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Convention Citoyenne Olympique : quand les citoyens planchent sur des Jeux 2030 durables

Convention Citoyenne Olympique : quand les citoyens planchent sur des Jeux 2030 durables
© Michelle Filipuci / Louisa Moreau
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Protect Our Winters a lancé une Convention Citoyenne Olympique auprès des habitants du bassin d’Aravis, annécien et thônain, qui imaginent ensemble des Jeux 2030 durables. Antoine Pin, directeur de l’association, revient sur ce dispositif participatif.

Dans 5 ans, la France accueillera de nouveau les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP). Mais après ceux d’été à Paris, place à ceux d’hiver dans les Alpes. Un événement hors normes dont les conséquences aussi bien écologiques, structurelles, qu’économiques demeurent floues. Face à l’absence d’enquête et de consultation des citoyens, Protect Our Winters a décidé de prendre les choses en main. Le directeur de la branche française, Antoine Pin, nous explique en quoi consiste la Convention Citoyenne Olympique, cette démarche démocratique lancée par son association.

Ecolosport : Qu’est ce qui vous a poussé à lancer cette convention citoyenne ?

Antoine Pin : Tout le monde déplore qu’il n’y ait pas eu de consultation autour de ce projet. Nous, on en avait marre de demander quelque chose qui n’avait pas été fait il y a quelques années. Et on s’est dit que c’est peut-être par l’exemple que l’on peut générer le plus d’impact, que l’on peut créer de la discussion et un précédent. Et donc même si ce n’est pas à nous de le faire, on l’a fait. Ce que nous faisons ne remplace pas les responsabilités de l’État.

Quels étaient les profils des participants ?

Antoine Pin : Étant donné que nous ne sommes pas des personnes censés organiser ces choses-là, on n’a pas accès aux moyens qui devraient être déployés pour accéder à un panel qui soit représentatif, diversifié. Nous sommes donc passés par un procédé de candidatures. Ça a duré 1 mois. Les seules personnes qui pouvaient participer étaient ceux habitant sur le périmètre territorial sur lequel se déploie ces JOP. Parmi les 56 participants, ça allait de 18 à 66 ans et plus. Avec une forte représentation des 25-40 ans. A priori, il nous manquait certaines catégories de la société. À savoir les agriculteurs et les ouvriers. Pour les premiers, ça s’explique par le fait que s’ils viennent un week-end, ils perdent du revenu. Et pareil pour les ouvriers, ce sont des métiers éreintants physiquement et ils ont autre chose à faire que de passer leur week-end dans une salle. On avait une forte représentation des CSP+, ce qui n’est pas étonnant, Annecy est quand même un territoire avec une propension de CSP+ qui est différente du reste du pays. Mais ce n’est pas grave puisque pour nous, ce projet-là, c’est une démonstration de ce qui aurait dû être fait.

Sur quoi portait la première session de travail ?

Antoine Pin : La première étape était une montée en connaissance. La deuxième (qui aura lieu à l’automne 2025, ndlr) sera une session par groupe de travail thématique. Et le troisième un moment de mise en cohérence collective. On se fait alimenter en connaissance sur un spectre large qui couvre les enjeux dans lesquels s’organiseraient les JOP 2030 en France. Ce sont 3 thématiques globales. Un état des lieux du changement climatique et de la dégradation de la biosphère à l’échelle nationale et alpine. Une photographie des Alpes en 2025. Et enfin un état des lieux des JOP, leurs histoires, leurs héritages, l’impact sur le mouvement sportif et sur l’environnement. On a eu le Comité International Olympique (CIO) qui est venu présenter le mouvement olympique. On a eu le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (COJOP) qui est venu présenter le projet tel qu’il est à l’heure actuelle. Et on avait des intervenants sur la loi olympique et la dimension juridique. On eu des scientifiques, des journalistes, des élus, dés organisateurs, des opposants qui sont venus intervenir devant les citoyens.

Quel bilan peut-on en dresser de cette première Convention Citoyenne Olympique ?

Antoine Pin : Les gens sont avides de connaissances. Ils veulent partager leur avis et ne sont pas là pour invectiver qui que ce soit. Ils sont là parce qu’ils pensent qu’ils ont un avis à avoir sur la question et qu’avec de bonnes informations, ils peuvent être pertinents. On est fier de pouvoir dire que l’espace d’un week-end, a été réuni, à priori pour la première fois en France, le panel le plus large d’informations sur la question des JOP, puisque ça va des opposants les plus fermes, jusqu’aux organisateurs et au CIO. Ça nous paraît être un succès important, et la preuve que tout le monde souhaite participer à ce genre de chose-là.

Quelles sont vos attentes pour la suite ?

Antoine Pin : Nos premières attentes, elles sont tournées vers les citoyens et citoyennes qui participent à ce dispositif. On espère qu’il les motivera dans leur vie citoyenne à vouloir participer toujours plus. Notre première ambition, c’est de montrer que la démocratie n’est pas encore morte et qu’on peut avancer. Maintenant, est-ce que ça va avoir un impact sur l’organisation des JOP ? C’est difficile à dire. Notamment, parce qu’on ne sait pas ce que les participants et participantes vont décider de produire. Est-ce qu’ils vont produire des recommandations ? Est-ce qu’ils vont vouloir écrire une tribune dans les médias ? Ça leur appartient. Ce qu’on peut espérer, c’est que, si ce projet voit le jour, qu’il soit un pansement aux plaies qu’il est en train de créer. Nous, on ne cadre pas, ils ont la possibilité de dire ce qu’ils veulent, d’avoir les conclusions qu’ils veulent.

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