Le rallye change d’ère. Pour la saison 2022, le WRC souhaite s’engager dans la durabilité avec des moteurs hybrides, des bio-carburants et l’utilisation d’électricité d’origine renouvelable.
Alors que la première étape du World Rallye Championship (WRC) débute ce jeudi à Monte-Carlo, les équipes engagées sont déjà prêtes à utiliser les nouvelles technologies qui équiperont les véhicules de la nouvelle ère du rallye. Le principal changement pour les équipages inscrits au WRC cette année est l’obligation d’utiliser un système hybride (identique sur toutes les voitures) en complément des moteurs thermiques développés par chaque constructeur. L’unité hybride est développée par l’entreprise allemande Compact Dynamics qui fournit déjà la Formule 1, Formule E et les séries du Mans.
Ce système plug-in hybride permettra de charger les batteries avant chaque spéciale pour réaliser des départs en mode 100% électrique, puisqu’un moteur consomme 6 à 8 fois plus au démarrage qu’en conduite normale de course. Le système passera ensuite en hybride traditionnel. Chaque équipage pourra également définir trois cartographies de récupération d’énergie lors des freinages et décélérations et trois autres pour le déploiement des 100kW à l’accélération et développer jusqu’à 520 chevaux. Enfin, les bolides pourront rouler environ 20 kilomètres en mode 100% électrique. Cependant, on ne sait pas tout à fait si ce mode sera utilisable en course ou seulement pour déplacer les véhicules entre les étapes.
Seconde évolution majeure pour cette rentrée en WRC, l’utilisation de carburant ne contenant aucune énergie fossile. Ce carburant « durable » sera créé à partir d’un mélange de bio-carburants provenant de la décomposition de déchets végétaux et de carburants de synthèses fabriqués grâce à la capture de CO2 dans l’air et/ou à la sortie des cheminées industrielles. La FIA prévoit de sourcer ces deux carburants auprès d’entreprises n’utilisant que de l’électricité d’origine renouvelable. Les constructeurs engagés en WRC souhaitent, comme ceux qui courent en F1, évaluer l’efficacité de ces nouveaux carburants afin d’imaginer une utilisation dans les véhicules du quotidien.
En avril 2021, Jean Todt, alors encore Président de la FIA, déclarait à propos de ces nouvelles technologies : « La FIA est fermement engagée à mener le sport automobile et la mobilité vers un avenir à faible émission de carbone. En introduisant un carburant durable, parallèlement à la technologie hybride pour le Rally1, nous franchissons une étape importante vers la nouvelle ère du Championnat du Monde des Rallyes en 2022. L’environnement est un pilier majeur du mouvement FIA Purpose Driven. En collaboration avec nos partenaires énergétiques, nous continuerons à combiner les meilleures performances technologiques et environnementales. »
Le dernier volet de ce programme vers la durabilité concerne l’énergie utilisée au quotidien sur le championnat. Les organisateurs du championnat souhaitent se fournir en électricité provenant de sources renouvelables, surtout en Europe où la grille énergétique est déjà branchée à ce type d’énergie. Dans les zones où l’accès à l’électricité propre sera impossible, les organisateurs prévoient d’utiliser des générateurs fonctionnant avec les bio-carburants dont nous vous parlions plus haut, et lorsque la technologie le permettra, à l’hydrogène. Tout le surplus généré sera renvoyé dans la grille énergétique locale.
Alors que l’Extreme E s’est pleinement engagé dans le développement durable, le WRC a encore une longue route à parcourir avant de pouvoir devenir un sport durable. Des avancées en terme de logistique ou sur les objectifs sociétaux – comme ceux présentés par Williams F1 – auraient aussi été bienvenues.