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L’Euro 2024 de football, un événement vraiment plus écologique ?

L'Euro 2024 de football, un événement vraiment plus écologique ?
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L’Euro 2024 débute ce vendredi soir en Allemagne et l’UEFA annonce un événement plus écologique et responsable. Qu’en est-il réellement ?

En 2021, l’Euro s’étendait sur pas moins de 11 pays différents, avec une facture carbone estimée à 450 000 tonnes de CO2. En 2024, l’Allemagne accueille seule la troisième plus grosse compétition sportive au monde. Pour le pays, qui veut s’affirmer comme un des leaders de la transition en Europe, cela passe par une organisation responsable de cette compétition.

Un gros effort sur les transports…

Pour ce faire, plusieurs points ont été travaillés, dont les transports. Le réseau ferroviaire allemand est au centre de la stratégie. L’UEFA a tout d’abord mis au point un partenariat avec la compagnie ferroviaire nationale, la Deutsche Bahn (DB). Grâce à celui-ci, les détenteurs de billets pour les matchs pourront profiter d’un pass gratuit durant 36h à partir du jour de match, leur permettant de se déplacer au sein du pays. Un DB Ticket Euro 2024 est aussi mis à la vente pour les déplacements entre les villes hôtes de la compétition.

En plus de cela, l’UEFA a travaillé avec Interrail pour proposer à la vente un Interrail Pass Euro 2024 à prix réduit, pour inciter les voyageurs étrangers à se rendre sur place en train. Saluons cette initiative, qui ne s’arrête pas comme dans beaucoup de cas, à une campagne d’incitation. Ici, de vrais services avantageux pour les spectateurs sont proposés. Seule ombre au tableau : les trains allemands polluent bien plus qu’en France, par exemple, car l’électricité qui les alimente provient en grande partie de centrales à charbon fortement émettrices de gaz à effet de serre

Toujours sur les transports, l’UEFA ne s’arrête pas là : le planning des matchs a été pensé pour réduire l’empreinte carbone des équipes. Par exemple, 20 matchs vont être joués dans 4 stades géographiquement très proches (zone de 50km) : Cologne, Gelsenkirchen, Dortmund et Dusseldorf. Les nations se trouvent d’ailleurs dans l’obligation de prendre le bus ou le train pendant la phase de groupes, mais toutes ne respecteront pas cette consigne.

Et sur le reste ?

D’autres mesures additionnelles ont été prises par l’organisation : réduction des places de parking dans les stades pour désinciter l’usage de la voiture, ou encore la mise en place de flottes de déplacements des équipes bas carbone.

Pour les autres postes d’émissions de CO2, les efforts sont plus attendus et classiques. Le plan de réduction énergétique prévoit l’utilisation d’énergies renouvelables dans les stades et les quartiers de direction, ainsi que la mise en place d’éclairages LED sur l’ensemble du stade olympique hôte de la finale. La réduction du gaspillage sera mise en place quand elle est possible, en plus de l’utilisation de gobelets réutilisables. Point qui a soulevé la polémique outre-Rhin : la distribution de saucisses vegan, pour moitié. Pourtant, l’alimentation reste les deuxième poste le plus émetteur d’un événement sportif.

L’UEFA s’engage aussi sur les enjeux sociétaux, tout aussi importants :  la lutte contre les discriminations. Des toilettes non-genrées sont mises en place, et des commentaires audio-descriptifs sont disponibles pour les malvoyants durant les matchs entre autres.

Un fonds pour le climat pour compenser les émissions

L’UEFA précisait en janvier dernier que « pour chaque tonne d’émission de CO2 émise dans le cadre de l’Euro 2024, 25€ seront reversés au Fonds pour le climat. » Au total, ce sont près de 7 millions d’euros qui vont être distribués aux clubs allemands pour des projets environnementaux, ce qui correspond à l’émission de 280 000 tonnes de CO2. Rappelons que la compensation sans effort de réduction n’est pas valable. L’UEFA insiste justement sur le fait qu’elle compensera les émissions dites incompressibles, assumant ainsi sa part de responsabilité.

> Lire aussi : Fonds pour le climat de l’Euro 2024 de football : près de 7 millions d’euros distribués par l’UEFA

Le Fonds pour le climat finance des projets environnementaux de clubs de football amateurs, en Allemagne. Ainsi, à date, 161 clubs ont reçu une aide financière pour des projets liés aux domaines de l’énergie, de l’eau, de la gestion des déchets ou de la mobilité, et pour un maximum de 250 000€ par projet.

L’UEFA a semble t-il pris la mesure des enjeux écologiques sur cette compétition, bien aidé par les infrastructures (stades, transports en commun…) existantes en Allemagne. Malgré les partenariats vertueux – avec la compagnie ferroviaire DB par exemple – pour inciter le public à venir en train, l’instance européenne n’est pas non plus irréprochable. L’année prochaine, elle a fait le choix d’augmenter le nombre de matchs en Ligue des Champions, augmentant de fait les émissions de CO2. À l’heure de l’urgence climatique, les efforts ne doivent plus être ponctuels et mesurés : une stratégie globale s’appliquant à tous les évènements est nécessaire.

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