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8 transformations pour une rentrée sportive écologique

8 transformations pour une rentrée sportive écologique Ecolosport
© Chris Knight / Unsplash
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C’est la rentrée ! Alors qu’une nouvelle saison sportive démarre un peu partout sur le territoire, voici 8 transformations qu’Ecolosport aimerait voir pour une rentrée sportive plus écologique.

Alimentation plus végétale, refus du sponsoring par un pétrolier, trains gratuits… Les initiatives éco-responsables et estivales des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 et de l’Euro 2024 sont intéressantes et, espérons-le, vont inspirer les organisateurs d’événements sportifs pour cette rentrée sportive.

Les championnats professionnels de football, rugby, volley ou handball ont récemment débuté ou vont prochainement reprendre leurs droits avec des supporter(rice)s probablement surchauffé(e)s, grâce à l’effet Paris 2024. Avec sa forte exposition médiatique, et comme toute composante de notre société, le sport-spectacle doit participer au nécessaire effort collectif dans la lutte contre le changement climatique, en sensibilisant mais également en se réinventant.

Certains récents grands rassemblements ont montré des bribes d’exemples à suivre – ou ne pas suivre. Voici donc une liste non-exhaustive des transformations que nous souhaiterions voir dans le sport professionnel, pour cette rentrée 2024/25.

Des mobilités partagées et gratuites

On ne le dira jamais assez : 80% de l’impact carbone d’un événement est lié aux mobilités, il y a donc fort à faire pour inverser cette tendance. À l’image de l’Euro de football 2024, les collectivités et sociétés de transport pourraient travailler main dans la main pour proposer des déplacements gratuits en bus ou en train à tou(te)s les détenteur(rice)s de billets.

Au niveau des événements internationaux, ne serait-il pas temps de limiter l’afflux de spectateur(rice)s étranger(e)s, à l’exception de ceux(celles) pouvant venir en train, et de multiplier les fan-zones locales ? L’engouement populaire au Club France et dans d’autres lieux de rassemblement durant les JOP en sont de formidables exemples : plus que de se retrouver au stade ou dans une salle, c’est surtout le fait de partager des émotions ensemble qui nous fait vibrer. Le double impact serait aussi une baisse des émissions de gaz à effet de serre liée au streaming en solo sur son smartphone, sa télévision ou son ordinateur.

Une alimentation plus végétale

Sur les 10 tonnes de CO2 émises annuellement par un(e) Français(e) – rappelons au passage que nous devons atteindre d’ici 2050 les 2 tonnes de CO2 par habitant -, 25% correspondent à l’alimentation. Végétaliser les assiettes, Paris 2024 a relevé le défi avec certains sites proposant 100% d’alimentation non-carné !

La part belle était également faite aux produits locaux et de saison dans le village des athlètes. On pense aussi aux saucisses véganes vendues dans les stades allemands lors du dernier Euro, ou comment allier gourmandise et réduction des émissions carbone. Une recette très simple à mettre en place sur les 2,5 millions de manifestations sportives qui ont lieu chaque année en France.

Une vraie réduction des déchets

Plus que proposer des solutions de tri, il est désormais temps de réduire drastiquement nos déchets. Selon une étude menée par Football Ecologie France, un match de Ligue 1 génère en moyenne 10 tonnes de déchets !

En cette rentrée sportive, il serait d’abord bienvenu de bien respecter la loi AGEC, qui vise à sortir du plastique à usage unique. Même avec leurs ambitions écologiques, les JOP n’ont pas réussi à la respecter, notamment avec leur partenaire Coca Cola qui amena les serveur(ses)s de certaines buvettes à remplir les gobelets réutilisables avec… des petites bouteilles en plastique. À quand, d’ailleurs, des ambitions revues à la hausse avec des gobelets non-sérigraphié et non-daté afin d’augmenter le taux de retour et de diminuer la production et la consommation de plastique. À quand aussi l’utilisation de contenants alimentaires réutilisables ? Malgré ce faux pas, soulignons la bonne initiative du COJOP d’autoriser les gourdes, même métalliques, dans les arènes, et de multiplier les points d’eau !

Rénovation et sobriété énergétiques des enceintes sportives

95% de structures déjà existantes, l’organisation de Paris 2024 a fait preuve d’une avancée significative sur ce point. Exit les « éléphants blancs » comme à Pékin, Athènes ou encore au Qatar. Pour aller plus loin et dépasser le cadre du sport professionnel, il serait grand temps que les collectivités et l’État, avec l’appui des fédérations, se lancent dans une rénovation énergétique et thermique des stades et gymnases français.

