Suite à la polémique qui touche le projet de construction de la tour des juges pour les épreuves de surf à Tahiti, Tony Estanguet, président du COJO, a réagi. Il évoque des problématiques de sécurité mais ouvre la porte à des modifications du projet.
L’affaire fait grand bruit depuis dix jours : la construction d’une tour des juges en aluminium dans le récif, face aux vagues de Teahupoo, pour l’épreuve de surf olympique, avait déclenché l’inquiétude des locaux et une polémique dont n’avait pas vraiment besoin le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques (COJO). Ecolosport avait d’ailleurs relayé ces préoccupations et la manifestation qui avait eu lieu à Tahiti. Une pétition a aussi été lancée, elle a recueillie plus de 100 000 signatures. Le président du COJO de Paris 2024, Tony Estanguet, a ainsi récemment réagi en mettant en avant la sécurité comme facteur déterminant du projet.
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« Le sujet de la tour des juges de Tahiti, c’est d’abord un sujet de sécurité » argumente Tony Estanguet. « Si on est aujourd’hui avec un projet d’une nouvelle tour, c’est parce que la tour actuelle des juges n’est pas conforme, ne respecte pas la règlementation en matière de sécurité pour l’organisation d’une compétition de surf pour les Jeux Olympiques selon la règlementation de la Polynésie française. (…) Paris 2024 ne mettra en danger la sécurité de personne, les gens qui vont travailler dans la tour des juges doivent être en sécurité. »
Conscients des enjeux environnementaux autour de cette nouvelle tour, et des risques qui entourent la mise en place de canalisations sous-marines et la construction de nouvelles fondations au coeur d’un récif forcément fragile – on parle notamment de 12 plots en béton -, le Gouvernement polynésien a mandaté en 2022 la société Créocéan, un bureau d’étude spécialisé en environnement marin. « Il y a des recommandations très claires, qui consistent à dire qu’il faut la construire au même endroit, avec la même hauteur, les mêmes caractéristiques que la tour précédente » poursuit le Président du COJO. « Il y a aussi des recommandations sur le forage, comment faire pour limiter l’impact sur l’environnement. Toutes ces recommandations ont été suivies par le gouvernement de la Polynésie française, qui est en responsabilité de la construction d’une nouvelle tour, et Paris 2024 accompagne ce projet pour répondre au cahier des charges pour maintenir la compétition de surf. »
“Ce projet est encore amendable” : Paris 2024 ouvre la porte
Pas sourd aux revendications des locaux et des associations, qui craignent un impact négatif sur l’écosystème marin et des perturbations sur l’ensemble de la vie marine, le COJO ouvre la porte à des améliorations du projet de tour actuelle. « On sait par exemple qu’il faut potentiellement raccorder les toilettes pour pas que ça se déverse directement dans l’océan. S’il y a la recommandation de dire qu’il faut des toilettes sèches qui ne soient pas raccordées, on est évidement à l’écoute et on travaille avec le gouvernement dans les prochains jours pour justement adapter encore le projet et réduire l’impact. »
Tony Estanguet poursuit : « On a l’objectif de continuer à avancer, d’être à l’écoute. Il peut y avoir de nouvelles recommandations et propositions qui permettraient d’améliorer encore et de réduire l’impact sur l’environnement. Ce projet est encore amendable pour faire en sorte de répondre encore mieux aux préoccupations – qu’on entend et partage – de la population locale. On veut préserver ce site. Depuis le début, on a fait preuve que le projet d’organisation des compétitions de surf à Tahiti devait s’adapter à ce territoire en respectant la règlementation de sécurité commune à l’ensemble des sites. » Et de conclure : « On veut que les athlètes, les spectateurs et les juges soient en sécurité, et pour l’instant selon la règlementation ce n’était pas le cas. »