Média positif et engagé pour un sport durable

Avec Eskisse, la Fédération Française de Ski veut entamer sa transition

Avec Eskisse, la Fédération Française de Ski veut entamer sa transition
À Val d'Allos, les journées enneigées comme celles-ci se raréfient. Avec Eskisse, la FFS tente de s'adapter. - © Robert Palomba / Office de Tourisme du Val d'Allos
Twitter
LinkedIn
Facebook
WhatsApp
Email

Lancé en octobre 2024, le fonds de dotation de la Fédération Française de Ski (FFS), nommé Eskisse, permet d’imaginer puis de construire le futur du ski et du snowboard. Éclairage avec Arthur Chevalier, chargé mission mécénat de la FFS.

Face au manque de neige, le village d’Allos, dans les Alpes du Sud, a voté le 28 juin dernier la fin des activités de sa station de ski (voir vidéo ci-dessous). Le Val d’Allos-Le Seignus dépensait beaucoup d’argent pour compenser le peu de jours d’enneigement. Devant un déficit structurel devenu trop important, les habitants ont préféré fermer la station. Pour éviter que ces situations ne deviennent monnaie courante, les stations françaises de ski cherchent des solutions. La Fédération Française de Ski souhaite aider ces premières témoins du changement climatique en France dans leur adaptation. À l’occasion de la célébration de son centenaire, elle a lancé le Fonds de dotation Eskisse. L’objectif est d’imaginer le futur de la pratique du ski et du snowboard tout en commençant à adapter sa pratique dès aujourd’hui.

Pour cela, la FFS a défini trois piliers d’actions : Culture Montagne & Formation, Responsabilité Environnementale et Accessibilité de la pratique. “On a décidé de mettre en place des actions qui tournent autour de 3 thématiques. Elles répondent aux enjeux actuels et futurs de la FFS, mais aussi à ceux de l’écosystème montagnard. On ne doit pas mener des actions seul. On doit aussi être capables de fédérer et de monter des projets en collaborations avec des organismes et personnes du milieu du ski”, analyse Arthur Chevallier, chargé mission mécénat à la fédération.

Dans les grandes idées de ce fonds de dotation, il y a la volonté de miser sur des missions de sensibilisation au sein des clubs de ski. “Le premier objectif est déjà d’informer, explique Romain Riboud, responsable RSO de la Fédération. Tout le monde ne sait pas que 55 % de l’empreinte carbone d’une journée au ski repose sur la mobilité par exemple. On fait un travail de l’ombre pour mettre en place des plans d’actions, et un travail plus visible sur la formation et la sensibilisation. Si on veut que tout le monde s’engage réellement, il faut sensibiliser. C’est le premier pas vers l’action.” Des actions qui ont commencé puisque Eskisse a noué un partenariat avec l’association Mountain Riders pour réaliser des campagnes de ramassage de déchets. Un moyen d’encourager les licenciés des ski clubs à passer à l’action.

Diversifier les activités pour faire face au manque de neige

Ces bonnes actions n’ont, cependant, qu’un impact faible sur l’atténuation des effets du changement climatique. “Le premier symptôme, c’est le manque d’enneigement, explique Arthur Chevallier. On a des clubs qui se déplacent pour aller chercher la neige plus loin. Ça pollue plus et c’est plus cher pour les pratiquants aussi. Donc comment on arrive à coordonner tout ça ? On cherche des solutions.” Un casse-tête difficile à résoudre. D’autant plus que ce fonds de dotation s’adresse au système fédéral. La FFS comptant un peu plus de 100 000 licenciés, c’est donc plus de 90 % des skieurs français qui ne rentrent pas dans ce champ d’action. “Nous, on veut des licenciés dans nos clubs et on veut des activités qui évoluent avec le changement climatique, qui nous impacte beaucoup”, poursuit Arthur Chevallier.

Des activités qui évoluent, cela annonce une diversification pour s’adapter au manque de neige. “On sait que le ski coûte cher et on veut que certains de nos clubs soient capables de proposer d’autres activités tout au long de l’année. L’idée est d’intensifier ça, toujours au service d’une pratique du ski”, explique Arthur Chevallier. “On essaye d’accompagner les clubs à maintenir leurs activités. Ça veut dire aussi travailler sur des activités complémentaires au ski. La marche nordique ou le VTT par exemple, complète Romain Riboud. On prend simplement notre part au Plan national d’adaptation des pratiques sportives au changement climatique 2024-2030 (Pnacc Sport).

> Lire aussi : Le Ministère des Sports publie le Plan national d’adaptation des pratiques sportives au changement climatique

“Cette structure est aussi un vrai atout pour attirer des financeurs et agir”

Qui dit fonds de dotation dit partenaires, dons et mécènes pour financer les actions prévues. De ce côté-là, Arthur Chevallier se veut serein. “On a eu la chance d’accueillir les Championnats du monde en 2023 à Courchevel et Méribel, qui ont été bénéficiaires. Une partie de ces dividendes a été reversée au système fédéral, et au développement du fonds de dotation. On a aussi des donateurs qui nous ont accompagnés dès le départ. Comme ces sujets-là sont actuels et futurs, il y a plein de sociétés qui peuvent se retrouver dans ces enjeux et nos actions.” Un coup de pouce du tissu économique local, mais aussi de la FFS, à l’initiative d’Eskisse. “Moi, je suis responsable à plein temps et c’est déjà le signe d’une volonté, s’en amuse Romain Riboud. Tout ça part d’une impulsion de la FFS. C’est une bonne chose. Cette structure est aussi un vrai atout pour attirer des financeurs et agir. Donc je suis optimiste.

Le fonds de dotation n’ayant pas soufflé sa première bougie, la feuille de route et les plans d’actions sont encore en construction. C’est toute une fédération qui commence à faire sa mue. “On intègre des nouvelles façons de faire qui n’existaient pas jusqu’à maintenant. Il y a une culture du changement à impulser” explique Romain Riboud. Mais l’objectif affiché est de garder l’ADN de la montagne. S’appuyer sur le territoire pour continuer de stimuler l’économie avoisinante. S’appuyer sur ces amoureux des montagnes nés en aval qui font tourner les stations de ski : lieux de rencontre et d’attraction. Pour sa transformation, la FFS mise sur les ambassadeurs locaux de la passion.

Twitter
LinkedIn
Facebook
WhatsApp
Email

Ecolosport le PODDCAST explore la façon dont le sport peut contribuer à la réalisation des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) de l'ONU et comment ceux-ci peuvent soutenir le développement du sport.

Ne ratez plus rien et recevez le meilleur de l'actualité sport et écologie dans votre boite mail !
3s
Ne ratez plus rien et recevez le meilleur de l'actualité sport et écologie dans votre boite mail !