Ferrari, Sebastian Vettel a signé chez Aston Martin

Vettel : « Où est le rôle de pionnière de la F1 ? »

« La Formule 1 a toujours été pionnière, explique ensuite le pilote allemand Sebastian Vettel. Ce qui est décevant, c’est de ne pas saisir une telle chance, que représente la future réglementation moteur, pour améliorer le bilan écologique. La Formule 1 pourrait à nouveau être pionnière dans les technologies, comme elle l’a toujours été avant. Je pense que c’est précisément ce rôle de pionnière qui peut assurer sa survie. Pour le moment, le projet de règlementation prévoit l’utilisation de 30% de biocarburants, mais ça ne sera qu’à partir de 2025 ou 2026 au plus tôt. Je trouve cela très décevant puisqu’en 2025, des stations essence qui proposeront à tout le monde du carburant fait à 100% d’énergies renouvelables fleuriront. Où est le rôle de pionnière de la F1 sur le plan technologique ?»

L’ancien pilote de la Scuderia Ferrari regrette que les dirigeants de la F1 visualisent l’avenir par le prisme de l’innovation technologique plutôt que par l’écologie et le moyen de réduire drastiquement la pollution des monoplaces et des déplacements stratosphériques des équipes à travers le globe.

« Je ne peux pas le nier, il est vrai que nous sommes avant tout une entreprise de divertissement. La première considération des dirigeants, c’est le spectacle. Mais il y a des choses qui ne conviennent plus à notre époque. Nous devons vivre avec notre temps. En tant que sport mondial, nous devons présenter des idées exemplaires au monde et transporter un message avec du sens. Nous n’avons plus de temps à perdre. Les stratégies individuelles des équipes, une voulant produire la meilleure batterie, l’autre voulant le meilleur système hybride, ne nous servent pas. La F1 a besoin d’une stratégie globale. Je pense qu’on ignore les technologies environnementales depuis trop longtemps en tant que zone de développement. »

Photo : Aston Martin F1

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Antonin Delmas
Antonin Delmas

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