L’escalade totalise aujourd’hui près d’un million de pratiquants en France. Focus sur une communauté de sportifs déjà responsable.
À l’instar des randonneurs, skieurs ou surfeurs, les grimpeurs font de la nature leur terrain de jeu. Tour d’horizon de l’escalade, une pratique sportive très respectueuse de l’environnement à travers le témoignage de Guillaume Escalle, grimpeur amateur depuis 10 ans, mordu de sports de montagne et commercial pour Plein Nord, un distributeur de marques outdoor.
Quand nous pensons aux sports outdoor, le lien avec la protection de l’environnement se fait naturellement. L’escalade ne fait pas exception. Voilà ce que nous confiait sur le sujet Guillaume Escalle, qui fréquente le célèbre site d’escalade de Fontainebleau en région parisienne : « Oui, il existe un « esprit escalade ». Le grimpeur ramasse ses déchets et fait attention à respecter son environnement. L’idée est de ne pas dénaturer l’environnement, de faire attention où l’on met ses mains et nettoyer les prises si on utilise de la magnésie. »
Le rôle des entraineurs et encadrants y est pour beaucoup, comme le confirme Guillaume : « J’ai commencé l’escalade en club en 2010. Je me souviens de mon entraineur qui insistait beaucoup sur les déchets : nous ne pouvions rentrer chez nous qu’une fois les lieux parfaitement propres. C’est tellement une évidence pour moi aujourd’hui que je ramasse même les déchets qui ne sont pas les miens quand je pratique ! »
Une nouvelle génération de grimpeurs pas toujours attentive
Considérée comme une pratique marginale dans les années 80, l’escalade fait aujourd’hui clairement partie du paysage sportif français. Le constat est sans appel : le nombre de licenciés a bondi de 35% sur les 10 dernières années selon la FFME. Ce chiffre atteint même des sommets lorsque l’on confond les pratiquants outdoor et indoor : près d’1 million recensés en France en 2016.
Grâce à ses atouts spécifiques (développement des capacités psychomotrices, réflexion et responsabilisation via l’assurage), l’escalade est même devenu le second sport non-obligatoire le plus pratiqué à l’école, derrière le football.
Cette démocratisation s’explique enfin par l’explosion des blocs et salles urbaines, qui ont ouvert la voie à un public citadin.
Pour notre grimpeur Guillaume, ce nouveau public n’a pas forcément les mêmes codes quant au respect de l’environnement : « J’ai le sentiment que cette nouvelle génération de pratiquants qui a débuté en ville et vient par la suite sur des sites comme Fontainebleau a moins cette culture. C’est vrai qu’il faut plus souvent leur rappeler de faire attention à leurs détritus, qu’ils sont plus bruyants aussi… »
Pour pallier ce problème, l’Office National des Forêts, qui gère le site de Fontainebleau, a instauré « des patrouilles vertes » qui passent plusieurs fois par jour pour rappeler les bons gestes quand cela est nécessaire.
En parallèle, l’association Black Diamond qui œuvre pour une approche responsable de la nature et de la pratique du bloc organise régulièrement des opérations « Chasin-the-Rubbish », des journées dédiées à la sensibilisation et au nettoyage à Fontainebleau.
Des marques profondément engagées
A l’image de Black Diamond, les marques d’escalade et plus généralement de sports outdoor ont intégré le respect de l’environnement dans leur cahier des charges. L’objectif est double : participer à la sauvegarde de notre planète et répondre aux attentes des pratiquants de plus en plus exigeants. Chez Plein Nord, Guillaume commercialise des marques très engagées : « La marque de chaussures outdoor Scarpa propose depuis peu des chaussons d’escalade vegans. Plus généralement, le textile de sport outdoor est de plus en plus souvent fait à base de plastiques recyclés. »
Pour convaincre, les marques se tournent vers des certifications telles que « 1% for the planet » – 1% du chiffre d’affaires réalisé sur l’année par la marque reversé à des associations environnementales – ou encore le label B Corp qui certifie l’impact positif d’une entreprise.
Espérons que d’autres sports suivent la voie !