Faire du sport chez soi avec des objets aussi durables que fonctionnels et décoratifs, c’est la mission de Dyoqar, qui lancent ses trois premiers produits : une brique, un rouleau et des poignées.
L’histoire commence par une double déception. Celle de Charles Fayolle de n’avoir que des équipements en plastique et produits à l’autre bout du monde pour faire du sport chez soi. Et celle de Vincent Latimier, déçu de ses expériences professionnelles chez Decathlon et Nike, où il a eu tout le loisir de constater les travers de l’industrie du sport, entre logistique et système de production polluants et scandale des Ouïghours. Les deux amis se sont ainsi rapprochés pour imaginer un équipement sportif plus responsable et proposer des “objets durables et uniques pour le sport et le bien-être”. Dyoqar est ainsi né.
“Cette offre n’existait pas” avance Charles Fayolle, l’un des deux co-fondateurs, en charge du marketing et du commercial. “L’idée est d’avoir une alternative à ce qui existe, plus respectueuse de l’environnement. Nos produits sont donc éco-conçus, avec des matériaux bio-sourcés et produits en Europe.” Deuxième constat effectué : l’esthétisme des équipements en question. “Ils sont tous stéréotypés : soit rose flashy et “girly” pour les filles, soit sombre et très viril pour les garçons. On a voulu faire des objets qui sont beaux et qui rendent fiers, qu’on ne range pas dans un placard quand des amis arrivent.” Ainsi, l’objet de sport est transformé en objet de décoration, tout en restant très fonctionnel.
Le projet s’est lancé en crowdfunding début novembre (jusqu’à mi-décembre), autour 3 produits : une brique en liège naturel pour le yoga, le fitness et le renforcement musculaire ; un rouleau en liège naturel pour l’échauffement, les étirements et l’automassage ; et des poignées en bois de hêtre échauffé, pour les exercices de pompes et le travail abdominal. “Notre volonté est aussi de valoriser un savoir-faire et un artisanat” ajoute Vincent Latimier, le second co-fondateur, en charge de l’administratif et de la logistique. “Que nos objets soient faits au Portugal ou dans les Hauts-de-France, nous voulons travailler avec des ébénistes locaux, des PME familiales, tous dans une dynamique de valoriser leur territoire.”
Dyoqar : trois objets qui en appellent d’autres ?
Ces équipements seront aussi disponibles dans certaines boutiques-partenaires , à Toulouse – dans la recyclerie HexEco -, Lille ou Paris. Prochainement, une fois la marque plus développée, une boutique e-commerce verra le jour. Mais on ne retrouvera pas tout de suite ces objets dans de grandes enseignes, type Decathlon. Les fondateurs s’expliquent : “À court-terme, ce n’est pas dans notre intérêt. On ne contrôlerait pas notre image de marque et surtout, on n’aurait pas de maitrise sur la logistique autour de nos produits et donc sur leur impact environnemental.” Dyoqar vise plutôt les salles de sport, les studios de yoga ou les boutiques alternatives qui partagent la démarche… et la même cible.
La marque souhaite encore s’améliorer sur plusieurs sujets. Passer d’une fabrication européenne à une fabrication 100% française est une priorité, mais le duo se heurte à un savoir-faire limité en France sur la transformation du liège pour certaines pièces. Sur les colles et résines utilisées, les produits les plus bio-sourcés possibles sont utilisés, mais l’innovation et la R&D en cours peut leur permettre de rendre encore plus éco-responsable la conception de leurs objets. Y en aura t-il d’autres à l’avenir, d’ailleurs ? Probablement. Le tapis de sol, par exemple, est ciblé, mais l’alternative durable façon Dyoqar semble difficile à concevoir à ce jour et est conditionné à une R&D plus importante, elle-même conditionné à plus de fonds et d’investissements financiers. La campagne de crowdfunding n’est donc que la première brique du projet. Une brique en liège, ne l’oublions pas !