Skippers comme spectateurs, pour cette édition 2025 de la Transat Café L’Or : cap sur l’éco-responsabilité. L’ex-Transat Jacques Vabre revient en 2025 avec des nouveautés et la volonté renforcée de limiter son impact écologique.
Si elle change de nom cette année, la Transat Café L’Or, anciennement Jacques Vabre, poursuit sa stratégie RSE. La plus longue et exigeante des courses transatlantiques revient en octobre au Havre avec comme destination finale Fort-de-France, en Martinique. Alors que l’édition 2023 avait été celle de tous les records, aussi bien en termes de visiteurs, de duos de skippers inscrits et d’empreinte carbone, l’édition 2025 se présente comme un challenge environnemental.
Pour préserver la planète, la Route du café a décidé d’instaurer de nouvelles initiatives. Reconnue événement éco-responsable et éco-conçu depuis 2011 par l’ADEME, la course cherche à réduire son empreinte carbone. “Compte tenu de la dernière édition [qui avait représenté un bilan carbone record], cette année il faut vraiment qu’on mette le paquet sur la mobilité”, annonce Marie Atinault, responsable RSE de la Transat Café L’Or. Les transports représentaient 86 % des émissions de gaz à effet de serre en 2021 et 70 % l’édition suivante.
Cette année, l’organisation a décidé de “mettre les bouchées doubles” pour inciter les équipes comme les spectateurs à utiliser d’autres moyens de transports que la voiture individuelle. “On oriente vers les mobilités douces, vers le tramway par exemple. On a travaillé avec la Région Normandie pour augmenter le trafic de certains cars pour permettre à des personnes plus éloignées de venir au Havre. Avec l’aide de la SNCF, on a planifié une augmentation du trafic sur la ligne Paris-Rouen-Le Havre pendant la Transat.”
Lors de l’édition 2023, 46 % des visiteurs s’étaient rendus au Havre en transport collectif. Un chiffre encourageant, mais que l’organisation cherche encore à augmenter. D’autant plus que cette même édition avait vu le nombre de visiteurs augmenter de 54 %. Une prémonition de cette année ? “Nous ne sommes pas devins ! s’amuse Marie Atinault, mais en prévision d’une affluence record, on a essayé de construire une grille de réduction des impacts en s’adossant aux Objectifs de développement durable de l’ONU, pour essayer de trouver des solutions pour chaque sujet.” Et notamment sur les transports.
Alors pour impliquer les spectateurs à l’effort collectif, un challenge mobilité a été créé. Les spectateurs qui partagent leurs trajets décarbonés peuvent gagner des cadeaux, eux aussi respectueux de l’environnement. “On reste un événement populaire donc on souhaite accueillir un très grand nombre de visiteurs. Mais il faut pouvoir prendre la mesure de notre impact sur l’environnement”, explique la responsable RSE.
Des mesures pour le grand public, mais aussi pour les skippers
Alors que le retour des bateaux en cargo était une pratique généralisée depuis les années 1990, la Transat Café L’Or affiche son objectif : 100 % de retour à la voile. “C’est un engagement que nous prenons cette année. On l’a partagé avec l’ensemble des classes et elles sont toutes extrêmement sensibles et engagées”, affirme Marie Atinault. À titre de comparaison, en 2021, plus de la moitié des Class40 sont rentrés sur des porte-conteneurs. En 2023, c’était 20 % des bateaux, toute classe confondues. Cela permettrait d’éviter les émissions de dizaines, voire d’une centaine de tonnes de CO2, selon les estimations. Un objectif ambitieux à l’impact concret, bien reçu par les équipes. “Aujourd’hui, on a que des retours positifs des skippers. Eux-mêmes sont engagés dans des programmes scientifiques donc ce n’est pas nouveau non plus”, se satisfait la responsable RSE.
Les skippers auront également interdiction de rejeter leurs déchets en mer, une bonne pratique “qui existait déjà, mais que l’on veut mettre en lumière” pour Marie Atinault. Toutefois, la grosse nouveauté de cette édition est la création d’un nouveau prix : celui de l’équipage le plus vertueux. “On a voulu rajouter ce prix de l’engagement pour compléter le prix sportif et valoriser la démarche environnementale. C’est un système de points et de notation pour encourager l’utilisation d’une mobilité douce, les projets scientifiques et les échanges sur ce sujet.” Les skippers seront mis à contribution jusque dans les villages-départs. Des villages éco-responsables ou des ateliers de sensibilisation et des tables rondes seront organisés.
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