Dans quatre ans jour pour jour, s’ouvriront les Jeux Olympiques de Paris. Une première depuis 100 ans pour notre pays, avec la promesse d’organiser « les Jeux les plus durables de l’histoire ».
Jeux Olympiques et écologie ? L’association parait incongrue. C’est pourtant une évidence quand on évoque le sujet avec Tony Estanguet, président de Paris 2024 : « Les enjeux de développement durable sont inscrits dans l’ADN même de notre candidature depuis le début. Des Jeux dont l’empreinte carbone sera réduite de 55% par rapport aux éditions précédentes. Il est plus que jamais indispensable de préserver les ressources de notre planète. »
Un objectif trop ambitieux ? Irréalisable ? Pas de quoi faire peur au triple champion olympique qui souhaite « des Jeux alignés sur les accords de la COP21. »
Pour ce faire, l’organisation a rapidement décidé de ne pas construire de nouveaux sites sportifs : 95% des enceintes sportives qui accueilleront des épreuves existent déjà. La leçon des JO de Rio en 2016 a visiblement été retenue !
Encouragé par l’Île-de-France, qui ambitionne de devenir la première éco-région d’Europe
Les Jeux de Paris 2024 ont été élaboré en étroite coopération avec le gouvernement, la ville de Paris et les autorités locales. Le comité d’organisation rappelle que la région IDF mène une stratégie de durabilité au travers de plusieurs axes (urbanisme, pistes cyclables, rénovations des bâtiments énergivores, déchets, agriculture urbaine, cantines bio, etc.) directement inspirés des plans d’action de l’Agenda 21.
Après la COP21, accueillir des JO neutres en carbone donnerait encore plus de crédit à une ville symbole dans la lutte contre le réchauffement climatique.
100% d’énergie renouvelable, 80% de recyclage, 50% de viande en moins et un village Olympique exemplaire
Situé au nord de la ville, dans la zone du Grand Paris, le village olympique est conçu comme un projet exceptionnel d’innovation et de durabilité. Une véritable vitrine qui se transformera en un quartier résidentiel dès la compétition achevée.
Pendant les épreuves, celui-ci ne sera accessible qu’à pied, à vélo ou en transports en commun. Quelques officiels seront tout de même autorisés à circuler en véhicules… 0 émission ! Pour l’alimenter, des groupes électrogènes aux énergies renouvelables viendront compléter un système de chauffage à énergie, là aussi, 100% renouvelable (chauffage biomasse, panneaux photovoltaïques et système de pompage/turbinage de la Seine).
En parallèle, le Comité Olympique a également travaillé sur des enceintes sportives et les spectateurs. Parmi les mesures phares qui contribueront à réduire de l’impact carbone des JO : les sites sportifs seront desservis par les transports en commun, 80% des déchets seront recyclés sur place, les menus proposeront des plats moins fournis en viande (-50%), les produits alimentaires seront certifiés à 100% d’une provenance locale et des toilettes sèches seront installées.
L’accent sera aussi mis sur la préservation des ressources en eau. Les bouteilles plastiques seront bannies et remplacées par des fontaines à eau potable, même si certains sponsors grincent un peu des dents : «Coca-Cola, on va leur expliquer que nous mettrons des fontaines à eau de Paris, qu’ils le souhaitent ou pas. On les forcera à changer un peu leur modèle, parce que justement, c’est les JO», espère Jérôme Lachaze, du comité de candidature.
Après la famille et l’école, le sport est souvent cité comme troisième lieu d’éducation. Pour la première fois dans l’histoire, des Jeux Olympiques auront un impact environnemental positif. La compétition va être vécue par 14 000 athlètes olympiques et paralympiques, près de 3 millions de spectateurs et 3,7 milliards de téléspectateurs.
L’objectif est de laisser un héritage positif et inspirant pour les générations futures. On Paris sur un succès, et vous ?