L’Agence Detroit a lancé il y a quelques jours un programme inédit de contribution écologique du sport professionnel : Game Earth. L’objectif : transformer un droit à polluer en un devoir à réparer la planète et préparer le sport durable de demain.
Les initiatives se multiplient autour du sport et du développement durable. Nouveau venu dans cet éco-système : Game Earth, programme de contribution écologique du sport professionnel. D’ambition européenne et américaine, ce programme s’adresse à tous les acteurs du sport professionnel pour transformer un droit à polluer en un devoir à réparer la planète et préparer le sport durable de demain.
« Avec Game Earth, nous voulons embarquer l’ensemble du sport professionnel dans un mouvement global, un nouveau récit, en leur permettant, de manière éthique, transparente et vertueuse, de calculer leur empreinte carbone et leur empreinte biodiversité et de nous reverser le montant compensatoire » nous explique Benjamin Adler, l’homme à l’origine de l’initiative. Ce montant compensatoire est variable en fonction du coût de contribution choisi, entre 30 et 100 euros la tonne.
Trois objectifs : réparer, préparer, sensibiliser
Le Fonds de Dotation Game Earth souhaite ensuite utiliser les fonds récoltés au travers trois missions.
Réparer, d’abord. Game Earth veut calculer pour chaque acteur du sport professionnel son empreinte écologique globale (carbone et biodiversité), puis financer, grâce aux montants récoltés, des associations écologiques agissant sur l’impact de la pollution sur terre, la mer et l’air. « Nous avons la volonté de ne pas être que sur le carbone. Même si le réchauffement climatique est le problème central, il y a des enjeux très importants au delà du carbone » précise Benjamin Adler.
Préparer, ensuite. « Nous ne soutenons pas uniquement nos six associations partenaires, mais aussi des sociétés privées à impact environnemental positif » poursuit le président. Le programme souhaite effectivement soutenir les modèles économiques et les initiatives professionnelles en ligne avec les objectifs de l’Accord de Paris : maintenir la température globale à +1,5°C maximum d’ici 2050.
Sensibiliser, enfin. Le programme finance des études sur l’impact de l’empreinte écologique du sport professionnel et la baisse de ses émissions de GES, et entend ainsi sensibiliser le monde du sport professionnel sur son impact environnemental par la publication d’études et de livres blancs. « Nous avons aussi une volonté d’être un acteur à l’incitation de la réduction, en développant certains outils avec nos partenaires. »
Un écosystème hybride composé d’un Fonds de Dotation et d’une société
Pour ce faire, Game Earth est articulé de manière hybride : un Fonds de Dotation pour absorber les fonds compensatoires et ainsi financer les associations et entreprises partenaires ; et une société commerciale, qui vend du calcul carbone et gère la communication de Game Earth.
Une question subsiste : comment une agence de communication en vient à créer ce programme ? « Ce projet vient d’une agence de communication car avec les deux autres associés de l’agence, nous l’avons porté ! » explique Benjamin Adler. « Je suis d’abord un fan de sport, j’ai été journaliste sportif pendant de nombreuses années, et j’ai aussi eu une petite carrière d’agents de joueurs en Belgique. J’habite aujourd’hui en Dordogne, et suis un militant écolo. J’habite dans une earthship, une maison totalement autonome à base de pneus. J’ai donc voulu marier ces deux passions : l’écologie et le sport, pour qu’ils cohabitent ensemble, que l’un soit le partenaire de l’autre. »
Il poursuit : « Cela part donc, à la base, d’une expertise née de nos parcours. L’agence de communication permet aussi d’avoir toutes les ressources pour mener à bien ce genre d’initiatives : nous avons des graphistes, une connaissance RSE, nous savons raconter un nouveau récit, car Game Earth est une nouvelle histoire. Aujourd’hui, nous avons un sport qui a une puissance financière largement réduite par le Covid. Derrière les enjeux sanitaires, il y a des enjeux climatiques ! Le sport doit comprendre que c’est de sa responsabilité et de son intérêt de rentrer dans ce mouvement. Enfin, la force narrative vient aussi des sportif(ve)s pros. Ils sont des influenceurs et ils peuvent faire entrer plus facilement le sujet de l’écologie dans le quotidien des jeunes. Cela prendra du temps, mais j’y crois ! »