World Rugby, l’organisation internationale qui gère le rugby à 15 et à 7, vient de dévoiler sa nouvelle Stratégie Environnementale 2030. Elle vise à lutter contre les problématiques environnementales qui affectent et sont affectées par le rugby mondial.
Signataire de Race to Zero, World Rugby a dévoilé ce mercredi matin son plan pour répondre aux objectifs de cette campagne ambitieuse de l’UNFCCC, c’est-à-dire réduire de moitié les émissions d’ici à 2030 et parvenir à des émissions nettes nulles d’ici à 2040. Cette Stratégie Environnementale 2030 est le fruit d’une concertation avec des experts de renommée internationale et le monde du rugby, et se concentre sur trois grandes thématiques : l’action climatique, l’économie circulaire et la protection de l’environnement naturel.
Première thématique : l’action climatique. Pour répondre à l’urgence dans laquelle le monde se trouve, World Rugby souhaite dans un premier temps réduire l’empreinte carbone du rugby mondial. Un objectif de réduction de 50% des émissions carbone d’ici 2030 est évoqué sans recourir à la compensation. La volonté d’introduire des mesures d’adaptation pour rester en conformité avec les Accords de Paris est aussi affichée, tout comme l’utilisation de la plateforme du rugby pour sensibiliser et plaider en faveur de l’action climatique.
L’économie circulaire et la gestion des matériaux et des ressources est le deuxième point. Il est question d’aborder les questions du plastique à usage unique, des matériaux à courte durée de vie et de la gestion des déchets. D’ici à 2030, tous les organisateurs d’événements de World Rugby – dont l’organisation de la Coupe du Monde France 2023 – devront ainsi appliquer les principes de l’économie circulaire dans la planification et la conception de l’événement ainsi que dans l’approvisionnement en biens et matériaux. L’objectif est de réduire de 80% d’ici à 2027 les articles à usage unique et à courte durée de vie utilisés pour les événements.
La protection de l’environnement naturel est la dernière thématique ciblée par World Rugby. L’organisation mondiale souhaite veiller à ce que toutes ses compétitions majeures aient un effet positif mesurable sur l’environnement naturel et la biodiversité au sein du territoire organisateur d’ici à 2030. Comment ? En voulant intégrer la biodiversité et la qualité environnementale dans la conception, la construction et la gestion des installations sportives ; en voulant créer un espace pour la nature autour des lieux où se pratique le rugby ; en voulant s’assurer que les impacts sur la biodiversité sont évalués dans les politiques d’approvisionnement ; et en voulant s’engager auprès de la communauté du rugby pour sensibiliser et diffuser les meilleures pratiques.
La Stratégie Environnementale 2030 de World Rugby s’articule autour de 4 axes
« La crise climatique est sans doute le plus grand défi auquel sont confrontés l’humanité et les écosystèmes fragiles de notre planète » a réagi le président de World Rugby, Sir Bill Beaumont. « Elle affecte tous les aspects de notre vie et, avec elle, la possibilité de pratiquer le sport que nous aimons. »
Il poursuit : « Après un énorme travail et une vaste consultation, nous sommes très fiers de présenter notre Stratégie Environnementale 2030. Il s’agit à la fois d’une déclaration d’intention et d’une feuille de route concrète pour faire face aux enjeux environnementaux qui affectent notre sport et qui sont affectés par notre sport. »
Concrètement, justement, cette stratégie va être déroulée autour de quatre axes. En premier lieu la gouvernance, où la durabilité doit être « une considération importante dans tous les processus décisionnels et organisationnels de World Rugby », selon le plan dévoilé par l’organisation de la balle ovale. Les incidences directes sont le second pilier, avec la volonté de réduire l’impact environnemental de leurs propres activités, sur les trois thématiques énoncées plus haut. Troisième axe, les événements : World Rugby souhaite organiser et soutenir des tournois de rugby durables. Enfin, la famille mondiale est ciblée comme dernier axe, avec la volonté de promouvoir la durabilité dans le rugby par l’éducation, le plaidoyer et le partage des connaissances.
Les joueurs de rugby sont parties prenantes du plan dévoilé. World Rugby souhaite créer un programme d’ambassadeurs faisant appel à d’anciens et actuels joueurs pour défendre et promouvoir les initiatives en matière de développement durable. « C’est très encourageant de voir World Rugby reconnaître la responsabilité qu’il a à l’égard de l’environnement » félicite James Farndale, international écossais de rugby à 7 et ambassadeur du développement durable pour la Fédération Écossaise de Rugby. « Je suis particulièrement emballé par l’ambition d’organiser des événements à impact positif sur le climat. »
Un engouement partagé par Alena Olsen, internationale américaine de rugby à 7 féminin et très engagée avec son équipe dans la lutte contre le changement climatique : « Cette stratégie répond à de nombreuses préoccupations majeures que le changement climatique fait peser sur l’avenir. Elle est ambitieuse et c’est une bonne chose ! J’espère que la communauté du rugby pourra participer à sa réussite. »
Le monde du rugby pourrait être particulièrement touché par les effets néfastes croissants de la crise climatique. Les îles du Pacifique, qui constituent un élément incontournable de l’histoire du rugby mondial, sont, par exemple, en très grand danger. Espérons, pour ces populations comme pour le reste du monde, que ce plan ambitieux sera respecté et que les promesses se concrétiseront. Car 2030, c’est demain.
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