En cette journée mondiale de lutte contre les sacs plastiques, gros plan sur le skippeur Yvan Bourgnon et son projet du Manta : un bateau qui collecte les plastiques en mer.
Yvan Bourgnon est un passionné : à huit ans, il découvre l’océan à l’occasion d’un tour du monde en bateau avec ses parents. Il ne quittera plus jamais cet élément. Plus tard, le natif de Suisse enchaine les records : traversée de la Méditerranée, route du Rhum, un triplé Mini-Fastnet – Transgascogne – Mini Transat et la transat Jacques Vabre en duo avec son frère Laurent.
Le skipper a surtout fait parler de lui pour avoir décroché plusieurs records de vitesse. À bord de son catamaran de sport « Louloute », il repousse ses limites : un tour du monde en catamaran de sport sans habitacle, en solitaire, sans GPS réalisé entre 2013 et 2015 ou la traversée du glacial passage du Nord-Ouest en solitaire et sans assistance en 70 jours en 2017 !
Navigateur, aventurier et écologiste
Au fil de l’eau, le skippeur franco-suisse s’offusque de la pollution plastique qui augmente. Se retrouver face au continent plastique est la goutte qui fait déborder le vase.
Il décide alors d’agir. Il crée en 2016 l’association The Sea Cleaners, s’entoure d’experts et de scientifiques pour tenter de trouver une solution efficace. Ainsi est né le Manta.
70 mètres de long, autonome en énergies (voile, éolienne et panneaux solaires) et capable de traiter un flux de déchet continu, voici le Manta imaginé par Yvan Bourgnon et ses équipes de The Sea Cleaners.
Grâce à ces caractéristiques, cet ogre des mers pourra avaler jusqu’à 250 tonnes de déchets plastiques ! Pour l’instant, le bateau reste un projet et sa mise à l’eau est prévue pour 2022. Envie d’agir ? The Sea Cleaners est toujours à la recherche de mécènes, donateurs, bénévoles.
« Faire plus que de la collecte »
Yvan Bourgnon, président de l’association The Sea Cleaner
Les objectifs du Manta sont nombreux. Le géant des mers aura évidemment pour mission principale de collecter et trier les déchets plastiques, mais Yvan Bourgnon souhaite surfer sur la vague et engager d’autres marins, entreprises, partenaires et autres citoyens dans son sillage. À travers une telle innovation, le skippeur et ses équipes souhaitent sensibiliser le plus grand nombre et montrer les vertus de l’économie circulaire.
Le Covid-19, un frein ?
Inutile de se voiler la face, avec la crise sanitaire du Covid-19, les masques se sont ajoutés aux déchets qui jonchent nos rues et nous trouvons toujours plus de conditionnement plastique. Pas de quoi désespérer Yvan Bourgnon, qui déclarait en avril au Figaro : « Ce qui nous motive c’est que le grand public a de plus en plus envie d’agir, de faire bouger les choses. Alors oui, on risque d’avoir des difficultés mais à côté de ça, on est super motivé pour le projet Manta. »
Rendez-vous dans deux ans pour la mise à l’eau !