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La Grande Course du Grand Paris Express veut être « un laboratoire d’idées »

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Le dimanche 13 mars, des milliers de coureurs fouleront le Grand Paris à l’occasion d’un 10km ou semi-marathon éco-responsables, solidaires, et populaires. En amont de La Grande Course – dont Ecolosport est partenaire – nous avons pris le temps d’échanger avec Jeremy Larson, co-fondateur de Playground Event et directeur associé en charge des événements grand public.

Bonjour Jeremy, courir sans polluer c’est possible ?

Jeremy Larson : Je ne sais pas, toute activité a nécessairement un impact… Il est donc essentiel pour les organisateurs de réduire cet impact autant que possible. On fait beaucoup de choses par habitude, sans se poser de question. Avec Playground Event on a donc essayé de réinterroger les éléments essentiels de l’organisation d’un évènement sportif de masse.

Depuis la première édition en 2017, des choses ont-elles changé dans votre approche ou l’organisation de vos évènements ?

Jeremy Larson : Dès le départ, l’ambition était de tout remettre à plat. C’est une approche que l’on conserve encore aujourd’hui. Chaque année nous changeons des choses, nous cherchons à aller un peu plus loin. Forcément, quand on cherche à innover on fait des erreurs. On s’est trompés plusieurs fois. Mais on tient à ce que notre course reste un laboratoire d’idées. La médaille par exemple, c’est une belle réussite car elle donne une utilité à un objet qui n’en a pas nécessairement, mais elle a également déçu quelques coureurs dans sa forme… On réfléchit donc à trouver le juste milieu pour satisfaire les coureurs sans renier notre ambition.

Par ailleurs, nous avons fait le choix de ne plus proposer de tee-shirt. Nous considérions que c’était un objet distribué sans aucun questionnement vis-à-vis de son impact. Nous avions donc pris la décision en 2020 et nous la mettons en place cette année. Pour autant, nous souhaitions conserver la valeur émotionnelle de l’objet. Nous allons donc distribuer à chaque participant un bandeau de tête fabriqué en France à base de polyester recyclé. Egalement, nous allons récompenser nos coureurs d’une bière brassée en Seine-Saint-Denis. Une façon pour nous de valoriser le local et conserver un esprit de plaisir dans l’expérience que nous proposons.

Quelle est l’importance de la ville dans ce projet ?

Jeremy Larson : Quand on a créé cette course on a fait le constat que les grandes courses parisiennes se situaient intramuros. On a considéré que c’était contraire à l’esprit du grand Paris d’où notre volonté de dépasser le périphérique. Cela nous semblait important que nos participants rencontrent l’avenir du grand Paris, et ce lieu emblématique qu’est le Stade de France.

Au final, la course à pied permet d’apprécier l’urbain avec une perspective différente du quotidien. Elle permet de poser un autre regard sur des zones urbaines parfois méconnues.

La Grande Course Jeremy Larson Ecologie Running Ecolosport

Depuis quelques années, la protection de l’environnement s’invite très largement dans les courses sportives. Est-ce que la dimension éco-responsable d’un événement restera un critère différenciant ou cela va-t-il peu à peu devenir une norme ?

Jeremy Larson : Malheureusement, l’aspect éco-responsable n’est pas notre argument de vente principal, ça reste le Stade de France. Aujourd’hui, il n’y a que deux évènements qui permettent de courir sur la piste du stade : les prochains Jeux olympiques et paralympiques et la Grande Course du Grand Paris. Malgré tout, on tient à alerter nos participants sur les enjeux de responsabilité, mais on le fait par conviction.

D’un autre côté, il faut garder une longueur d’avance car le législateur va se positionner plus fermement dans le futur. On en peut pas continuer à faire comme on le faisait avant.

Pour conclure, que souhaiteriez-vous que les participants retiennent à l’issue de leur 10km ou semi-marathon ?

Jeremy Larson : Tout ce qu’on fait, on ne peut le faire seul. En tant qu’organisateur nous pouvons tout mettre en place pour proposer une expérience qui soit la plus responsable possible mais ça ne marchera que si les participants prennent conscience du vrai coût des choses. On s’est rendu compte qu’on avait un vrai rôle de pédagogie, c’est parfois difficile à assumer mais ça fait aussi partie de l’aventure. 

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