En 2025, Ecolosport publiera chaque mois les portraits de 12 climatosportifs, ces athlètes qui veulent allier performance sportive et engagement environnemental. C’est au tour de Calvin Coulibaly-Pinault, joueur de football américain et co-responsable du pôle événementiel de l’association, d’être mise en lumière par la journaliste et athlète Azaïs Perronin.
Un sac de sport sur l’épaule droite, du matériel de sensibilisation à l’environnement dans la main gauche : Calvin Coulibaly-Pinault est prêt à entamer sa journée. À 29 ans, ce passionné de sport pratique le football américain depuis huit ans, aime l’athlétisme, le cyclisme et nourrit depuis peu une passion pour le badminton. En parallèle, il travaille dans la cyclo-logistique et anime des ateliers de sensibilisation autour des grands enjeux environnementaux. Son sourire communicatif traduit une aisance naturelle, et son regard déterminé en dit long sur son engagement. Son entourage ne s’y trompe pas : « Sociable, les pieds sur terre, il est toujours à fond dans tout ce qu’il entreprend ».
Aujourd’hui installé à Combourg, en Bretagne, Calvin a grandi à Abidjan, en Côte d’Ivoire, dans un environnement où l’écologie s’inscrit, parfois inconsciemment, dans les modes de vie : « On avait une agriculture vivrière, une consommation locale, un lien fort avec le vivant, et des coutumes qui respectent la nature. La chasse, par exemple, c’est avant tout un moyen de se nourrir, pas un loisir comme souvent ici », raconte-t-il. Des images des premiers signes du dérèglement climatique lui restent en mémoire : « Quand j’allais passer mes vacances sur le bord de plage, je voyais le trait de côte reculer et les digues formées pour atténuer la houle ». Des souvenirs de l’enfance et un cadre de vie qui ont sans doute préparé son éveil écologique.
Son intérêt pour l’environnement est d’abord intellectuel, nourri par une soif de comprendre le monde. « En lisant et en écoutant différents contenus, j’ai compris que chaque action humaine avait un impact sur la planète — y compris dans le sport, que je pratiquais intensément. Alors j’ai commencé à me poser des questions ». Cette prise de conscience l’amène à se former et à animer plusieurs fresques : celle du climat d’abord, puis de l’économie circulaire et Agri’Alim, dédiée aux systèmes agricoles et alimentaires. « Je me suis rendu compte que pour faire baisser mon empreinte, il fallait agir collectivement, sensibiliser le plus de monde possible ». Une mission qu’il mène aussi avec l’association Les Climatosportifs, dont il est co-responsable du pôle événementiel. À ce titre, il organise des actions lors d’événements sportifs, de salons ou de manifestations, pour promouvoir un sport plus sobre.
Depuis son départ de Paris pour la Bretagne il y a un an, Calvin a renoué avec la nature. « Ici, je ne suis plus dans une très grande ville : j’ai plus de biodiversité autour de moi, et j’ai pu emménager dans une maison avec jardin ». Avec sa compagne, ils cultivent un potager, accueillent les oiseaux et pratiquent la tonte raisonnée. Lors de ses balades, Calvin s’amuse à identifier les espèces croisées. « Quand je ne sais pas ce que c’est, je cherche sur mon téléphone pour savoir qui elle est, comment elle vit, ce qu’elle fait là. Ce jeu de redécouverte du vivant, de réapprendre à s’émerveiller, ça me réjouit ».
Son projet professionnel à moyen terme est d’ouvrir une ferme en permaculture en Ille-et-Vilaine. Une société coopérative mêlant production maraîchère, ateliers de sensibilisation et vie animale. « Je veux créer un espace qui rassemble, qui produit autrement, qui transmet ». Et comme chaque projet entrepris par Calvin, il ne fait aucun doute qu’il verra le jour, car rien ne résiste à sa détermination.
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