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Mélanie Cambon (Run For Planet) : « Faire de cette course la plus aboutie en termes d’éco-conception »

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Près de 3 mois après la première édition de la Run For Planet, Mélanie Cambon, organisatrice de la course, nous livre un premier bilan. Si la première édition a été perturbée par le contexte sanitaire, le succès a tout de même été au rendez-vous. De quoi donner des ailes pour l’organisation de la 2ème édition qui mettra l’éco-responsabilité toujours plus au centre de l’évènement.

Qu’est-ce qui a motivé l’organisation de la Run For Planet ? Quels constats et quelles convictions vous ont amené à vous lancer dans ce projet ?

Mélanie Cambon : Depuis plusieurs années, l’avenir de notre planète est au cœur de mes préoccupations. Je me suis longuement documentée et j’ai ainsi pris conscience de l’urgence d’agir et de faire partie de ceux qui se bougent pour changer les choses, pour nos enfants et les générations à venir. A l’époque, j’étais chef de projets événementiels pour l’ONG humanitaire Vision du Monde et j’organisais ma première course à pied solidaire. En regardant ce qui se faisait en la matière, certaines pratiques m’ont semblé aberrantes : tous les objets à usage unique, le nombre de produits low costs made in bout du monde ou encore les milliers de bouteilles d’eau 50 cl pour ne citer qu’eux.

En parallèle, j’ai rejoint en tant que bénévole les associations L214 et Sea Shepherd et renforcé mes convictions sur le fait que la préservation des ressources passera par une diminution de la consommation de produits d’origine animale, surexploitées depuis trop longtemps. J’ai donc quitté mon CDI il y a un an et créé Ethics Event, agence évènementielle spécialisée dans l’organisation d’événements éco-responsable. La Run for Planet est l’événement signature de l’agence, 100% auto-financée. Mon ambition est d’en faire la course la plus aboutie en termes d’éco-conception malgré un budget extrêmement serré et de reverser chaque année l’intégralité des bénéfices à des associations qui agissent activement en termes de préservation.

Quelles ont été les principales difficultés rencontrées dans l’organisation de la course et plus précisément en ce qui concerne la mise en oeuvre de l’écoresponsabilité ? A-t-il fallu convaincre des partenaires réticents ? Y a-t-il des principes fondamentaux de l’événementiel sportif dont il a été difficile de s’affranchir ?

Mélanie Cambon : La première difficulté a été liée au contexte sanitaire. Aucun événement sportif grand public n’a pu avoir lieu entre mars 2020 et le fin mai 2021. Tout au long de l’année, il a fallu tout préparer sans certitudes et sans aucune visibilité. Nous avons dû fermer les inscriptions très tôt à Bordeaux car celles-ci se sont emballées. Ce fut la même chose à Lyon. Je pressentais que des jauges très basses seraient imposées et c’est, malheureusement, ce qui est arrivé. Grâce à cette prudence, chaque Run for Planet eu lieu malgré tout.

Les mesures sanitaires imposées ne nous ont pas permis – comme je le souhaitais – de faire du 100% vrac au ravitaillement, la circulaire du Ministère des Sports imposait des barres de céréales emballées individuellement. Pour le reste, nous avons fait tout ce que j’avais imaginé. Concernant les partenaires, j’ai démarché la plupart d’entre eux car je ne souhaite pas associer la Run for Planet à des marques qui ne sont pas engagées. Veets par exemple, la 1ère chaussure made in France ; Gobi, la gourde 100% made in France ; ou encore Dott, opérateur de trottinettes électriques, sont des partenaires qui ont tout de suite adhéré aux valeurs de la Run for Planet. Ils ont cru en nous dès le début et je les remercie pour cette confiance. C’est une fierté d’avoir eu de tels partenaires dès la première édition. Selon moi, il ne faut pas avoir peur d’aller trop loin, sinon on ne fait rien de réellement innovant.

Run for Planet Ecologie Running Ecolosport
Les médailles finisher en bois
Quel retour d’expérience avez-vous eu des partenaires et des participants et quel est le vôtre en tant qu’organisateurs ? Y a-t-il des axes d’amélioration à prévoir ?

Mélanie Cambon : Le retour de tous a été au-delà de mes espérances. De nombreuses entreprises se sont reconnues dans les valeurs de la Run for Planet et leur retour d’expérience tout comme celui de nos participants ont été très positifs. J’ai envoyé une enquête de satisfaction auprès de nos 2.500 participants et leurs retours étaient enthousiastes et constructifs. 90% des répondants se sont dit motivés pour participer à la deuxième édition ! En tant qu’organisatrice, je suis très heureuse de voir que de plus en plus de personnes sont volontaires pour mettre en place des actions concrètes pour la diminution de notre impact écologique. Certains choix ont demandé de gros efforts logistiques et de l’huile de coude. Par exemple, laver 2.000 écocups à la main était le prix à payer pour éviter les bouteilles d’eau. Nous avons aussi décollé des dossards 2.000 puces pour les reclasser par numéro pour les réutiliser l’an prochain… Mais cela vaut la peine !

Julien Vidal Run for Planet Ecologie Running Ecolosport
Julien Vidal lors de son intervention à la Run For Planet
Pouvez-vous nous en dire plus sur la seconde édition ? Des nouveautés, des changements ?

Mélanie Cambon : La seconde édition ira plus loin en termes d’éco-conception, de sensibilisation à l’écologie et d’invitation à l’action tout en perdurant tout ce que nous avons mis en place : toujours pas de t-shirt finisher et une médaille made in France en bois, comme cette année. Et évidemment, la mesure qui a le plus séduit : aucune bouteille d’eau grâce à nos ecocups made in France non personnalisés et pré-remplis le jour J par nos supers bénévoles.

Pour la deuxième édition, j’aimerais accueillir à Paris et Bordeaux des personnalités publiques engagées dans l’écologie qui m’ont personnellement inspirées : Cyril Dion, Camille Etienne, Yann Arthus-Bertrand ou encore Hugo Clément. À Lyon, cette année, nous avons eu la chance d’accueillir Julien Vidal pour un talkshow qui nous expliquait comment et pourquoi nos devions aller plus loin au quotidien. J’aimerais un invité d’honneur tel que Julien dans chaque ville cette année. Nous accueillerons pour l’édition n°2, aux côtés de l’association la Fresque du Climat, d’autres associations et entreprises à impact pour créer un écosystème sur le village de l’événement autour de l’engagement citoyen. Les associations bénéficiaires de la Run for Planet resteront Sea Shepherd, L214 Ethique et Animaux, la Ligue de Protection des Oiseaux et Médecins du Monde. J’espère de tout cœur que nous serons plus mobilisés que jamais pour soutenir leurs actions !

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Virgile Demolliens
Virgile Demolliens

Ecolosport le PODDCAST explore la façon dont le sport peut contribuer à la réalisation des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) de l'ONU et comment ceux-ci peuvent soutenir le développement du sport.