Gestion de l’eau raisonnée et protection de la biodiversité : la mairie écologiste de Bordeaux veut rendre son golf de Bordeaux-Lac plus éco-responsable et plus ouvert.
À Bordeaux comme ailleurs, réduire la consommation d’eau est probablement l’objectif principal des golfs. Et pour cause, le contexte est brûlant : la semaine dernière, l’ONU a publié un rapport qui démontre une raréfaction de l’eau douce et sa détérioration. En raison du changement climatique bien sûr, mais aussi de la sur-utilisation de cette ressource, du déboisement, de l’urbanisation et de la pollution des cours d’eau, dont le débit est d’ailleurs en baisse.
Ces préoccupations écologiques n’épargnent pas les golfs, régulièrement la cible de mouvements contestataires et de dégradations pour leur consommation d’eau. En France, en 2013, 29 millions de m3 d’eau étaient utilisés pour arroser les golfs. Le chiffre est probablement inférieur aujourd’hui, la prise de conscience ayant déjà commencé. C’est dans ce mouvement de sobriété que s’inscrit le golf de Bordeaux-Lac. La mairie écologiste bordelaise est en train de renouveler la délégation de service public (DSP) pour les 10 prochaines années et a ainsi posé dans le cahier des charges plusieurs conditions et exigences pour un site plus éco-responsable.
Une réduction drastique de la consommation d’eau
Le premier objectif est évident : réduire considérablement la consommation d’eau, tout en conservant la qualité des infrastructures. Ainsi, la mairie souhaite diviser par trois, voire par cinq, la consommation d’eau annuelle du golf, et ainsi descendre sous les 35 000 m3 de consommation, alors qu’elle en utilise aujourd’hui près de 75 000 m3, soit l’équivalent de 30 piscines olympiques.
Pour y arriver, il faudra nécessairement faire quelques travaux. Un nouveau système de drainage et d’irrigation du sol devra être installé, pour récupérer les eaux de pluie et les eaux usées, et l’arrosage devra être optimisé. Ces travaux seront à la charge du futur délégataire, qui sera choisi avant l’automne 2025 et qui pourrait bien être Bluegreen, l’actuel délégataire du site.
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La protection de la biodiversité, l’autre priorité
Le Golf de Bordeaux-Lac est situé à proximité de la Garonne et de la réserve écologique des barails, un espace de 156 hectares, dont la moitié est fermée au public, qui est le poumon vert de l’agglomération. La protection de la biodiversité est donc une priorité majeure pour les élus de la ville. « Notre objectif est d’obtenir le niveau or du label pour la biodiversité de la Fédération française de golf, qui est celui avec le plus d’impact et le plus engageant », explique Mathieu Hazouard, l’adjoint aux sports de la ville de Bordeaux, au Figaro.
Ainsi, quelques zones protégées seront créées sur le site, le plus grand du sud-ouest de la France. Les berges des lacs seront aménagées, des nichoirs à oiseaux seront installés. Des études ont aussi été menées pour identifier les espèces à protéger sur le golf, comme les grenouilles et les écrevisses, et celles invasives à contrôler.
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Si l’on est encore loin d’un sport saisonnier, comme certains le réclame pour réduire la consommation d’eau, la nécessaire gestion éco-responsable et durable de l’équipement est bien sûr positive. Comme son ouverture au plus grand nombre, autre volonté de la mairie. « Il y a souvent cette image d’Épinal des golfs seulement réservés à une partie de la population, mais nous avons à Bordeaux un des golfs dont les tarifs sont les moins chers de France », poursuit Mathieu Hazouard auprès du Figaro. De nombreux écoliers bordelais se rendent sur le site pour pratiquer le golf. Demain encore davantage. Espérons alors qu’entre deux swings, ils soient sensibilisés à la protection de la biodiversité et de la ressource en eau.