« Au-Delà du trail », projet mené par la course L’Échappée Belle, allie mise en avant du territoire et sensibilisation à la protection de l’environnement.
Avec plus d’un million de pratiquant(e)s et presque 5 000 courses organisées dans l’Hexagone en 2024 selon la Fédération Française d’Athlétisme, le trail est sans conteste la discipline à la mode. Bien qu’il faut voir d’un très bon œil l’aspect reconnexion à la nature, il existe tout de même un revers à la médaille : l’impact de cette pratique grandissante sur l’environnement. Au-delà de l’empreinte carbone non-négligeable des coureur(se)s pour se rendre sur site (entraînements, compétitions…), on peut citer l’érosion des sentiers ou encore la perturbation de la faune locale. La surconsommation de matériel est aussi à souligner, le trail étant notamment très prisé par les CSP+. Dans ce contexte, certains organisateurs, à l’image de L’Échappée Belle et son projet « Au-Delà du Trail », mettent l’accent sur la promotion d’une pratique sportive respectueuse de l’environnement et du territoire.
L’Échappée Belle, un trail engagé dès le début de l’aventure
Traversant le massif de Belledonne de part en part dans sa version intégrale, L’Échappée Belle a vu le jour en 2013. En tout, l’événement se décline en 5 courses allant de 152 kilomètres et 11 390 mètres de dénivelé positif pour la plus longue distance, à la Skyrace du Rocher Blanc pour la version courte (21 km et 2000 m de D+).
En permettant aux participant(e)s d’évoluer dans un décor époustouflant, les organisateurs de la course se devaient de placer l’éco-responsabilité au cœur de la manifestation. En plus de la sensibilisation de l’ensemble des parties prenantes, le local est bien entendu privilégié dans la stratégie d’achats. On retrouve aussi le b.a.-ba des engagements que sont le tri sélectif, les écocups, le balisage respectueux de la nature ou encore l’incitation au covoiturage et aux transports collectifs. Sur ce dernier point, L’Échappée Belle a rejoint le circuit Trail By Train Tour qui réunit 14 épreuves dont les départs sont à proximité d’une gare. On retrouve dans ce réseau d’autres courses françaises, comme l’Ecotrail Paris.
Autre décision importante : la limitation du nombre d’inscriptions afin de préserver l’environnement et de conserver le caractère convivial de la course. Enfin, les tracés traversant des écosystèmes fragiles ont été réfléchis avec des membres de Natura 2000, organisme de gestion des espaces protégés.
À la croisée de la préservation de l’environnement et de la mise en valeur du territoire
Comme le précise les organisateurs, le projet « vise à renforcer les liens entre les pratiquants et les différents acteurs du massif de Belledonne (bergers, gardiens de refuge, communes…), tout en promouvant une pratique sportive respectueuse de l’environnement. ». Plusieurs événements sont donc proposés en amont de la course sur la période estivale. Au nombre de 5 pour l’édition 2024, ce sont 7 rassemblements qui ont été proposés cette année.
De la rénovation de refuge à la montée de denrées alimentaires en passant par du balisage ou des sorties sur la biodiversité environnante, l’utile se joint à l’agréable de la meilleure des manières. Pour faire de ces journées une pleine réussite, quelques règles sont à respecter : une randonnée montagnarde avec environ 1000m de D+, une action faisant appel au sens du collectif, un ou des moments de convivialité, des temps d’échanges avec les acteurs et actrices rencontré(e)s ainsi que la mise en place de navettes gratuites depuis Chambéry et Grenoble.
Les organisateurs l’ont bien compris, la raison, la sobriété et le bon sens sont les chemins à suivre pour préserver les écosystèmes alpins si fragiles et continuer à rendre les échappées montagnardes toujours aussi belles.
