Chaque mois sur Ecolosport, nous faisons un point d’étape sur la Ligue Infrastructures Sportives du Championnat de France des économies d’énergie et nous mettons en avant un de ses participants. Ce mois-ci, zoom sur la Ligue de Football Professionnel, dont la stratégie énergie est de plus en plus dense. On en parle avec la LFP.

Dans le cadre du Plan de Sobriété Énergétique du Sport lancé par le Ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, la Ligue de Football Professionnel (LFP) et ses clubs ont réalisé un premier état des lieux de la consommation énergétique des stades de Ligue 1 Uber Eats et Ligue 2 BKT. Dans l’objectif de répondre au mieux aux 40 mesures, la LFP a souhaité être accompagné par la société A4MT, aussi à l’origine du Championnat de France des économies d’énergie.

Cet état des lieux des stades de football professionnel, disponible dans son entièreté sur le site de la LFP, a souligné un certain nombre de chiffres intéressants, parmi lesquels le fait que 50% des stades sont déjà équipés en éclairage LED permettant de moduler sa puissance en avant-match, que 10 stades disposent de panneaux photovoltaïques et 10 autres ont recours aux réseaux de chaleur urbaine, ou enfin que la température moyenne des bureaux et centre d’entraînement est à 19,1°C.

Ecolosport a posé quelques questions à la LFP, autour de cet état des lieux et sa participation au Championnat de France des économies d’énergie.

Ecolosport : Quel bilan et analyse faites-vous de ce premier état des lieux ? Êtes-vous satisfaits ?

LFP : Ce recensement réalisé par A4MT est essentiel pour la LFP et pour les clubs professionnels car il a permis de collecter des données homogènes sur des critères identiques. Grâce à la mobilisation des clubs (19 en Ligue 1 Uber Eats, 17 en Ligue 2 BTK), 90% des stades utilisés ont pu être analysés sur 84 critères. Cela dresse un état des lieux concret et solide, tout à fait représentatif, une photographie précise du parc actuel et de son utilisation.

Quels sont les leviers identifiés pour permettre aux clubs de progresser et de réduire la consommation d’électricité et d’eau ?

Ce travail de recensement a permis de mobiliser les bons interlocuteurs au sein des clubs et de rassembler leurs connaissances sur leur outil de travail qu’est le stade. Cela permet d’écrire précisément combien chaque stade consomme et comment il consomme dans l’objectif de travailler ensuite au « consommer moins et consommer mieux » comme le préconise A4MT.

Le « Consommer moins » vise l’usage (vers plus de sobriété) et la technique (vers plus d’efficacité). Le Plan de sobriété énergétique du Gouvernement est un axe clé du « consommer moins ». Les fiches stade énergies permettent également d’identifier d’éventuels besoins en équipements complémentaires pour gagner en efficacité (comme par exemple des sous-compteurs, le passage au LED ou encore la GTB). L’étude soulève également un enjeu important : 80% des consommations énergétiques d’un stade se font hors jour de match. Pour le « Consommer mieux », il s’agit de sortir des sources carbonées, en favorisant le recours à l’électricité et au photovoltaïque notamment ; plutôt qu’au gaz et groupes électrogènes.

Concernant l’eau, de nombreux travaux sont en cours dans les stades depuis de nombreuses années : récupération des eaux de pluie, traçabilité des quantités d’eau utilisées pour l’arrosage de la pelouse, etc. Le Plan de Sobriété de l’Eau du Gouvernement vient renforcer ces travaux.

La LFP a été un acteur moteur du Plan de sobriété énergétique du Ministère des Sports, puis s’est lancé dans le Championnat de France des économies d’énergie. On sent que le volet énergétique est prioritaire au sein de la Ligue. Pouvez-vous nous parler de cette démarche, de cette volonté ?

La sobriété énergétique est effectivement un axe prioritaire de la stratégie RSE de la LFP. Elle s’incarne en deux volets : accompagner les clubs dans la prise en main de ce sujet d’une part, et mettre en œuvre en interne les mêmes principes d’autre part.

Ainsi, porté par le Top Management et avec la mobilisation de l’ensemble des salariés, la LFP a lancé en octobre dernier son propre plan de sobriété interne. La LFP a également réalisé le bilan carbone de l’instance au cours de la saison 2022/2023. La participation au Championnat de France des économies d’énergie était alors une évidence. Sur les conseils des équipes du Championnat, une « Green Team » a été créé en interne et la LFP se mobilise en ce moment pour surveiller sa consommation de climatisation dans les bureaux.

Cet engagement se concrétise également dans le projet de nouveau siège de la LFP, qui sera exemplaire sur le plan environnemental – labels BREEAM, Effinergie Rénovation et BiodiverCity et implication en amont des salariés pour garantir ces engagements dans son usage.

Comment réagissent les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 à cette stratégie énergie ? Le changement n’étant pas toujours évident à adopter, sont-ils proactifs dans ce domaine ?

Beaucoup de clubs travaillent sur ces sujets là depuis longtemps. On sent une réelle volonté désormais d’associer les techniciens (stadium managers / référents énergie) aux spécialistes environnementaux (référents RSE) et de s’impliquer concrètement dans la mise en œuvre de solution pour limiter l’impact environnemental au sens large, et dans ce cas, aller vers plus de sobriété énergétique. L’enjeu économique facilite l’engagement du Top management également. L’état des lieux réalisé a également permis de recenser de bonnes pratiques et des idées à partager venant de chacun des clubs de Ligue 1 ou de Ligue 2.

Quelles sont les prochaines étapes identifiées pour poursuivre ce travail de réduction de la consommation énergétique des stades ?

La sobriété énergétique reste un axe prioritaire pour les prochaines saisons. L’état des lieux a déjà été partagé aux clubs lors des séminaires de fin de saison. Ce partage continuera, notamment en diffusant les bonnes pratiques de chaque club aux autres dans l’idée de favoriser le savoir-faire et dupliquer les bonnes solutions.

Parmi les prochaines étapes, A4MT va continuer d’accompagner la LFP et les clubs professionnels en construisant un outil support pour réaliser un audit énergétique. Les travaux sur la réalisation de bilan carbone et les stratégies bas carbone vont également continuer. Sur la partie Bâtiment, il s’agira de proposer aux clubs des pistes pour réduire l’empreinte carbone de leur stade. Les évolutions intégrées à la Licence Club 2022/2023 seront également à évaluer à la fin de la campagne, puis à ajuster pour la saison suivante.

L’un des leviers est également la sensibilisation de tous les acteurs d’un club pour aller vers une consommation sobre et soutenable. Dans ce cadre, des programmes de formation sont en cours d’élaboration à la LFP pour accompagner les clubs.

Nous y travaillons en effet, pour la rentrée ou l’hiver 2023. Le modèle peut s’affiner et se dupliquer. Au fur et à mesure des échanges avec les participants, nous avons eu des demandes, pour renouveler un Hub avec des thématiques généralistes, ou l’adresser à un public spécifique (collectivités territoriales…), et également s’intéresser à des infrastructures particulières comme les centres aquatiques… La période est à la sobriété d’été, avec le Hub « Baisse ta clim », mais le Hub Sport Energie profite de l’intersaison pour se préparer à sa saison 2.

Le podium de la Ligue Infrastructures Sportives

Chaque mois, le Championnat de France des économies d’énergie publie le classement du podium de sa Ligue Infrastructures Sportives. Découvrez le podium du mois de juillet :

Photo à la Une : © FEP/LFP