100 grands sportifs ont rejoint en novembre dernier Team for the Planet en s’unissant à Sam Goodchild, skipper du Vendée Globe qui a décroché, mardi 21 janvier dernier, la 9ème place de la course. Autour d’une campagne de sensibilisation aux enjeux environnementaux, il s’agit de mobiliser les publics à l’action commune.

Sam Goodchild, skipper britannique du Vendée Globe, a fédéré tout au long de sa course une équipe de 100 athlètes autour de l’engagement écologique prôné par Team for the Planet. Son voilier de plus de 18 mètres de long a porté le nom, mais aussi le projet significatif, Vulnerable, qui entend sensibiliser aux limites humaines et planétaires. Team for the Planet s’est ainsi accroché à la coque du bateau du skipper au départ des Sables d’Olonne et a espéré “toucher de nouvelles communautés”, comme nous l’explique Alexia Bosserelle, responsable communication du projet.

En s’unissant autour du projet voile, Kilian Jornet, Eugénie Le Sommer, Olivier Giroud et de nombreux autres sportifs, entendaient rassembler 5 000 citoyens en 100 jours autour du projet commun de mobilisation active face aux changements climatiques. L’objectif est accompli et même dépassé, avant même sa date de clôture du 5 février. Les plus de 6 400 citoyens contribuables sont en retour inscrits à une tombola dont les lots ont été offerts par les 100 athlètes.

Team for the Planet, une entreprise qui s’engage dans le financement de l’action face au changement climatique

En 2025, Team for the Planet compte plus de 120 000 citoyens sensibles à son engagement. Grâce à leur investissement à hauteur de 33 millions d’euros, 13 innovations écologiques sont financées. Des centaines d’autres ont espoir de voir le jour. Alexia explique l’importance de sensibiliser un public nouveau aux actions de la Team : “Les actionnaires sont les entreprises, les grands investisseurs mais aussi les citoyens. Chacun peut devenir actionnaire à partir de 1€, et permettre ainsi de déployer et financer les innovations.”

Parmi ces 13 innovations, la transition dans l’utilisation des énergies est une préoccupation centrale. Le projet Seaturns, par exemple, répond à la nécessité de produire de l’énergie décarbonée, en utilisant la puissance des vagues. Cependant, cette énergie verte est très onéreuse. L’innovation Seaturns entend repenser la conception du mécanisme et le développer, afin que les vagues, en plus de faire le bonheur des surfeurs, soient une source d’énergie exploitable.

> Lire aussi : Team For The Planet au départ du Vendée Globe 2024 !

Le tournant sportif du projet, une opportunité d’impliquer de nouveaux citoyens

“À travers les sportifs, la voix et l’aura qu’ils peuvent avoir, l’idée est qu’ils puissent faire passer un message à leur communauté et leur donner envie de rejoindre l’action”, nous dit Alexia Boserrelle. Là où Team for the Planet s’investit majoritairement dans l’innovation et l’action, les sportifs-ambassadeurs amènent une dimension de sensibilisation nécessaire à l’avancée des projets écologiques. “En publiant une story et en donnant un lot afin qu’on puisse organiser une grande tombola et lever des fonds, les athlètes participent bénévolement à un projet significatif.”

Bien que leur degré d’engagement écologique soient différents, l’implication bénévole dans le projet dénote d’une volonté de participer à l’action climatique portée par la team. “Les athlètes peuvent être pris dans des conflits d’intérêt, puisque les compétitions ont un impact écologique conséquent, en raison des déplacements réguliers. Ils culpabilisent et ont peur de se faire taper sur les doigts si ils essaient de parler des sujets environnementaux. L’idée est vraiment de montrer au sportif que même si il n’est pas parfait, il peut aider.”

Nicolas Vandenelsken, que l’on connait bien sur Ecolosport, est un des athlètes du projet. Éco-aventurier, il était actionnaire des innovations portées par Team for the Planet avant même de rejoindre l’action pour le climat porté par Sam Goodchild. Il nous partage son expérience: “Le projet m’a permis de découvrir le milieu de la voile. Avec Maxime Pauty, médaillé de bronze en escrime aux JO, et Clément Castets, rugbyman au Stade Français, nous sommes allés sur le bateau de Sam pour découvrir de l’intérieur ce qui s’y passe. Pour découvrir les qualités mais aussi les défauts du milieu quand on parle du dérèglement climatique. En tant que sportifs, c’est hyper enrichissant.”

Bien que le projet ne fassent pas des 100 sportifs “de vrais ambassadeurs” Team for the Planet, comme le précise Alexia, la campagne de notoriété est un moyen légitime de parler des préoccupations écologiques des athlètes. Elle participe donc, d’une certaine manière, à “accompagner ces sportifs” dans leur engagement, comme le soulève Nicolas Vandenelsken.

Une entrée de Team for the Planet dans le sponsoring sportif ?

Ce projet citoyen, engagé depuis 3 mois déjà est, selon Alexia Bosserelle, “une première étape dans l’univers du sponsoring sportif”. L’engagement de ces 100 athlètes questionne le financement dans le sport. “C’est un vrai sujet parce que les athlètes hyper engagés sur les sujets écologiques ont plus de difficultés à trouver des partenaires éthiques”, développe l’éco-aventurier Nicolas Vandenelsken, qui soutient le développement d’un nouveau modèle de sponsoring sportif. Car le point de discorde entre besoins de financements et les préoccupations écologiques est bien une réalité à laquelle se confronte malheureusement les athlètes. “Aujourd’hui, le sponsoring ne tient pas tous ses engagement avec les sportifs qui ont des engagements. On aimerait impliquer les sponsors pour qu’ils créent un réel impact et dépassent l’aspect communication. À un moment donné, il faut aller un peu au-delà de la notoriété, dans l’action” se positionne Team for the Planet. Les organisateurs du projet en appelle donc aux financeurs pour construire un modèle de sponsoring plus cohérent, avec d’une part les attentes des sportifs, et d’autre part l’urgence absolue de l’action écologique .

Avec cette équipe de 100 sportifs, Team for the Planet poursuit son action pour le climat en fédérant de nouveaux citoyens. La communication et le sponsoring sont deux leviers d’action centraux dont les modèles sont à envisager différemment aujourd’hui. Alexia Bosserelle souligne cette ambition : “Il y a un joli triangle à créer entre le sponsor, le sportif et la cause.”