Le Dakar 2021, épreuve reine de rallye-raid, démarre ce dimanche 3 janvier, en Arabie Saoudite. Une édition marquée par l’arrivée de véhicules beaucoup moins polluants, roulant à hydrogène.
Le Dakar 2021 veut réduire son impact écologique, et notamment carbone. Le célèbre rallye-raid, à l’image du sport automobile dans son ensemble, se lance dans une mutation totale de ses véhicules et de leur énergie. Ainsi, cette année, le Dakar voit s’inviter des véhicules à hydrogène. L’objectif ? Jouer la victoire d’ici 2023 en réduisant la note pour la planète.
Car la note est salée, chaque année. « Le rallye Dakar provoque directement et indirectement des dégâts qui sont de plusieurs ordres. Le Dakar va émettre directement près de 40 000 tonnes de CO2 » expliquait sur franceinfo Stéphen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’environnement, en 2018. Le Dakar 2020 avait dû faire face à de nombreuses et logiques polémiques et critiques, suite à son passage dans le désert saoudien il y a un an : les pistes et les dunes étaient jonchées d’ordures, de déchets en plastique et de pneus usagés, le tri sélectif avait été abandonné sur les lieux de vie, et bien sûr, des centaines de milliers de litres de carburant avaient été brûlés par les véhicules de course.
Nécessairement, si la course veut survivre, elle doit évoluer dans les grandes largeurs.
Mike Horn et Cyril Despres avec un buggy à l’hydrogène
Pour ne plus être « à côté de la plaque », le Dakar doit donc évoluer et voit de nombreux projets « verts » fleurir. Cyril Despres, 5 fois vainqueur du Dakar en moto, et l’explorateur Mike Horn prennent ainsi le départ à bord d’un buggy roulant à l’hydrogène. Le projet, baptisé « Gen-Z », a pour objectif de concurrencer les véhicules thermiques pour la victoire d’ici 2023 ou 2024, sans émettre de CO2, grâce aux données et informations récoltées lors de cette édition.
Pour Anne Lassman-Trappier, Présidente de France Nature Environnement, ce genre d’initiatives pourrait « redonner du sens » à l’épreuve. « Si on change de type de course complètement et qu’on favorise des véhicules sans énergie fossile et qu’on va courir dans le désert, là ça a beaucoup plus de sens », disait-elle en janvier dernier à Geo.
Guerlain Chicherit : « Le sport auto peut être 100 % vert ! »
Autre projet vert de ce Dakar 2021, Guerlain Chicherit va rouler dans un véhicule électrique rechargée à l’hydrogène. Dans une interview donnée au Dauphiné Libéré, il explique : « Nous allons rouler en démonstration sur ce Dakar. Cela va nous permettre de poursuivre le développement même si le moteur est déjà fiable et efficace. Logiquement, nous manquons encore d’autonomie (130 à 160 km) pour nous aligner sur le Dakar en course. C’est un très bon test car pour moi ce rallye-raid, c’est la course la plus difficile au monde. »
Guerlain Chicherit poursuit et veut « démontrer que le sport auto peut être 100% vert ! Et je tiens à dire qu’il ne faut pas faire du pseudo-vert mais s’engager à fond, partout. Si, par exemple, nos camions pour l’assistance roulaient au mazout ça n’aurait pas de sens. Sur ce Dakar 2021, nous aurons nos propres panneaux solaires pour recharger 100 % de nos véhicules et de notre bivouac. On crée notre énergie dans le désert grâce à GCK Energy. En 2022, nous aurons le même principe avec l’hydrogène, qui sera produit sur site et non pas transporté et déposé par avion. »
D’autres initiatives sont en cours : Audi a annoncé son retour avec un véhicule à technologie hybride inédite et Gaussin travaille sur un camion à hydrogène qui prendrait le départ en 2022.
Le Dakar, comme la Formule 1, veut être un véritable laboratoire pour le secteur de l’automobile. L’organisation souhaite par ailleurs imposer « dans un avenir proche » que la totalité de ses pilotes élites des catégories autos et camions adoptent la technologie basée sur l’hydrogène. Certains ont déjà un train d’avance.
Photo à la Une : Dakar.com