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Des foils recyclables pour décarboner la voile

Des foils recyclables pour décarboner la voile.
Les foils recyclables, arcs rouges transperçant la coque, permettent de soulever le bateau, réduisant ainsi sa traînée et augmentant sa vitesse. - © MiniLab
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Si les bateaux de courses les plus performants reposent sur des matériaux toujours plus complexes et polluants, Adrien Marchandise a choisi de prendre le contre-pied. Avec son projet Minilab, le skipper a développé des foils recyclables. Une première.

Sur terre comme en mer, les courses sont souvent le lieu d’émergence de nouvelles innovations. C’est pourquoi Adrien Marchandise a créé Minilab. Tout est parti d’un constat pour le skipper : dans le monde de la course au large, les bateaux neufs coûtent cher et sont polluants. Il a donc trouvé une solution : rénover un ancien bateau. Il jette son dévolu il y a deux ans sur un mini 6.50, et se met en tête de le rendre presque aussi compétitif que les bateaux sortants d’usine. Pour cela, il souhaite ajouter des foils, sortes “d’ailes d’eau” permettant de réduire de 20 % à 30 % les frottements, mais ne souhaite pas s’arrêter là. Il y voit aussi l’occasion de repenser les matériaux de conception de ces pièces et de réduire leur impact environnemental. L’objectif est de démontrer que l’écologie n’est pas incompatible avec les exigences de la course au large.

Les foils actuels sont faits avec du carbone et de la colle époxy, un composé chimique à base de pétrole, qui durcit quand il est chauffé. Cependant, il est impossible de le chauffer à nouveau pour le recycler et le modifier. À l’inverse, les nouveaux foils recyclables de Minilab sont conçus en matériaux thermoplastiques et peuvent être refondus pour réutiliser la matière. Même les chutes produites durant la production sont réutilisées, permettant une réduction du nombre de déchets de 30 %. Au-delà des sports nautiques, les résultats pourraient intéresser d’autres secteurs comme le naval ou l’aéronautique.

Un baptême du feu à travers l’Atlantique

Après des essais en laboratoire, les foils recyclables ont été installés sur le petit voilier devenu un véritable “bateau-labo”. L’objectif est de tester les nouveaux appendices dans les conditions réelles et de tester leur robustesse et leur efficacité. Pour cela, le projet Minilab est accompagné par Pixel sur Mer, qui a équipé les foils de capteurs, et notamment de micro, pour étudier leurs réactions aux différentes conditions.

Depuis, le petit voilier a déjà pu participer à une première course, la Pornichet Select 6.50. Une épreuve de 300 milles en solo. Même si Adrien Marchandise a terminé 9e sur 28 de la catégorie prototype, l’essentiel est ailleurs. Les foils “ont très bien marché, les performances sont là, et surtout : aucun doute sur la tenue structurelle” écrit le skipper morbihannais sur Instagram après la course. S’en est suivie une seconde, la Mini en Mai, plus longue de 200 milles. Une course plus technique allant de l’île d’Ouessant à la Gironde, mais tout aussi rassurante puisque Adrien Marchandise parvient à se classer 8e sur 30.

Place maintenant au test ultime : la Mini Transat 2025, dont le départ est prévu le 21 septembre prochain. Cette transatlantique en solitaire de 4 000 milles, entre Les Sables-d’Olonne et la Guadeloupe est réputée pour être une véritable école de la course au large, mais aussi pour être révélatrice des grandes innovations.

> Lire aussi : Vendée Globe : Armel Tripon veut concevoir un bateau en carbone recyclé

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