L’ancienne médaillée olympique de natation Coralie Balmy était il y a quelques jours sur une plage de Carnon en compagnie d’une classe de CM1 afin de les sensibiliser à la protection des océans, dans la cadre du dispositif MAIF Sport Planète. À cette occasion, nous avons pu l’interroger sur son engagement en faveur de l’environnement et sur le rôle que peuvent jouer les sportifs dans la sensibilisation du grand public sur les questions écologiques.
Coralie Balmy, pouvez-vous nous raconter comment s’est passée cette demi-journée de sensibilisation auprès des enfants ?
Coralie Balmy : Les enfants ont été accueillis sur la plage pour une sensibilisation à l’aisance aquatique. J’ai d’abord fait une introduction sur la faune marine que l’on trouve en mer Méditerranée pour tester le niveau de connaissance des enfants et pour qu’ils prennent conscience de l’existence réelle de ces animaux. L’objectif était de leur faire prendre conscience qu’ils font partie intégrante de leur environnement. Il y eu un deuxième temps avec une mise à l’eau, et bien que l’eau n’était pas très chaude, tous les enfants se sont prêtés au jeu et se sont tous jetés dans la mer. Il y avait un engouement et un enthousiasme bien présents. On a réalisé des petits exercices dans l’eau et après cela nous avons pris part à une petite opération de nettoyage de plage. On a fini par un pique-nique sur la plage.
Pourquoi est-ce important pour vous de sensibiliser les enfants sur un sujet comme le changement climatique ? A ce sujet, pouvez-vous nous parler de Coco an Dlo, l’association que vous avez fondée ?
Coralie Balmy : Je pense que c’est important que les enfants puissent grandir avec des valeurs de respect de l’environnement. Et au plus tôt on leur en parle, au plus ils l’ont intégré. Il est plus difficile de faire changer un adulte qu’un enfant, qui est plus friand de nouveauté et peut être plus facilement influencé pour permettre un éveil ou un changement de comportement. En sensibilisant les enfants, on peut imaginer sensibiliser les parents et les rendre acteurs de la protection de l’environnement. Coco an Dlo est une association de sensibilisation à l’environnement et au milieu marin au travers de l’apprentissage de la natation. Elle est née de ma volonté d’allier mes deux passions que sont la natation et le milieu marin. Cela permet de lutter en faveur de deux grandes causes : les accidents de noyade – première cause de mortalité chez les enfants – et l’amélioration des connaissances sur les milieux marins et l’environnement en général. Cela permet à des enfants de participer à des opérations de conservation de la nature. Nous sommes avant tout présent en Martinique, parce que je suis originaire de là-bas et que ça me tenait à coeur. Nous avons la volonté de nous étendre à d’autres îles et à la métropole.
Alors justement, aujourd’hui vous vivez en Martinique. Constatez-vous les effets du dérèglement climatique sur cette île ?
Coralie Balmy : Oui, bien sûr. Il y a avant tout des phénomènes d’érosion des côtes. Il y a également le blanchiment des coraux en plus d’autres maladies que l’on constate sur les oursins par exemple. On peut ajouter à ça des phénomènes liés à la surpêche, comme la prolifération des poissons-lions.
Lorsque vous étiez sportive de haut niveau, aviez-vous conscience de l’impact que pouvait avoir votre pratique sportive sur l’environnement ?
Coralie Balmy : Honnêtement, non. A l’époque je ne me rendais pas compte que ma pratique avait un impact sur l’environnement. Ma prise de conscience a eu lieu avec la pratique de la plongée sous-marine – je suis guide de plongée – lorsqu’en me rendant régulièrement sur le même site, je me suis rendue compte qu’il se dégradait. On a pu constater la dégradation des fonds, la pollution plastique et la pollution liée au déversement des eaux non traitées dans la mer.
Les prises de conscience des sportifs autour du changement climatique sont très disparates. A votre sens, les sportifs devraient-ils faire plus compte-tenu de leur influence et de leur exposition médiatique ?
Coralie Balmy : C’est plus facile pour moi maintenant d’avoir ce regard car j’ai arrêté la pratique de haut niveau, mais il est vrai que lorsque nous sommes en pleine pratique sportive, on ne pense qu’à notre sport et ce recul est difficile à avoir. Maintenant, je pense qu’à l’heure actuelle les moyens de communication sont tellement développés et l’image des sportifs est véhiculée sur un si grand nombre de réseaux qu’il serait important qu’il y ait plus de sportifs qui profitent de cette visibilité pour se positionner et faire passer des messages. Ou même qu’ils puissent s’engager à leur échelle. Finalement, ce sont des influenceurs, parfois malgré eux. Ils sont très écoutés par les jeunes donc si quelque chose est dit ou fait, ça peut rapidement faire effet boule de neige.
Aujourd’hui vous êtes ambassadrice MAIF Sport Planète avec d’autres sportifs comme Justine Dupont ou Xavier Thévenard. Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter ce rôle ?
Coralie Balmy : C’est justement pour pouvoir diffuser des messages à plus grande échelle. Ce qui m’a motivé c’est que MAIF ait cet engagement en faveur de l’environnement en accompagnant notamment des associations. Le dispositif proposé rentrait parfaitement dans les valeurs que je défends, notamment avec mon association. Cela donne une plus grande visibilité sur les actions qui sont faites en faveur de l’environnement.
Avez-vous d’autres projets liés à l’environnement ?
Coralie Balmy : Dans l’immédiat, je souhaite avant tout développer l’association Coco an Dlo. C’est ce qui me tient à coeur. J’aurai certainement d’autres projets à venir mais j’en parlerai en temps voulu
© Photos : Julien Goldstein/MAIF