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Série “Les Climatosportifs” – Pol Le Bot, l’effort pour l’émotion

Série "Les Climatosportifs" - Pol Le Bot, l'effort pour l'émotion
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En 2025, Ecolosport publiera chaque mois les portraits de 12 climatosportifs, ces athlètes qui veulent allier performance sportive et engagement environnemental. C’est au tour de Pol Le Bot, triathlète breton et membre de l’association, d’être mis en lumière par la journaliste et athlète Azaïs Perronin.

Quand Pol Le Bot passe la ligne d’arrivée, c’est toujours une explosion d’émotions. Ses mains recouvrent son visage en larmes, ses traits tirés traduisent toute l’énergie déployée et les étreintes qui suivent disent tout : la joie, l’effort, la gratitude. Pourtant, lorsqu’il commence le triathlon à 16 ans, il est loin d’imaginer que sa quête se trouverait dans cette intensité-là.

Fidèle à son club de Pontivy depuis dix ans – qui évoluera en division 1 l’an prochain-, Pol passe ses premières années de pratique au rythme des stages à l’étranger et des voyages en avion. « J’avais l’impression que ça signifiait que j’avais de l’importance », se remémore-t-il.  Avec le recul, du haut de ses 27 ans, il y voit une illusion, un imaginaire dont il s’est affranchi : « Aujourd’hui, je comprends que ce n’est ni l’image du sport épuré vers laquelle je veux tendre, ni compatible avec les enjeux climatiques actuels ». Sa prise de conscience mûrit pendant ses années en école d’ingénieur à l’INSA Centre-Val de Loire. En se plongeant dans les questions d’énergie et d’écologie, il comprend que son mode de vie tourné vers la performance sportive n’est pas en accord avec le futur qu’il souhaite. « Ça m’a recentré sur ce qui a réellement de l’importance, comme le partage des émotions », confie-t-il.

Depuis, son engagement est devenu une affaire quotidienne. Il l’intègre à sa pratique : végétarisme, déplacement en vélo à l’entraînement, préférence pour le train lors des compétitions, animations de fresques dans ses clubs. Une mise en action concrète qui s’exprime aussi de façon collective, au sein des Climatosportifs qu’il a rejoint grâce à un autre Breton de l’association, Elouan Lanuzel. Désormais, la manchette aux couleurs du réchauffement climatique ne quitte plus son bras lors des compétitions. Cette énergie, il la déploie enfin dans son travail, où il contribue au développement du réseau de chaleur de Saint-Nazaire, un projet aligné avec ses convictions.

Lorsqu’il évoque sa vision de l’avenir, Pol se décrit comme rationnel. « Les discours internationaux des Etats et entreprises ne me rassurent pas, et les progrès réels restent faibles. Mais les luttes dérangent, et c’est bien la preuve qu’elles comptent ». Il admire celles et ceux qui « affrontent le sens du courant », et y puise une forme de foi. « Le sport nous apprend qu’il y a beaucoup de paramètres que l’on ne peut pas contrôler, mais on ne baisse pas les bras pour autant ». Une philosophie qu’il applique largement hors des bassins, des routes et des sentiers. Cultiver la joie, rester aligné avec ses valeurs, avancer avec robustesse : c’est ainsi que Pol a choisi de vivre sa pratique et d’habiter le monde.

> Lire aussi : Les Climatosportifs veulent faire du sport un moteur de la transition écologique

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