Lewis Hamilton, Carl Lewis, Novak Djokovic, Sergio Aguero, les soeurs Williams, Lionel Messi… Tous ces sportifs ont un point commun : ils ont décidé d’arrêter ou de réduire la part de viande dans leur assiette. Un geste efficace pour la planète.
Depuis 10 ans, nous assistons à une véritable révolution sur notre façon de considérer l’alimentation. Nous le constatons, par exemple, à travers ces communes qui veulent repenser leur cantine en bio. La ville de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) a déjà démontré que cela était possible à moindre coût : en servant aux élèves 25% de plats biologiques en 2009, 50% en 2010, puis 100% depuis le 1er janvier 2012, ils sont parvenus à proposer des repas moins chers de 0,20€ par rapport à l’ancienne formule, le tout grâce à une valorisation et un tri des déchets.
La même tendance s’observe aussi chez les grands chefs. Depuis cinq ans, les plus grandes tables de notre pays se végétalisent, à l’image de Laurent Petit à Annecy ou de Nicolas Pourcheresse à Lille, tous deux auréolés d’étoiles dans l’édition 2020 du guide Michelin. Leur objectif ? Respecter la planète, la saisonnalité, les produits et, à fortiori, leur santé ! Mais alors, quid des sportifs ?
Du fast food à la ferme biologique
En 2018, L’Equipe Magazine publiait un dossier de huit pages sur la nutrition dans les clubs de football professionnels. On y apprenait que le suivi de l’alimentation en interne est un sujet nouveau, notamment en France.
En Ligue 1, un ancien médecin de l’OL se souvient avoir longtemps « fliqué » les nombreux amateurs de fast food. Juanjo Morillas, nutritionniste de l’AS Monaco depuis cinq ans, témoignait : « avoir un nutritionniste au quotidien, à l’entrainement, les veilles de matchs, les jours de match… C’est essentiel quand tu veux apprendre aux joueurs à bien manger. »
De l’autre côte de la Manche, les clubs ont pris une certaine avance : le Manchester City de Guardiola a pris l’habitude de convier ses joueurs aux petits-déjeuners et aux déjeuners à la cantine du club, qui propose toujours au moins une formule végane. Au Liverpool FC, le champion d’Europe et d’Angleterre en titre, la réputée Mona Nemmer a fait installer une cuisine dans les vestiaires d’Anfield, un distributeur de jus de fruits frais et applique une politique de provenance des produits très stricte : « le poisson vient d’Écosse, le gibier de Norfolk, la viande de Chester ».
Nous l’aurons compris, il reste beaucoup à faire. Mais certains sportifs n’ont pas attendu pour prendre les devants sur leur alimentation. C’est le cas de Bode Miller. Le skieur américain aux multiples médailles, végétarien depuis sa naissance, a entrepris de construire sa propre ferme biologique pour se nourrir principalement de ses légumes !
Pour Novak Djokovic, le tennisman numéro un mondial, cela va même plus loin : « C’est un style de vie, pas seulement un régime alimentaire, car vous avez aussi des raisons éthiques de le faire, en étant conscient de ce qui se passe dans le monde animal, de l’abattage des animaux et de l’élevage. Il y a aussi un impact énorme sur le changement climatique, dont les gens ne parlent peut-être pas autant. »
Des performances sportives boostées
Le succès du documentaire « The Game Changers », sorti à l’automne dernier sur Netflix, atteste de l’intérêt croissant des sportifs pour une alimentation plus verte. L’histoire de James Wilks, ancien champion d’Ultimate Fighting, victime de blessures à répétition, qui s’essaye au véganisme dans l’optique de renforcer son corps n’a visiblement pas laissé insensible les footballeurs.
Stéphane Bahoken, attaquant du SCO d’Angers, témoignait dans L’Equipe en mai dernier : « En novembre, quand j’étais blessé à l’ischio-jambier, je me posais plusieurs questions : est-ce que je dors mal ? Est-ce que je mange mal ? Au même moment, j’ai vu le documentaire dans lequel apparaît Messi, à la fin. Je me suis renseigné, il se blessait régulièrement pendant une saison (2013-2014), il mangeait trop de viande argentine et il a diminué sa consommation. Pour moi, qui mangeait de la viande tous les jours, ç’a été le déclic. Je me suis dit : pourquoi pas essayer et voir les effets ? […] Sur le terrain, je me sentais vraiment plus affûté, plus rapide, plus vif. L’année dernière j’avais beaucoup de crampes, là j’en ai moins. »
Sommes-nous alors à l’aube d’une révolution alimentaire dans le sport business ? Au vu des dernières tendances… Nous prenons le pari !