Face aux conséquences de plus en plus lourdes du dérèglement climatique sur la pratique sportive, plus de 400 athlètes s’adressent au futur président du CIO pour avancer de façon plus forte sur ces enjeux.
Alors que le remplaçant de Thomas Bach à la tête du Comité International Olympique (CIO) sera connu ce jeudi 20 mars 2025, un collectif de 400 athlètes a adressé, ce vendredi 14 mars 2025, une lettre ouverte au futur dirigeant pour lui demander de faire des enjeux climatiques une priorité dans l’organisation des prochaines compétitions internationales.
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Représentant 89 pays et 51 disciplines, les 406 signataires se positionnent en véritables lanceurs d’alerte. Parmi eux, nous retrouvons huit Français : la lanceuse de disque Melina Robert-Michon, la skieuse acrobatique Marie Martinod, le snowboardeur Pierre Vaultier, tous trois médaillés olympiques, ainsi que le rameur Benjamin Lang, le céiste Boris Neveu, la snowboardeuse Clémence Grimal, la nageuse Myriam Glez ou encore le cavalier Denis Mesples.
Plus qu’une simple lettre, les athlètes sollicitent une entrevue rapide avec le prochain Président du CIO, qui sera élu cette semaine, pour avancer rapidement sur 4 axes clés. Le premier est de renforcer les engagements visant à réduire rapidement les émissions de carbone ; le deuxième est de promouvoir des pratiques durables dans les villes hôtes ; le troisième est d’établir une norme concernant les partenariats hautement polluants ; et enfin, le dernier est d’utiliser la plateforme du CIO pour plaider en faveur d’une action environnementale plus large. « Il ne s’agit plus d’une menace lointaine, mais d’un préjudice actuel et croissant pour les sports que nous aimons et pour les pays qui composent notre famille olympique », souligne les auteurs de cette lettre.

Des événements sportifs à réinventer de fond en comble
On sait déjà qu’à court et moyen termes, les Jeux olympiques d’hiver tels que nous les connaissons n’auront plus vraiment lieu d’être. Lors de l’édition 2022 à Pékin, les compétitions se sont totalement déroulées sur de la neige artificielle. Il pourrait en être de même pour les Jeux 2030, dans les Alpes Françaises, où l’enneigement naturel fait de plus en plus défaut sous les 2000 mètres d’altitude.
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Mais les olympiades estivales ne seront pas en reste. « Les incendies dévastateurs de cette année à Los Angeles, ville hôte des Jeux olympiques de 2028, rappellent brutalement la nécessité d’une action audacieuse. » Report ou annulation d’épreuves, modification des calendriers, risques sanitaires de plus en plus élevés pour les participants, les impacts sur les pratiques sportives seront de plus en plus nombreux. Entre fortes chaleurs, pluies diluviennes ou encore pics de pollution, ces menaces font déjà partie de notre quotidien et elles vont malheureusement s’intensifier, à mesure que le changement climatique progresse.
Le mouvement sportif se doit donc d’être un véritable moteur de la révolution écologique, non seulement pour éveiller les consciences par son pouvoir d’influence, mais également pour s’assurer un avenir. Cela nécessite des changements drastiques et de repenser en profondeur les événements sportifs. Les JOP de Paris 2024 a tenté d’apporter une réponse et de montrer la voie. Cette lettre ouverte n’est pas sans rappeler celle qui avait été rédigée fin 2023 par 20 ONGs et 125 personnalités du monde sportif demandant des conditions environnementales pour les Jeux d’hiver 2030.
Et comme le rappellent les 400 athlètes, « jamais le respect de la devise olympique « Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble » n’a été aussi essentiel ». Pour faire de la crise environnementale une priorité vitale, pour toutes et tous.