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Soöruz, ou comment surfer avec performance et durabilité

Soöruz, ou rider avec performance et durabilité
© Soöruz
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Spécialisée depuis 1999 dans les sports de glisse, la marque Soöruz renouvelle son engagement écologique en inaugurant un atelier industriel dédié à la revalorisation des combinaisons usagées, près de La Rochelle.

On ne se considère pas comme une marque écolo”, certifie Yann Dalibot, co-fondateur de Soöruz, marque spécialisée dans les sports de glisse, au micro d’Eurosima, association européenne des industriels de la glisse. Néanmoins, après leurs débuts à l’été 1999, où Matthieu Barat et Yann Dalibot « vendaient 4 t-shirts sur un marché, pensant que ça allait durer un été », les deux fondateurs de la marque ne cessent de mettre au jour des projets éco-responsables. Le duo se démarque par les choix alternatifs au néoprène conventionnel dans la conception de leurs produits, et par leur volonté de préserver la nature. Cette année, ils visent encore plus haut, avec un atelier industriel dédié à la “valorisation des combinaisons usagées”, près de La Rochelle.

Il suffit de “déposer (s)a combi usagée chez un partenaire”, pour qu’elle soit envoyée à l’usine rochelaise, pour être prise en charge par des travailleurs en ESAT. Puisse t-elle trouver une seconde vie et devenir un nouveau produit : selles de cheval, leashs de surf, ou encore, bientôt, tapis de yoga et dalles de crossfit. Pour une marque “pas écolo”, les efforts sont particulièrement remarquables ! Suite à l’annonce du projet, Soöruz a remporté, pour la deuxième fois, le Prix de l’innovation 2024 décerné par Eurosima. Avec 130 points de collecte en France et en Europe, la marque espère valoriser autant de combinaisons que celles qu’elle met sur le marché. Audacieux.

Soöruz, ou rider avec performance et durabilité
© Soöruz

“Pour des riders, par des riders”

Rider un jour, rider toujours. Anciens véliplanchistes professionnels, Yann Dalibot et Matthieu Barat sortent du lot grâce à ce passif sportif, mais aussi par leur localisation, hors des côtes du sud-ouest de la France, si prisées par le milieu de la glisse. Se percevant toujours comme une “petite marque” rochelaise malgré une expansion constante – jusqu’aux Etats-Unis -, les deux amis ont su conserver une proximité rare avec les utilisateurs de Soöruz.

Baptiste Dalmon, propriétaire du club de Surf Moana à Saint-Trojan-les-Bains (Île d’Oléron) et président de l’association Surfeurs solidaires, se souvient des débuts de sa collaboration avec la marque, en 2007 : “Les combinaisons étaient un tiers moins performantes”. Le pari de la performance dans la durée est alors lancé. Pour se frayer une place dans ce monde de requins, les pères de Soöruz décident de “mettre le paquet sur des gros riders, qui avaient besoin de gros modèles pour le haut-niveau”, leur permettant de faire “un énorme bond en avant”, selon le surfeur.

Vivants eux-mêmes dans un endroit à préserver, proche du Parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde, ils “trempent dans le naturel”, leur donnant ainsi un moteur supplémentaire à faire valoir l’écologie dans la conception de leurs produits. Baptiste souligne même “l’esprit sain et simple” des créateurs de la marque, comme une réelle “manière de fonctionner”. La Soöruz attitude. L’entreprise née sur un marché estival est bien aujourd’hui “la top marque, le leader français”, de la combinaison, affirme le professeur de surf aux multiples casquettes. Le (pas si) petit poisson, au milieu des gros requins du monde de la glisse.

> Lire aussi : Pour Soöruz, les huîtres sont les nouvelles alliées des surfeurs

L’océan, en danger imminent

Vouloir protéger la nature, pour continuer à rider. À quelques semaines de la troisième Conférence des Nations-Unies sur l’Océan (UNOC3), à Nice, le bilan est sans appel. Entre réchauffement climatique et activités humaines dégradantes pour l’environnement, « tous les indicateurs de la santé des océans continuent à pointer dans la mauvaise direction“, précisait Johan Rockström, directeur de l’Institut Potsdam de recherche sur l’impact climatique, à RFI, peu avant l’évènement SOS Océans en mars dernier. Plus pessimiste encore, le directeur de l’Institut Potsdam alertait sur la vitesse de dégradation des écosystèmes : “Beaucoup d’entre eux changent plus rapidement que nous l’avions prévu. »

Selon le Centre régional d’information des Nations Unies (UNRIC), “les températures s’élèvent rapidement et les océans surchargent, {…} les eaux s’acidifient, augmentant le nombre de « zones mortes », désertées par la faune qui fuit l’asphyxie“. Et de souligner le danger “tant pour la nature que pour les humains” de ces menaces. Le bourreau deviendrait victime.

Le surf – et autres sports de glisse -, né grâce à l’essence même de la nature, fait intervenir dans la conception de ses accessoires, des matériaux qui la détruisent. Selon l’OCDE, il y a 2,25 tonnes de polychloroprène (famille du néoprène) rejetés de manière diffuse dans l’environnement, tous les ans. Présent dans les combinaisons de surf, celui-ci se diffuse dans les écosystèmes, et, in fine, dans la faune et la flore marine. Celui qui surfe la vague serait donc, en parallèle, celui qui la met en danger. Marque pionnière et engagée pour la protection des océans et le respect de la nature, Soöruz souhaite bien donner l’exemple vers plus de durabilité.

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