Depuis le 24 mai et jusqu’au 8 juin, la triathlète Aurélie Martin parcourt les Alpes. L’objectif de son périple est de sensibiliser à la protection de ce milieu naturel et prend tout son sens en 2025, année internationale de la préservation des glaciers.
Entre une traversée de la Route des Grandes Alpes à vélo et une exploration des glaciers près de Chamonix, Aurélie Martin a pris un peu de son temps pour nous parler de son aventure et de son engagement. La triathlète est partie d’Annecy le 24 mai dernier, en direction du lac Léman, qu’elle a traversé en relais avec quatre autres nageurs. “Je n’avais jamais fait autant de natation en eau libre. Le lac était froid, on a fini à 19 heures et il a plu le soir… on n’était pas loin de l’hypothermie”, se souvient Aurélie Martin. Elle s’est aussi challengée sur la Route des Grandes Alpes : “On a monté deux cols en altitude, avec tout le matériel. J’avais déjà fait du bikepacking mais c’était sur la ViaRhôna donc c’était tout plat. Là, traverser les Alpes avec les sacoches remplies, c’était un petit défi !”
Si elle cherche autant à se dépasser, c’est, comme pour tous les aventuriers Sport Planète, dans le but de sensibiliser à la protection de l’environnement. Elle a rejoint la promotion 2025 et représente l’association des Climatosportifs. “Je suis convaincue que c’est le rôle des sportifs, assure la triathlète. Beaucoup ont déjà agi pour des causes sociales, et ça commence à se développer au sujet de la protection de l’environnement”. Son engagement est né récemment. “Je ne m’étais jamais vraiment intéressée aux glaciers avant cette année, explique Aurélie Martin. Tout le monde sait que quand on regarde la Mer de Glace à Chamonix, elle fond, mais je trouve qu’on ne se rend pas forcément compte, même quand on habite en montagne, de l’importance des glaciers et des conséquences de leur fonte”.
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“Les gens préfèrent entendre des récits positifs qui ne culpabilisent pas”
C’est en collaborant avec des spécialistes, notamment la paléoclimatologue Alice Rivières, qu’elle a compris l’importance de protéger ces milieux naturels. Pour rappel, les glaciers “fournissent de l’eau douce à près de la moitié de l’humanité”, d’après un rapport de l’UNESCO et de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Ces deux instances ont d’ailleurs fait de 2025 l’année internationale de la préservation des glaciers. L’urgence est en effet déjà là : en 2040, les glaciers du mont Kenya, des Rwenzori et du Kilimandjaro situés en Afrique auront entièrement disparu selon ce même rapport. En Europe, notamment dans les Alpes et les Pyrénées, les glaciers ont perdu près de 40% de leur volume de 2000 à 2023, relate une étude publiée dans la revue scientifique britannique Nature.
En vivant en montagne, Aurélie Martin constate les effets du changement climatique. “Je vais en Haute-Savoie depuis toute petite, ça a forgé ma sensibilité à la nature. Je n’ai que 26 ans mais le dérèglement climatique je le vois déjà énormément. Je suis dans une station en très basse altitude et il y a de moins en moins de neige, les températures augmentent énormément l’été”, s’inquiète la triathlète. Selon elle, c’est l’approche qu’ont les sportifs et les aventures comme la sienne qui leur permettent d’être davantage entendus. “Les gens n’ont pas besoin, pas envie qu’on leur parle de climat comme quelque chose d’anxieux. Ils préfèrent entendre des défis, des récits positifs qui donnent de l’espoir et ne culpabilisent pas”.
Elle raconte ces histoires positives dans les écoles et dans différents événements où elle participe à des ateliers de sensibilisation. Ce sera notamment le cas du 6 au 8 juin à Annecy lors de la course de l’AlpsMan qui viendra clôturer son aventure.