Entre relocalisation, constructions réversibles et transition écologique, la journée technique “Base nautique d’avenir”, point d’orgue du programme homonyme, a présenté des solutions et outils concrets pour adapter ces infrastructures aux défis climatiques.
Face à l’érosion des côtes, à la montée des eaux et aux inondations, les bases nautiques doivent s’adapter. Le 15 mai dernier s’est déroulée la journée technique sur l’avenir des infrastructures nautiques. Organisée dans le cadre du programme “Base nautique d’avenir”, pilotée par la Direction Générale des Affaires Maritimes, de la Pêche et de l’Aquaculture (DG AMPA), le Cerema et l’Ecole Nationale de Voile et des Sports Nautiques (ENVSN), elle avait pour objectifs d’apporter des connaissances et des outils sur les thématiques de l’adaptation, de la transition écologique et de l’attractivité des bases nautiques aux collectivités et club présents.
Pour les bases nautiques sur la côte ou pour celles en eau intérieure, “les risques sont globalement les mêmes” pour Cécile Laval, chargée de mission pour le programme “Base nautique d’avenir”. D’un côté, la montée des eaux entraînant l’érosion des côtes menace les bâtiments trop proches de la mer. De l’autre, ce sont les inondations qui peuvent mettre en péril à la fois les infrastructures et la pratique.
Adapter ou relocaliser ?
Alors la question se pose : faut-il aménager ou reconstruire plus loin ? “Il y a un aspect réglementaire avec les PPRL (plan de prévention des risques littoraux) et les PPRI (plan de prévention des risques d’inondations) qui sont très strictes, et de toute façon, nos bases nautiques ont une adaptation réglementaire”, explique Cécile Laval. Si une sortie des zones inondables est obligatoire dans certains cas, des adaptations peuvent être réalisées pour maintenir la base existante. “Il est possible de créer un bâtiment sur pilotis. Avec une zone humide en bas pour le stockage des bateaux par exemple, et une zone sèche à l’étage pour les bureaux” détaille la chargée de mission du programme.
Au-delà du simple respect des obligations réglementaires, l’idée est d’aller plus loin. De penser la base nautique de demain. “Pour moi, ce sont les bases nautiques légères, mobiles et réversibles, confie Cécile Laval. Comme l’activité est saisonnière, cela permet de ne pas artificialiser les sols et de ranger la base une fois la période d’activité terminée”. Il s’agit souvent de conteneurs maritimes aménagés. Les écoles de surf et les postes de surveillant de baignade utilisent parfois ce modèle de bâtiment.
Guidel, l’exemple à suivre
Durant cette journée technique d’échange, la base nautique de Guidel (Morbihan), lauréate de l’appel à projet “Base nautique exemplaire”, a été présentée. “Il s’agit de la base de surf de la commune. Elle était sur la dune et la base s’est relocalisée, explique Cécile Laval. Elle a pris ses nouveaux quartiers dans un bâtiment patrimonial, un ancien sémaphore, et son ancien espace va être renaturalisé.” Les dunes sont de véritables remparts contre la submersion marine et abris pour la biodiversité. Elles sont aujourd’hui protégées, et les constructions humaines n’y ont plus leurs places. La relocalisation de la base nautique de Guidel se chiffre à 1,5 million d’euros, dont la moitié des fonds provenait du programme “Base nautique d’avenir”. Au total, une quarantaine de bases nautiques ont bénéficié de 5,8 millions d’euros de financements entre 2022 et 2023.
L’événement a également permis de présenter la plateforme numérique “Bases nautiques” à destination des propriétaires et gestionnaires de ces sites. Elle a pour objectif d’accompagner les porteurs de projet dans leur démarche de diminution de leur impact environnemental et d’adaptation. Un pas de plus pour les acteurs du nautisme, parmi les premiers témoins du changement climatique, qui souhaitent montrer qu’eux aussi, s’engagent sur la voie de la transition écologique.
