Cette année encore, la Fresque écologique du tennis est présente durant la quinzaine de Roland-Garros. Elle accueille pratiquants, petits et grands sur son stand pour comprendre les impacts du tennis sur l’environnement, et en sortir avec des clés pour les diminuer.
Une pause écologique entre deux matchs. Voilà ce que propose la Fédération Française de Tennis (FFT) depuis 2022, sur les 15 jours de tournoi du Grand Chelem de Roland-Garros. La Fresque écologique du tennis est un stand éducatif sur les impacts environnementaux que suscitent la pratique du tennis, alors que La Voix du Nord rappelait en 2023 qu’une simple balle mettait plus de 25 siècles à disparaître entièrement. Le stand, qui s’est “refait une beauté cette année“, se félicite Ariane Delaide, cheffe de projet RSE à la FFT, a déjà attiré plus de 1 000 visiteurs depuis le 19 mai, attirés par l’effet tape-à-l’oeil de la guinguette orange terre battue, mais aussi par les différentes activités, toujours en lien avec la pratique et l’environnement. Et de toucher des balles ou encore de signer sur une caméra à la manière d’un tennis(wo)man professionnel(le), cela attire les curieux.
Alimentation, transport, infrastructures ou encore matériel nécessaire au sport de raquette, les 4 thématiques sont décortiquées de façon ludique pour que les visiteurs gardent un “bon souvenir de la fresque“, selon Raphaël, un des animateurs du stand. De l’engouement que le tennis procure par l’intensité de ses matchs, souhaite se créer un bouche-à-oreille vertueux entre les pratiquants et leurs clubs, et même dans leur vie quotidienne. Comprendre d’où vient le sol sous leurs baskets, la balle de leur “break point“, ou encore leur repas de récup‘ après un match en double.
À Roland-Garros, il y a du monde : en 2024, 700 000 spectateurs se sont rendus Porte d’Auteuil. Carbone 4 affirmait en 2023 que l”’impact climatique d’un évènement sportif organisé dans des conditions normales est dû en moyenne à 80% aux déplacements des spectateurs“. Et donc peut-être davantage encore pour un GESI (Grand Événement Sportif International), qui accentue le recours à l’avion, ou pour un tournoi comme Roland-Garros, qui accueille un public souvent aisé… et donc pas avare de transports aériens.
“Déconstruire les idées reçues”
Outre la question du mode de transport, vient se poser celle de l’alimentation – qui plus est, sportive. Et pour contrer les idées reçues sur l’assiette idéale de l’athlète, Raphaël et d’autres animateurs de la Fresque démontrent par un atelier ludique “qu’il n’y a pas que la viande rouge ou les oeufs qui proposent des protéines intéressantes”. Dans cet élan d’amélioration, Roland-Garros propose d’ailleurs depuis l’année dernière de nombreuses options végétariennes à tester durant toute sa quinzaine.
> Lire aussi : Roland-Garros met l’accent sur une alimentation plus responsable
Venir à Roland, c’est assister aux matchs des plus grand(e)s joueur(se)s de tennis, et apprécier la mythique surface sur laquelle Rafael Nadal s’est vu sacrer 14 fois : la terre battue. Mais, matière phare, elle demande des quantités non négligeables d’eau. Et pour l’en convenir à moindre impact, des solutions sont mises en place comme la récupération d’eau de pluie, grâce à des gouttières placées sur les abris, tribunes ou bâtiments annexes. Mais rien ne changera le besoin d’arrosage fréquent de ces sols, indispensable à leur souplesse – sauf si la météo se montre aussi humide qu’en 2024. Pour la question du matériel nécessaire à la pratique des tennis(wo)men, on se passera de casser sa raquette sur le bord du court : réparer, recycler, réutiliser sont les mots d’ordre d’une pratique de tennis plus responsable, et d’un revers moins fracassant.
Ces habitudes ne se démontent pas d’un coup droit, et encore moins en culpabilisant la population. Mais les mentalités sont vouées à évoluer, et les idées reçues, “à être déconstruites“, selon Raphaël. Et pour ce faire, la Fresque a trouvé son trio gagnant : éducation, amusement, Roland. Jeu, set et match, pour l’écologie cette-fois ci.
