Football Mission a organisé ce mois-ci, à Clairefontaine et Marseille, des sessions de tri du matériel collecté ces derniers mois par l’association, qu’Ecolosport suit cette année. On en parle avec Romain Garcia, son président.
Chaque année, Football Mission grandit. Avec une cinquième collecte en 2024, l’initiative solidaire et écologique démontre son impact croissant. Passant de 60 clubs participants en 2023 à 90 cette année et visant 140 en 2025, l’association répond à un besoin essentiel en France comme en Afrique : donner une seconde vie au matériel sportif inutilisé.
“Chaque année, le nombre de contributeurs augmente, sachant que la plupart du temps, ce sont des clubs. A travers eux, ce sont les adhérents qui ont du matériel qu’ils n’utilisent plus et que nous récupérons”, explique Romain Garcia, président de Football Mission. Mais l’objectif ne se limite pas à une simple collecte, dont nous avons déjà fait écho précédemment. “On veut que ce soit un moment de sensibilisation, que les clubs profitent de ce temps pour faire passer des messages éducatifs. Si c’est juste pour nous donner du matériel sans réflexion, cela ne nous intéresse pas.”
Cette volonté de sens se retrouve dans toutes les étapes du projet. Après la collecte, le tri est une phase essentielle. En mars, des sessions à Clairefontaine (5 mars) et Marseille (15 et 16 mars) ont rassemblé bénévoles, jeunes sportifs et étudiants pour inventorier 90 mètres cubes de matériel. “À Clairefontaine, l’ambiance était très positive et électrique, avec les jeunes de l’INF. À Marseille, les étudiants en STAPS ont apporté leur énergie pour un travail collectif enrichissant”, poursuit-il.
Une fois trié, le matériel est envoyé rapidement vers ses destinations finales : Maroc, Cameroun, Sénégal, mais aussi des projets en France. 75m3 d’équipements y ont été envoyés. Les 15m3 restants seront recyclés. “On doit optimiser l’expédition pour limiter les coûts de stockage. Mais on doit aussi nous assurer que les projets sont bien en place, ce qui a aussi un coût.”
Du matériel et des contreparties
Au-delà de l’aide matérielle, Football Mission défend une vision forte du sport comme outil d’éducation et de développement. “Quand on donne un ballon en Afrique, on ne donne pas juste un objet. Il devient un outil de mobilisation : par exemple, tout un village peut s’organiser pour nettoyer son environnement en échange. La contrepartie demandée peut aussi être un engagement collectif autour d’un projet pour la jeunesse.“ L’association travaille en effet sur la prévention de l’exode rural des jeunes en proposant des activités sportives porteuses de valeurs.
Les défis restent nombreux, notamment financiers. “Aujourd’hui, rares sont nos partenaires financiers, malgré l’impact évident de nos actions”, regrette Romain Garcia, avant de rappeler : “Quand tu mets un euro dans Football Mission, tu crées un impact social et environnemental, mais ce n’est pas une rentabilité financière. Nous sommes dans une démarche de générosité.”

L’association espère que la sensibilisation croissante aux enjeux sociétaux et environnementaux aidera à mobiliser davantage d’acteurs. Déjà, l’impact écologique est significatif : la collecte de l’an dernier a permis d’économiser 17 tonnes de CO2. “Pourquoi jeter du matériel encore utilisable ? Nous devons consommer moins et mieux.”
Avec une volonté toujours plus forte d’inclure la gente féminine dans ses projets – à l’image du tournoi inspiré de la Vinci Cup du Paris FC, où une mi-temps est réservée aux filles -, Football Mission poursuit son chemin avec conviction. Prochaine étape : une participation à la journée nationale du développement durable, pour rappeler que le sport peut être une formidable force de changement.
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