De ce jeudi 25 au dimanche 28 juillet, Michaël Ferrisi, fondateur du média Ecolosport, est à Paris pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Avec sa casquette de reporter, il contera durant ces 4 jours dans ces Chroniques Olympiques ce qui se passe dans la capitale, sous l’angle habituel du sport durable et responsable.
> Jour 1 : « J’ai rendez-vous avec le Président de la République et Antoine Dupont »
> Jour 2 : « C’était irréel, je pourrai dire que j’y étais ! »
> Jour 3 : « Quand la folie bleue s’empare des Jeux… »
Chroniques Olympiques – Jour 4 : Que continue de briller la flamme olympique !
« Le réveil sonne, jour de dernière. Mes Jeux s’achèvent aujourd’hui et, en bon campagnard, c’est bien la première fois que je suis triste de quitter Paris. Ce sentiment maussade s’est accentué quand j’ai vu ce que les rugbymen champions olympiques ont réservé aux supporters du Club France la veille au soir : j’aurais pu y être et en profiter, mais la fatigue m’avait emporté avec elle.
Avant de reprendre les rails, qui semblent à nouveau parfaitement fonctionner, ma dernière session olympique m’amène vers la Concorde et son Parc urbain. Skateboard, BMX, basket 3×3 et breakdance : le site historique s’est mué en un site olympique singulier, jeune et audacieux. Après une attente très importante aux abords du site et quelques dysfonctionnements dans l’organisation, me voilà enfin au sein de ce parc, où les basketteurs sont accessibles et s’entrainent tranquillement à quelques mètres des spectateurs et où les danseurs de rue font le show, parmi le public.
Le site de la Concorde, dont l’obélisque trône fièrement en son centre, est le seul à proposer une offre de restauration 100% végétale. La décision du COJOP colle plutôt bien au lieu, très contemporain. « Les Jeux sont une occasion unique de montrer qu’un autre modèle est possible. On veut montrer qu’on peut proposer des recettes gourmandes sans viande, sans être dans la caricature d’un remplacement de la viande » résumait en avril dernier Philipp Würz, responsable restauration au Comité d’organisation.
Et ça fonctionne très clairement. Après avoir goûté le bun aux aubergines sur l’épreuve d’aviron et le wrap aux falafels sur l’épreuve d’escrime, j’ai testé – et approuvé – le hot-dog végétarien et ses oignons crispy, ses pickles de chou rouge, et sa sauce moutarde-miel. Des trois recettes, toutes gourmandes et relativement qualitatives, ma médaille d’or revient tout de même au (très bon) wrap.
Dans la file d’attente, les avis sont partagés, entre questionnement sur les raisons, déception liée aux habitudes alimentaires carnées et satisfaction de cette nécessaire évolution. Tout à coup, il semble loin et désuet le monde où des événements sportifs ne proposent pas la moindre alternative veggie, en dehors des sacro-saintes frites. Et pourtant, ils sont encore très nombreux. Les croyances et les habitudes sont tenaces, mais Paris 2024 ne s’y est pas trompé : pour décarboner un événement, il est nécessaire de réduire la part de viande servie au public.
Quel bilan pour ces 4 jours de Jeux à Paris ?
Au sortir du Parc urbain de la Concorde et en route pour la Gare Montparnasse, j’aperçois au loin la vasque olympique et son ballon dans le jardin des Tuileries. Et je me remémore la soirée d’une vie, celle de la cérémonie. Puis je me refais le fil de ces 4 jours à Paris.
Le fanatique de sport et amoureux des Jeux que je suis est comblé par un événement que certains prévoyaient géant, que d’autres annonçaient gênant. Si j’opte évidemment pour la première option, je n’en oublie pas que les Jeux olympiques, le plus grand événement du monde, ont un coût écologique monstrueux. À Paris probablement moins qu’à Londres ou Rio et, espérons, plus qu’à Los Angeles (en 2028) et Brisbane (en 2032).
Faut-il continuer à organiser des Jeux olympiques et paralympiques ? Selon moi, oui. Le sport est un vecteur d’unité, les Jeux sont un moment de fête, de paix et d’inclusion dont les populations ont besoin. Faut-il conserver ce modèle ? Selon moi, non. Il faut impérativement réduire l’impact environnemental des Jeux, sans pour autant toucher aux émotions qu’ils procurent. Mécaniquement, une autre approche est souhaitable, dans un contexte de changement climatique.
Faut-il réduire le nombre d’épreuves et d’athlètes ? Faut-il « éclater » les épreuves olympiques et paralympiques aux quatre coins du monde ? Faut-il réduire la jauge de spectateurs transcontinentaux ? Faut-il même continuer à accueillir celles et ceux qui sont obligés de prendre l’avion pour venir ? Faut-il augmenter le temps entre deux Olympiades et ainsi passer de 4 ans à 6, 8 ou 10 ans ? Faut-il fortement éco-conditionner l’attribution des Jeux ? Faut-il les organiser uniquement dans des villes qui possèdent déjà toutes les infrastructures nécessaires ?
Les Jeux olympiques et paralympiques sont un bien commun nécessaires. Alors, pour continuer à exister, ils doivent se transformer et s’affranchir de certaines traditions. Ils doivent guider le mouvement sportif vers de nouveaux horizons, de nouvelles perspectives, de nouveaux récits. Plus sobres. Plus durables. Plus responsables. Pour que continue de briller la flamme olympique. »