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Hopper, la start-up française qui produit des lames de course éco-responsables

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Hopper est une start-up française qui fabrique des lames de course à partir de chutes d’avions. Son objectif ? Rendre le sport accessible à tous en proposant des lames de course à moindre coût, c’est-à-dire deux fois moins cher, et à faible impact écologique.

Nous vous en avions parlé lors d’un précédent article, l’idée ingénieuse de lames de course produites à partir de chutes d’avions provient d’une discussion entre Jérôme Bernard, polyamputé, et Benjamin Trarieux, ingénieur chez Airbus, qui a conduit au lancement d’un appel à projet en 2019 auprès d’étudiants de l’IMT Mines d’Albi dans le but de répondre à la problématique suivante : comment rendre le sport plus accessible aux personnes en situation de handicap ?

Après analyse des besoins, les étudiants ont ainsi réfléchi à comment recycler les chutes de matériaux utilisés sur les avions A350, normalement jetées, pour en faire des prothèses éco-responsables et accessibles, en collaboration avec des employés d’Airbus. Le projet LISA (Lame Innovante Sportive Accessible) est ainsi né, dans le Sud de la France.

Du projet LISA à l’émergence de la startup française Hopper

L’acquisition de matériel handisport peut s’avérer complexe. Il faut effectivement compter en moyenne entre 4000 et 7000 euros pour s’équiper d’une lame de course, non remboursée. Un réel frein pour un grand nombre de personnes qui espèrent pouvoir recourir un jour.

Afin d’aller au bout de leur ambition, les huit porteurs du projet étudiant LISA ont alors décidé de créer leur propre entreprise issue de l’Économie Sociale et Solidaire pour faciliter la production de ces lames de sport éco-conçues ainsi que leur commercialisation partout en France et à l’étranger.

La marque Hopper tire son nom du mot hopper grass, qui signifie la sauterelle en anglais et a pour slogan : « Dare to Dream, Osons rêver ensemble ». Son objectif ? Rendre le sport accessible à tous en proposant des lames de course à moindre coût, c’est-à-dire deux fois moins cher, et à faible impact écologique.

Une production made in France à faible impact écologique

Hugo Roche, l’un des deux salariés à plein temps de la start-up revient sur les différentes étapes de production : « Le carbone est tout d’abord récupéré à Nantes sur les lignes de l’A350, puis mis en forme et usiné sur place. La pièce d’adaptateur supérieure est, quant à elle, réalisée à Tours. Tous ces éléments nous sont ensuite envoyés directement dans nos locaux à Albi, où nous sommes chargés du packaging. A chaque étape, nous essayons de réduire notre impact écologique. Que ce soit en recyclant le carbone pour concevoir nos lames mais également nos moules de fabrication eux-mêmes ; en réduisant toutes les matières, consommables généralement jetées ; en choisissant de ne pas vernir notre produit finalisé, etc. Au niveau du packaging également, nous tentons de réduire au maximum notre impact en privilégiant le transport maritime au transport aérien et en interdisant le recours aux emballages uniques et aux notices imprimées. »

Après s’être longuement questionnée sur l’optimisation des processus et sur la façon de les rendre plus verts, Hopper tente désormais de se frayer une place sur le marché et de commercialiser son produit à travers le lancement d’une campagne de crowdfunding sur Ulule.

Un premier défi : le projet 3000

Sous l’impulsion de Boris Ghirardi, un athlète amputé de Toulouse qui a participé à la 46ème édition de SierreZinal – une course de traîne de 32 kilomètres et 2200 m de dénivelée dans les Alpes en Suisse à l’aide d’une lame test Hopper -, 5 binômes handi-valides se sont lancés un challenge à leur tour : gravir un sommet de 3000 mètres, munis de ces mêmes lames.

Le départ a été donné en septembre 2021 pour aller à l’assaut de La Pointe de l’Observatoire, en quelques jours. Une expérience hors du commun, sportive et riche humainement qui a permis à chaque protagoniste, âgé de 19 à 64 ans, de partager des moments de joie, de dépassement de soi, de solidarité mais aussi de doutes et de stress… Un événement à la hauteur de leurs espérances, soutenu par Salomon, i-Run, Décathlon France, la Mairie d’Albi, Oz’Moov, et qui a conduit à la réalisation d’un court-métrage de 25 minutes avec une sortie attendue dans les mois à venir, et dont voici le teaser en avant-première :

Des journées-test organisées en France et en Europe

Des événements sont prochainement prévus à Toulouse, Bordeaux et Nantes, et aussi au sein de l’Union Européenne. L’objectif : accroitre la notoriété de Hopper auprès du grand public et faire découvrir leur produit auprès d’association sportives, de professionnels de santé – kinés ou orthoprothésistes – qui accompagnent chaque jour des personnes à la recherche d’équipements adaptés.

L’équipe Hopper participe par ailleurs à des conférences et des salons où se rencontrent une variété d’experts, de leaders de grandes entreprises, de fédérations sportives et de startups provenant du domaine du sport, de l’innovation, de la biomécanique, de la recherche et du développement. La marque sera aussi présente les 17 et 18 mai prochains, au The Spot 2022, organisé par ThinkSport, le premier hub mondial du sport international, afin de faciliter la rencontre des acteurs du changement qui proposent des solutions nouvelles pour le monde du sport de demain.

Si la marque réussit son pari de lancer sa production à l’aide du crowdfunding, la suite s’annonce prometteuse. L’entreprise se penche d’ailleurs déjà sur la seconde vie de son produit. « Il existe aujourd’hui des projets de réutilisation et de revalorisation des matières carbones » conclut Hugo Roche, avec optimisme.

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Morgane Beuillé
Morgane Beuillé

Ecolosport le PODDCAST explore la façon dont le sport peut contribuer à la réalisation des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) de l'ONU et comment ceux-ci peuvent soutenir le développement du sport.