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Pour sortir du néoprène, Decathlon innove avec Yulex 100

Decathlon innove pour sortir du néoprène avec Yulex 100 Ecologie Ecolosport
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Pour sortir du néoprène utilisé jusqu’ici, Decathlon sort une alternative 100% naturelle avec Yulex 100. Nous avons visité le Water Sports Center de Decathlon à Hendaye et parlé avec Anna Turrell, Directrice Développement Durable de l’entreprise.

Leader mondial de la distribution d’équipements sportifs, Decathlon souhaite aussi le devenir sur le plan de la responsabilité sociétale et environnementale, comme l’explique Anna Turrell, Directrice Développement Durable, que nous avons rencontré la semaine dernière. « En tant que fabricant et distributeur, nous croyons à la refonte de la façon dont nous exerçons nos activités pour réduire l’impact que nous avons sur la planète, en travaillant à transformer nos modèles de consommation et de production linéaires en économies véritablement circulaires. Cela nécessite de revoir la façon dont nous pensons et dont nous agissons en tant qu’entreprise, et requiert une collaboration efficace sur l’ensemble de la chaîne de valeur. » C’est dans ce contexte que l’enseigne française s’est rapprochée de Yulex pour développer le Yulex 100, la première alternative au néoprène basée sur 100% de caoutchouc naturel certifié.

Un caoutchouc 100% naturel : une grande première

Utilisé depuis les années 70 par les pratiquants d’activité nautique, le néoprène permet d’offrir, entre autres, une liberté de mouvement tout en assurant un confort thermique. Son gros défaut : il est un produit dérivé du pétrole ou fabriqué à base de calcaire, et est donc très polluant.

Il aura fallu attendre plus d’une quarantaine d’années pour enfin trouver une alternative moins impactante, le fameux caoutchouc Yulex, conçu à partir de caoutchouc naturel récolté sur des hévéas, une essence poussant en Amérique du Sud et en Asie du Sud-Est. L’entreprise américaine se fournit auprès de plantations 100% certifiées FSC, ce qui signifie que ses cultures ne contribuent ni à la déforestation, ni à l’exploitation humaine ou encore à l’utilisation de pesticides agricole. Jusqu’à présent, ce nouveau matériau représentait 85% de la composition des équipements concernés, les 15% restants étant encore du caoutchouc synthétique. C’est sur ce point que la solution de Decathlon est innovante, en atteignant un produit composé à 100% de caoutchouc naturel.

Actuellement, seules 2 références sont estampillées Yulex 100. Uune goutte d’eau tant le catalogue de produits de l’enseigne française est large. Cependant, il a été décidé de concentrer les efforts sur la gamme de shortys junior pour débutants, représentant 34% des combinaisons de surf vendues en 2023, ainsi que dans les hauts de snorkelling, qui représentent 27% des hauts et combinaisons de snorkelling et plongée vendus en 2023. Un geste significatif de Decathlon qui ambitionne de sortir 7 modèles supplémentaires en 2025.

> Lire aussi : « Coup d’chaud », le nouveau podcast sport et écologie de Decathlon

De plus, l’objectif serait de transformer la gamme de combinaisons dans les plus brefs délais, notamment pour équiper les pratiquant(e)s de surf et de snorkelling. En parallèle, les services Recherche & Développement se concentrent sur les autres sports nautiques dont la plongée sous-marine et la nage en eau-libre mais, comme précisé en interne, « les défis techniques pour développer des matériaux qui garantissent confort, chaleur, liberté de mouvement et durabilité, quel que soit le sport, sont élevés. ».

Bien que cette technologie permette de réduire de 80% les émissions de gaz à effet de serre dans le processus de fabrication de la mousse, certaines questions restent en suspens, notamment autour du fait d’avoir recours à la monoculture (malgré la labellisation) et donc d’exploiter la nature pour continuer à produire toujours plus. Cependant, cette évolution s’inscrit pleinement dans la feuille de route développement durable de Decathlon.

Circularité et services au centre de la stratégie développement durable

La marque vise une réduction de 42% des émissions absolues en équivalent CO2 en 2030 (par rapport à 2021) et le Net Zéro d’ici à 2050. Pour y arriver, 9 magasins sur 10 proposent désormais une offre seconde vie, ce qui représente 425 000 produits vendus en 2023. On soulignera aussi les 42 160 abonnements pour louer du matériel (vélo, musculation, golf…) ou encore les 2,3 millions de produits réparés (même s’ils n’ont pas été achetés dans un magasin de l’enseigne).

Clairement, Decathlon se tourne de plus en plus vers l’offre de services (location, réparation…) et la production circulaire en passant de « concepteur à éco-concepteur » comme le souligne Stéphane Saigre, Directeur du Water Sports Center d’Hendaye. Sur ce dernier point, l’une de ses forces réside dans le fait de concevoir l’ensemble des prototypes au sein de l’un des 9 centres de recherche. À titre d’exemple, sur le site de la ville basque, plus de la moitié des 280 salariés sont ingénieurs, designers, prototypistes, concepteurs de modèles, directeurs produits et qualité.

Le chemin est encore très long pour voir Decathlon proposer un modèle économique réellement durable, la recherche constante de croissance financière étant la cause principale des dérèglements climatiques. Selon Anna Turrell, les notions de décroissance ou la fixation de limites dans l’expansion de la marque commencent à être abordées au sein de la gouvernance mais pour le moment, la structure pose encore les bases de sa stratégie développement durable en s’appuyant sur la circularité. À sa décharge, il paraît difficile de transformer le modèle économique d’un tel navire du jour au lendemain. Le temps nous étant compté, nous ne pouvons que souhaiter que l’avenir de Decathlon s’écrive avec toujours plus de services et beaucoup moins de production.

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