Rentré “d’Asie Centrale”, Florian Fiquet, aventurier Sport Planète, nous raconte son périple de 220 km entre le Puy-de-Dôme et le Cantal. Un moyen pour lui de sensibiliser sur l’impact du tourisme sur la nature.
“Le nom ? Il est là pour interpeller” explique l’homme aux 40 000 abonnés sur Instagram. Après avoir parcouru 300 kilomètres dans les glaciers des Pyrénées pour sensibiliser à leur disparition, Florian Fiquet revient pour une seconde année consécutive dans la promo Sport Planète. Un nouveau défi l’attend, et il l’a baptisé “Le tour du monde en France”. L’objectif ? Sensibiliser à l’empreinte carbone du tourisme sur la nature. En 2019, les émissions de gaz à effet de serre du tourisme représentaient 9 % du total. Avec son aventure, Florian Fiquet souhaite “proposer un autre récit du tourisme et de l’aventure. Prendre le contre-pied de ce qu’on nous vend aujourd’hui, que le voyage, c’est aller toujours plus loin. C’est presque l’avion qui définit si le voyage est bien ou pas.”
Récemment rentré de sa première étape, l’aventurier ne retient que du positif de ce voyage au cœur du Massif Central. Bien que le nom de son projet puisse paraître ambitieux, voire provocateur, il maintient. “Dans le Cantal, j’ai découvert des grandes steppes entourées de volcans, qui rappellent un peu l’Asie Centrale, d’où le nom de cette première étape. On retrouve des immensités et on se croirait en Mongolie ou au Kazakhstan. Je n’avais jamais vu ça !” Un émerveillement possible à quelques heures de chez nous et accessible en train. Une manière aussi de répondre à la croyance populaire qu’il n’est pas possible de se dépayser en restant dans le même pays. “Là je reviens de 12 jours dans le Massif Central, et dans le train du retour j’étais fatigué, et je me suis demandé “mais j’étais dans quel pays déjà ?”. Et en fait, j’étais juste en Auvergne ! Il y a un vrai dépaysement, on a des paysages complètement différents en France, on a de la chance !”
“J’ai envie de parler d’écologie sans parler d’écologie”
Une aventure solitaire, mais partagée à ses dizaines de milliers d’abonnées sur les réseaux sociaux. Tous les jours, Florian Fiquet filmait son quotidien. Ses balades au soleil, ses découvertes des petits villages, ses rencontres impromptues, mais aussi ses galères. Une manière de faire vivre, de transporter ceux qui le suivent dans ce tour du monde en France. “J’ai eu beaucoup de retours de gens qui me disent qu’ils ont envie d’aller voir ces lieux. Quand tu leur montres que tu peux voir de beaux paysages, il n’y a pas de raison de payer un billet d’avion 1 000 euros aller-retour alors que tu peux aller à Clermont-Ferrand en train et te lancer dans une aventure !” Un discours qui fait mouche même auprès des plus jeunes. “A la fin de mon aventure, je suis allé à la rencontre d’élèves dans un lycée professionnel à Aurillac. C’était vraiment une super expérience. Les élèves étaient à fond et ça donne beaucoup de valeurs et de concret à mon aventure.”
Cependant, comme toute personnalité publique engagée, il peut être difficile de trouver comment aborder un sujet qui s’avérerait polémique, comme l’écologie. À force d’expérimenter, l’aventurier pense avoir trouvé son style. “Je ne vais pas montrer du doigt les gens, je ne vais pas critiquer ceux qui prennent l’avion. Mais au lieu de faire ça, je préfère dire “regardez ce qu’on peut faire en France sans prendre l’avion.” Et ça marche plutôt bien.” Il souhaite même “parler d’écologie sans parler d’écologie”, s’inspirant de Jacques-Yves Cousteau : on aime ce qui nous a émerveillé, et on protège ce que l’on aime. “En parlant de paysages, de culture, de patrimoine, je vais réussir à toucher des gens qui ne sont pas sensibles à l’écologie, mais plutôt à la beauté de leur pays. Et peut-être qu’ils vont se dire “il a raison”.” analyse Florian Fiquet.
Prochaine étape pour lui, “l’Atlantique sud” dans le Finistère du 10 au 18 juin puis “l’Himalaya” dans le massif des Bauges en Savoie à la fin de ce même mois. Il terminera son tour du monde en France en décembre dans le Vercors, sa Laponie à lui.
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