Quand le biomimétisme inspire le sport ! La designer Kiki Grammatopoulous a inventé une semelle qui sème des graines lorsque vous courez. Une manière de favoriser l’autorégénération et l’expansion de la flore en milieu urbain.
Le biomimétisme, vous connaissez ? L’être humain le pratique depuis fort longtemps. Comme défini dans le Larousse, il s’agit d’une « démarche d’innovation durable qui consiste à transférer et à adapter à l’espèce humaine les solutions déjà élaborées par la nature (faune, flore, etc.) ». Parmi les exemples les plus courants, nous pouvons citer le velcro qui imite la bardane, dont le fruit peut se fixer à différentes surfaces grâce à ses multiples crochets. Dans le secteur sportif, la fastskin, développée par Speedo, est une combinaison de natation ultra-rapide dont la surface est calquée sur la peau des requins. Et si le biomimétisme pouvait à la fois combiner pratique sportive et régénération du vivant ? C’est l’objectif des semelles inventées par la designer Kiki Grammatopoulos via son projet Rewild the run (réensavager la course).
Le monde animal comme source d’inspiration
Inspirée du monde animal, la jeune diplômée de l’école londonienne Central Saint Martins University a ainsi développé une sur-semelle fabriquée via une imprimante 3D. Venant se poser à l’extérieur des chaussures de courses, elles permet aux coureur(euse)s de récolter des graines, puis de les disséminer au fil de leur parcours.
Munies de nombreux petits crochets, les semelles agrippent la saleté (malheureusement) et la matière végétale lors de l’avancer de l’utilisateur(rice) et reproduisent ainsi l’épizoochore, un mode de dispersion des graines par transport sur le plumage ou le pelage des animaux. L’objectif ? Favoriser l’autorégénération et l’expansion de la flore en milieu urbain, des cycles naturels qui ont été fortement perturbés par l’activité humaine et le développement des villes.
L’invention de la jeune Britannique a été présentée lors de la dernière fashion week de Milan et les réactions ont été plus que positives. « Je voulais explorer notre relation, ou plutôt notre absence de relation, avec la nature sauvage dans nos villes, et à quoi ressembleraient ces environnements urbains si l’écologie et la biodiversité reprenaient le dessus – certains aspects que nous avons observés pendant la période de Covid-19 » a-t-elle récemment déclaré au média dezeen.com.
Un produit encore en phase de test
Pour le moment, les semelles sont encore en phase de test. Pour se faire, Kiki Grammatopoulos, collabore avec le groupe de course « Run the boroughs » via des essais pratiques et l’utilisation de données pour améliorer le concept, que ce soit pour le confort d’utilisation mais aussi l’efficacité en termes de régénération de la flore. Utilisant un produit en polymère de nylon, la designer réfléchit à injecter du caoutchouc dans le but de renforcer la solidité de son produit mais aussi sa praticité.
La conception d’une chaussure basée sur le même principe est aussi dans un coin de sa tête. En parallèle, elle commence à concevoir d’autres prototypes d’accessoires ayant la même finalité, celle de réensauvager la ville.
Même si elle n’est pas encore commercialisée, le développement de la semelle Rewild The Run est enthousiasmant et s’intègre dans une démarche de pratique sportive à impact positif pour la nature.
Photo à la une : © Kiki Grammatopoulos