Dans la même veine, il devient urgent que les diffuseurs TV arrêtent de demander l’éclairage des stades en pleine journée et par beau temps, comme le Plan de sobriété du sport le demandait expressément, pour améliorer de manière infime l’expérience des téléspectateur(rice)s…

La végétalisation des sites et le respect des zones naturelles sont aussi des axes de travail à ne pas négliger dans une logique de sobriété. Sur ce point, nos yeux se tournent forcément vers les Jeux Olympiques d’hiver 2030…

La fin des partenariats avec les gros pollueurs

Ici, nous tombons sur LE sujet épineux, et qui demande aux organisateurs d’événements autant de courage que d’ambition, tant les considérations financières sont reines.

À l’exception des JOP 2024 – parce qu’Anne Hidalgo a œuvré pour ne pas avoir TotalEnergies comme sponsor -, les exemples en terme de partenariat responsable ne sont pas encore nombreux. Il serait donc nécessaire d’avoir du bon sens en temps de crise climatique et de lier les intérêts financiers à un partenariat réellement responsable, qui ne met pas en avant des activités extrêmement polluantes. Comme EDF avec Paris 2024, MAIF avec la FFBB, Veolia avec l’Olympique Lyonnais, ou encore Suez avec l’Aviron Bayonnais.

Exit les entreprises trop polluantes, socialement peu recommandables ou proposant de la malbouffe ou des produits addictifs… L’équivalent d’une loi Évin venant interdire ce type de sponsoring se fait attendre.

Un sport toujours plus inclusif 

La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques a marqué les esprits par les nombreux messages d’inclusion délivrés. Elle fut aussi un sacré pied-de-nez à la période électorale plutôt anxiogène que nous venions de vivre, où l’extrême droite et leurs idées nauséabondes a fait la une des journaux.

La néerlandaise Sifan Hassan, gagnante du marathon et portant le voile lors de la cérémonie de remise des médailles ; ou Alice Bellandi, médaillée d’or en judo catégorie -78kg, embrassant sa compagne sous les yeux de la première ministre italienne Giorgia Meloni, ouvertement homophobe et anti-avortement… Les images fortes sur ces sujets de société n’ont pas manqué, durant cette Olympiade. Le sport a ce rôle de nous réunir, de faire sauter des barrières et de nous rassembler sous le drapeau de l’humanité, utilisons-le !

Des sportif(ve)s de plus en plus engagé(e)s

« L’écologie ne doit pas être une cause élitiste ». Cette phrase est celle de Myriam Djekoundade, membre de l’équipe de France olympique de basket 3×3. Plus le dérèglement climatique gagnera du terrain, plus il sera compliqué de pratiquer une activité sportive. Par leur pouvoir d’influence, on espère voir de plus en plus de sportif(ve)s prendre la parole pour défendre la cause environnementale et réclamer de nouveaux modèles de compétition plus adaptés à la crise climatique.

Il était par exemple très appréciable de voir Maryse Éwanjé-Épée, ancienne athlète de haut-niveau et consultante à France Télévisions, fustiger le processus de qualification de World Athletics et son fort impact carbone, en direct pendant les Jeux. Et si la signature de la charte des Climatosportifs devenaient une annexe obligatoire des contrats de travail des joueur(se)s professionnel(le)s ?

Merchandising, au revoir la surconsommation

Fini le merchandising à outrance poussant à la surconsommation et les goodies inutiles fabriqués à l’autre bout de la planète. Franchement, a t-on vraiment besoin de 3 nouveaux maillots chaque saison ? Ces habitudes ont un impact négatif, tant sur le plan environnemental que sur les conditions humaines dans lesquelles ces produits sont parfois fabriqués. Là encore, nous n’avons que très peu d’exemples inspirants si ce n’est le partenariat noué entre certains clubs comme le RC Auch avec l’équipementier NOLT, ou encore la décision du Brentford FC en 2021 de ne pas sortir de nouveau maillot.

Bien que cette liste de vœux pour une rentrée sportive écologique puisse paraître utopiste aux yeux de certain(e)s, le sport doit faire un virage à 180° et se réinventer. C’est une question de survie ! La sobriété et le ralentissement sont probablement les voies les plus douces (et positives) en réponse au dérèglement climatique. Il ne reste maintenant plus qu’à l’accepter et à commencer cette mutation : le temps presse et comme le dit si bien l’ancien champion olympique de canoë Etienne Stott : « pas de sport sur une planète morte » !

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