Le Ministère des Sports et WWF France ont conçu il y a quelques années une charte de 15 engagements éco-responsables à destination des organisateurs d’événements et des gestionnaires d’équipements. Elle sera renouvelée cette année.
C’est en 2017 que le Ministères des Sports et WWF France ont publié une première charte de 15 engagements éco-responsables pour les organisateurs d’événements sportifs. En 2018, une deuxième charte a vu le jour pour les gestionnaires d’équipements sportifs. Ces deux versions ont un même objectif : accélérer la transition écologique au sein du sport en « couvrant l’ensemble des thématiques du développement durable à travers 15 engagement chiffrés » avance Jérémy Just, associé de l’agence Relations d’Utilité Publique, missionné par le Ministère des Sports et le WWF pour écrire le recueil d’initiatives, avec Eko Sports. Il poursuit : « C’est un cycle de 3 ans, avec des objectifs quantitatifs et évolutifs sur ces 3 années. » De nouveaux objectifs devraient donc voir le jour cette année, 3 ans après le lancement de cette charte.
Aucune contrainte pour les organisations sportives
Aujourd’hui, la Charte a été signée par près d’une centaine d’organisations sportives de tous horizons : Paris 2024, fédérations française de football, de handball, de voile, de tennis, Ligue Nationale de Rugby, ASO, Olympique de Marseille, Paris Basketball, Stade de France, Rolland Garros en font, par exemple, partie.
« Cette charte n’est pas contraignante. Les signataires s’engagent avec une obligation de moyens. Elle agit comme un label, mais il n’y a pas de contrôle pour savoir si les engagements pris ont été respecté » prévient Jérémy Just. Claire Lepage, responsable RSE de la Ligue Nationale de Rugby, signataire de la Charte, fait d’ailleurs ce constat : « Même si elle n’est pas contraignante, la Charte permet de structurer la démarche. Il n’est pas toujours facile de savoir par quoi commencer, quels sont les indicateurs clés et comment mesurer son impact. Elle donne un premier cadre qui n’est pas inintéressant. »
La Charte permet d’avoir un regard sur différents points : la restauration, la mobilité, les achats, les déchets, le respect des sites naturels, la consommation d’énergie, et permet aussi de prendre des engagements sur bon nombre d’actions sociales : ancrage sur le territoire, rayonnement de l’événement sur la croissance locale, la solidarité locale et internationale, etc. « Il y a un engagement intéressant sur le management responsable, ajoute Jérémy Just, car la RSE est transversale. La charte impose de créer une fonction pour la gestion de ces questions éco-responsables. C’est un pré-requis. » La FFF a, par exemple, accompagné la signature de la charte de la création d’un poste de Chef de projet RSE.
Un recueil d’initiatives pour faire écho à la Charte
Naturellement, de nombreuses initiatives sont nées ces dernières années, certaines avant la création de la Charte des 15 engagements éco-responsables. Elles garnissent désormais un recueil d’initiatives, « un recueil ambitieux » selon Jérémy Just.
Un recueil dans lequel on retrouve les meilleures initiatives. L’Olympique Lyonnais, par exemple, a récemment dévoilé un ensemble d’actions environnementales, certaines mesures éco-responsables ayant été prises bien avant. « Sur les énergies renouvelables, l’OL a installé dans son Groupama Stadium un système de traitement des eaux et de stockage d’électricité » explique Jérémy Just. Les premiers effets se sont déjà fait ressentir, avec 15% d’économie d’électricité et 10% d’économie d’eau. « Sur le long terme, ces investissements vont rapporter à l’OL. »
L’Ultra Trail du Mont Blanc, sur les questions de sensibilisation, a également mis en place de nombreuses opérations dont une « coup de poing appelée Bring Your Own Utensils ». Le concept ? Aucune distribution de couverts jetables durant l’UTMB, les participants devaient amener leurs propres ustensiles pour pouvoir manger les plats chauds distribués. « L’initiative était intéressante parce qu’elle allait à l’encontre des usages. Ils ont pris un risque, avance Jérémy Just, ils ont fait un gros effort de communication, pour informer l’ensemble des participants, pour qu’il n’y ait pas de raté. Ils ont parlé de cette opération sur tous les supports de communication et d’inscription. Au total, 10% des inscrits seulement n’avaient pas identifié l’opération. Une immense majorité des participants est donc venue avec ses ustensiles ! »
La réduction du nombre de déchets est un point essentiel des événements qui se veulent plus éco-responsables. Une autre initiative intéressante nous vient de l’EcoTrail de Paris. « La veille de la course, les organisateurs avaient nettoyer l’ensemble du parcours. Le but était alors de se rendre compte des déchets générés par les participants et les spectateurs durant la course. »
Le recueil d’initiatives de la Charte des 15 engagements éco-responsables est ainsi fourni de nombreuses idées et exemples, que ce soit pour les petits et les grands événements, ou pour les petits et les grands équipements sportifs. D’une quinzaine de signataires en 2017, la Charte en compte désormais près d’une centaine, et devrait en voir d’autres arriver, d’ici quelques mois.