La mairie de Paris a annoncé l’ouverture de 3 sites de baignade en plein cœur de la capitale pour cet été. Une première depuis 1923.
Il sera bientôt possible de piquer une tête à quelques encablures de la Tour Eiffel. Un an après les Jeux olympiques et paralympiques, trois zones de baignade vont ouvrir cet été à Paris : au Bras de Grenelle (15e), au Bras Marie (Paris Centre), et au Quai de Bercy (12e). Plus d’un siècle après son interdiction, les Parisiens et Parisiennes pourront à nouveau profiter des joies de la baignade dans la Seine. Et ce gratuitement, du 5 juillet jusqu’au 31 août, avec des jauges allant de 150 à 300 personnes en fonction des sites, a annoncé Anne Hidalgo, ce mercredi 14 mai. Dans le département voisin du Val-de-Marne, ce sont quelques 14 sites de baignade qui sont prévus dans les prochaines années. Deux ouvriront dès cet été à Joinville-le-Pont et à Maisons-Alfort.
La création de ces sites s’inscrit dans le Plan Baignade engagé en 2016. Il a permis de réduire les quantités d’eaux usées déversées directement dans les cours d’eau franciliens à Paris et en amont. Et ce, grâce à l’amélioration des réseaux d’assainissement, au raccordement des ports et des quelques 260 péniches au réseau d’assainissement, ainsi qu’à la création des ouvrages de stockage par temps de pluie. Ces travaux représentent un engagement total de 1,1 milliard d’euros selon la mairie de Paris. De quoi permettre à l’épreuve de triathlon de prendre place en plein cœur de Paris durant les JO, mais aussi aux Parisiens de se rafraîchir. “Plus les températures vont évoluer, plus il nous faut aller rechercher des espaces de fraîcheur pour la population. Et c’est aussi un objectif de qualité de vie” a rappelé la Maire de la capitale.
Une eau contrôlée quotidiennement
Cependant, la Seine est encore sujette à des problèmes sanitaires, notamment par temps de pluie. En cas d’averses trop intenses, les réseaux d’assainissement peuvent saturer. Les eaux usées sont alors déversées dans les cours d’eau. Des travaux d’ampleur ont été réalisés comme la création d’un bassin de stockage des eaux de pluie de plus 50 000 m³ près de la gare d’Austerlitz pour éviter cela. Cependant, il arrive encore que les infrastructures d’assainissement débordent, entraînant des concentrations d’Escherichia coli et d’entérocoques intestinaux, principales sources de contaminations microbiologiques, supérieures aux normes définies par une directive européenne.
Sur ce point, la mairie de Paris se veut rassurante. L’eau sera contrôlée chaque jour et l’agence régionale de santé devra donner son feu vert pour autoriser la baignade. Des drapeaux allant du rouge au vert indiqueront la qualité de l’eau sur les lieux et les informations détaillées seront disponibles sur un site dédié. L’été dernier, les épreuves de triathlon avaient été repoussées et les entraînements annulés, il ne faut donc pas s’attendre à pouvoir se baigner tous les jours.
Pour les villes situées en aval, elles devront encore attendre avant de pouvoir profiter de cet héritage des Jeux. Les réseaux d’assainissement doivent être améliorés et il faudra raccorder les plus de 650 péniches amarrées aux berges de la Seine à ces mêmes réseaux. L’objectif est de permettre l’ouverture de sites de baignade à horizon 2028.
Au-delà du simple sujet de la baignade, ces travaux permettent de préserver l’écosystème fluvial parisien. Si ces actions participent à la préservation de l’eau potable, de la faune et de la flore, il est utile de rappeler que toutes ces eaux terminent leur course dans la Manche. Or les deux-tiers des polluants présents dans les océans proviennent des cours d’eau intérieurs.
> Lire aussi : Série « En Jeux » #2 – Baignade dans la Seine : où en est-on ?