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Le mouvement ACTS : des paroles aux actes

mouvement ACTS Ecolosport
photo Marc Daviet
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Arnaud Petit et Christophe Dumarest ont créé le mouvement ACTS (Action Collective de Transition pour nos Sommets) signé depuis par de nombreux athlètes, écrivains, vidéastes, photographes liés à la montagne. Une prise de conscience non culpabilisatrice qui doit précéder un passage collectif à l’action pour préserver un environnement toujours plus en danger.  

Le confinement du mois de mars 2020 dû à la crise sanitaire a chamboulé les habitudes. Pour Arnaud Petit, grimpeur émérite et écrivain, et Christophe Dumarest, alpiniste et guide haute montagne, ces longues semaines cloitrées à la maison ont été un véritable révélateur. « Ce moment était l’occasion de marquer un arrêt pour prendre un nouveau départ, se souvient le second nommé. Il existait déjà une volonté des sportifs et des professionnels de la montagne de se mettre en mouvement. »

Au printemps est donc né un mouvement inédit appelé Action Collective de Transition pour nos Sommets (ACTS). « Nous sommes beaucoup d’athlètes à avoir non seulement un sentiment de culpabilité face à la situation écologique, la conscience qu’on dégrade notre environnement mais aussi une volonté de le préserver, explique Arnaud Petit auteur de plusieurs livres et films sur ses expéditions et vainqueur de la Coupe du monde d’escalade en 1996. Nous sommes portés par notre dualité, entre une pratique propre et le fait que nous sommes de grands voyageurs. Comment mettre en adéquation nos convictions et nos actes ? »

Le mouvement ACTS rejoint par Kilian Jornet et Xavier Thévenard

C’est ce à quoi tente de répondre le manifeste ACTS signé par de nombreux sportifs comme Kilian Jornet ou Xavier Thévenard, entre autres. En rejoignant Petit et Dumarest, les signataires s’engagent à respecter 10 engagements liés au transport, à la consommation et à la communication. « Un jour, se remémore Arnaud Petit, j’ai entendu un athlète dire lors d’une réunion organisée par un sponsor : « les déplacements aériens représentent seulement 2% des émissions globales de CO2. Ce n’est donc pas la peine de changer nos habitudes. » J’ai été choqué par ces propos car cela ne représente pas notre réalité de sportifs-voyageurs. J’ai pris conscience qu’il fallait agir. »

Christophe Dumarest poursuit : « On peut agir sur les transports et notamment l’avion. Avant c’était génial de partir à l’autre bout du monde. Si demain, les athlètes les plus connus expliquent que ce qui est cool, c’est de rester autour de chez soi pour pratiquer son sport, les mentalités vont changer. En ce sens, une bascule est en train de s’opérer. »

Photo Marc Daviet

S’ils sont au centre des débats, les transports ne sont pas les seules problématiques mises en avant. « Est-ce que j’ai toujours besoin du meilleur matériel ? se demande Arnaud Petit. Quand on est passionné et qu’on s’intéresse à ce sujet, on est pointu. Si je regarde un vélo neuf, je peux me faire piéger et penser qu’il me faut le dernier ou celui de l’an passé. J’essaie maintenant d’aller sur du matériel d’occasion. Il y a aussi des choses à faire au niveau des banques. Il faut savoir que 10 000 euros placés sur un compte consomme entre 2 et 6 tonnes de CO2, ce qui est énorme, sachant qu’un aller retour Paris-Marrakech en avion, c’est 0,5 tonnes par personne. Je rêve d’une banque dépôt avec 0% de rendement mais cela n’existe pas encore. »

« Les sportifs ont valeur d’exemple »

Si les combats sont nombreux, il n’est pas question pour les deux hommes de se placer en culpabilisateur ou en donneur de leçons. « Quelle légitimité a-t-on pour ouvrir nos bouches ? se questionne Christophe Dumarest. Peut-être qu’on peut mettre notre petite notoriété dans le milieu de la montagne au profit des causes environnementales. C’est important de se mettre en route avec des propositions pragmatiques et concrètes. Nous n’avons pas toujours été exemplaires mais il n’est pas trop tard pour se mettre en action. » « Les sportifs ont valeur d’exemple, note Petit. Voir s’engager des pros dont l’activité dépend de la montagne peut motiver des amateurs. »

Pour démarrer le processus, les deux spécialistes de la montagne proposent aux signataires et aux volontaires d’essayer de réduire leur empreinte carbone liée aux transports de 10% par an pendant quatre ans. Un bon début pour lancer une nouvelle vie avec moins de voyages en avion, une consommation plus responsable et davantage d’actions concrètes. S’ils sont nombreux à avoir rejoint le mouvement ACTS, reste maintenant à savoir s’ils ont tous transformé les paroles en actes.

Pour suivre et rejoindre le mouvement ACTS, rendez-vous sur www.acts-association.org ou sur le compte Facebook de l’association.

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Loic Feltrin

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