L’ANESTAPS a dévoilé lors de son Congrès annuel le 22 octobre dernier, 24 propositions pour un sport durable. Ecolosport vous propose une vue d’ensemble.
Le lien entre les jeunes et les préoccupations climatiques est régulièrement fait, dans les médias et ailleurs. Les nouvelles générations sont effectivement souvent en première ligne quand il s’agit d’évoquer le climat et la biodiversité. Les acteurs du sport semblent peu à peu prendre la mesure des enjeux et se mobilisent pour faire évoluer le modèle du sport. C’est le cas de l’ANESTAPS, l’association nationale des étudiants en STAPS, qui a planché sur 24 propositions pour un sport durable et acteur de la transition écologique. Ces propositions font suite à l’organisation d’un Éducathon « Sport et Environnement », organisé à Marseille il y a un an, avec plus de 100 jeunes et des actrices et acteurs du sport comme l’ancienne Ministre Roxana Maracineanu ou Amadea Kostrzewa (Paris 2024).
« Les jeunes générations sont les premières concernées par ce futur, explique Timothée Brun, président de l’ANESTAPS. Ce sont également les premières actrices de la lutte contre le réchauffement climatique. Cette jeunesse, trop peu consultée et considérée, ne peut que trop rarement porter sa voix et ses idées au sein des instances décisionnaires des politiques environnementales et sportives qui la concernent directement. »
Formation et éducation en première ligne
Assez logiquement, les premières propositions évoquent les sujets de formation et d’éducation. Parmi ces mesures, il y a la volonté de faire un état des lieux des pratiques et des formations (professionnalisantes, STAPS, au niveau français ou européen) pour y incorporer du contenu pédagogique lié aux enjeux environnementaux dans le sport. Si former les étudiants est important, former les enseignants l’est tout autant, comme le rapporte la proposition n°5. L’ANESTAPS souhaite aussi inscrire la Semaine Nationale du Sport et de l’Environnement dans les programmes scolaires, dès la primaire et jusqu’au lycée.
Enfin, au-delà même du système scolaire, l’importance de l’éducation par les structures fédérales et les clubs est soulignée. L’éducation et la sensibilisation des supporters à l’éco-responsabilité est un autre enjeu de taille.
Événements sportifs, sponsoring responsable et mobilité
Et si la 3ème version de la Charte des 15 engagements éco-responsables du Ministère des Sports devenait obligatoire ? C’est ce qui se murmurait lors de la présentation de la 2ème version en début d’année, et c’est aussi la proposition de l’ANESTAPS, qui va même plus loin en proposant de rendre obligatoire la réalisation d’un bilan carbone et d’y prendre en compte l’impact des partenaires associés à l’événement.
Le volet sponsoring est important parmi les 24 propositions. Au-delà de l’évaluation de cet impact, l’ANESTAPS propose de repenser la finalité de ces partenariats autour de la « raison d’être », et d’accompagner les acteurs du sport dans la transition, en mettant en place une commission d’évaluation, une classification environnementale des entreprises et en travaillant sur la notion de sponsoring responsable.
La mobilité et les déplacements sont, bien entendu, évoqués parmi toutes ces mesures. Rappelons-le : 80% de l’impact carbone d’un événement sportif est dû aux transports. L’inclusion de billets de transports en commun avec le billet de l’événement, adapter les réseaux de transports en commun les jours d’événement, développer les pistes cyclables jusqu’aux enceintes sportives et en réduire leur coût financier, et accentuer le développement du plan « Savoir rouler à vélo » sont autant de propositions faites par les étudiants.
Infrastructures, biodiversité et gestion de l’eau
Les infrastructures, justement. L’accent a été mis sur plusieurs points et notamment la volonté d’avoir des infrastructures durables, via de la rénovation pour celles existantes et en interdisant l’artificialisation des sols pour les nouvelles constructions. La biodiversité est aussi évoqué puisque la création et le développement d’écosystèmes autour et au coeur de ces espaces est proposé.
La préservation de la biodiversité et des sites Natura 2000 est un autre enjeu majeur. L’intégration des ligues fédérales des activités physiques de pleine nature (APPN) dans les conseils des collectivités est ainsi proposée, au même titre que l’inscription obligatoire de modules APPN au coeur des programmes des formations STAPS. Cette proposition est intéressante à bien des égards : comment se mobiliser pour la protection de la biodiversité quand on n’a jamais été en montagne, par exemple ?
La sensibilisation a un rôle crucial, aussi pour la gestion de l’eau et des milieux aquatiques. La mise en place de formations, de sensibilisations et le développement du plan « Savoir nager » tiennent une place de choix parmi ces propositions.
« Il est aujourd’hui nécessaire que l’ensemble de l’écosystème sportif se mobilise pour faire évoluer les comportements, à toutes les échelles, afin de répondre collectivement au plus grand défi de notre ère, conclut Timothée Brun. Les jeunes et l’ANESTAPS y jouent d’ores et déjà leur rôle. »