En 2025, Ecolosport publiera chaque mois les portraits de 12 climatosportifs, ces athlètes qui veulent allier performance sportive et engagement environnemental. C’est au tour d’Isis Bouchet, pratiquante d’athlétisme et secrétaire générale de l’association, d’être mise en lumière par la journaliste et athlète Azaïs Perronin.
Dans son sac de compétition, Isis Bouchet met toujours ses indispensables : son maillot de club, ses pointes d’athlétisme et un livre. Le sport et la lecture ont depuis son plus jeune âge fait partie de la vie de l’athlète, aujourd’hui spécialiste du 800m en athlétisme. “J’ai toujours énormément lu depuis que je sais lire. Côté sport, petite, j’étais sans cesse dehors à monter aux arbres”, se remémore la jeune femme de 26 ans. Et c’est dès l’enfance aussi qu’Isis a pris conscience des enjeux environnementaux. “J’ai entendu parler du réchauffement climatique assez tôt, à la fois par le rapport à la nature mais aussi par l’aspect intellectuel, à travers les livres”.
Si la pratique de la compétition à niveau national en athlétisme occupe une grande partie de son temps aujourd’hui, Isis aime le sport au sens large. L’escrime et l’escalade font partie des disciplines qu’elle affectionne aussi, quand sa passion pour la montagne la suit depuis toujours. “Cette pratique n’a jamais été liée à la compétition pour moi, mais reste essentielle car elle allie l’amour de la nature et l’esthétique des paysages, une dimension aussi importante à mes yeux”, reconnaît-elle. Ce sont justement les montagnes des Alpes, la Haute-Savoie de ses grands-parents, le désert des White Sands et le Yellowstone aux Etats-unis lorsqu’elle y a vécu enfant qui l’ont d’abord émue. “La beauté de la nature qui n’a pas été altérée me touche beaucoup. Je pense que c’est ça qui m’a amenée vers l’écologie avant de comprendre que c’était un enjeu existentiel”.
Durant ses études supérieures, Isis a orienté son cursus vers la transition écologique, à l’École des Mines de Saint-Étienne. “Depuis l’époque où j’étais en école je sais qu’il ne faut pas être juste dans la réflexion, il faut s’engager dans tous les domaines où on peut le faire”, soutient l’ingénieure qui reconnaît pourtant ne pas être de nature optimiste. “Je suis réaliste, voire pessimiste mais le pessimisme n’est pas une excuse pour ne pas agir. Dans tous les cas, il faut se mettre en action et ne pas laisser tomber”, soutient celle qui s’oriente désormais vers le métier de chargée de mission climat dans l’industrie.
La rencontre avec les Climatosportifs s’est faite au moment où Isis acceptait un travail qui était moins en accord avec ses engagements. “Je voulais garder ce lien avec l’écologie et j’avais de l’énergie pour m’y consacrer en dehors du travail”, observe l’actuelle secrétaire générale de l’association. La pertinence de ses analyses et sa détermination font d’elle un élément moteur au sein du collectif. “C’est important pour moi de partager avec les autres, ils sont des sources d’inspiration, de confrontations d’idées qui me nourrissent”.
Isis Bouchet aspire à s’enrichir sans cesse et si la justesse et l’esthétique la séduisent, elle n’en fait pas une recherche de la perfection. “Il y a plusieurs manières de courir qui sont belles. Il y a des paysages magnifiques et très différents. Dans l’engagement, la perfection n’existe pas non plus. L’ampleur de ce qu’il y a à faire est immense et on a besoin de tous les courants”, conclut-elle.
> Lire aussi : Les Climatosportifs veulent faire du sport un moteur de la transition écologique
