Hélène Noesmoen est une athlète engagée. Celle qui pratique la planche à voile sur foil et concourrait aux Jeux olympiques de Paris 2024 se livre sur son engagement environnemental. Portrait.
Elles sont trop peu, ces voix qui se lèvent pour promouvoir un sport plus écologique. Alors, quand on en entend une nouvelle, on s’en empare, on la partage. Hélène Noesmoen, véliplanchiste de 32 ans, membre de l’équipe de France olympique et 7ème aux derniers Jeux, est l’une de ces voix : elle allie sa passion pour son sport et son engagement écologique. Entre défis sur l’eau et initiatives pour contribuer à la préservation de la planète, son parcours témoigne de cette dualité si peu fréquente.
Enfant, déjà, la nature entoure Hélène Noesmoen. Les voyages familiaux sont proches, plutôt en camping, au contact de la nature et des sports d’extérieur. “J’ai eu cette chance de me rendre compte assez vite de la fragilité de la nature et du besoin de la préserver” nous dit-elle. L’eau l’emportera sur la rando et le vélo – qu’elle affectionne. Son sport sera la planche à voile. Et sa passion s’accompagnera d’une conscience aiguë des enjeux environnementaux auxquels les milieux marins font face. Lors de ses entraînements à Marseille, site emblématique pour la voile et olympique lors des derniers Jeux, elle a souvent été confrontée à la pollution des eaux. « Après de gros vents de terre ou de fortes pluies, la mer se remplie de déchets, qu’il s’agisse de plastique ou de morceaux de bois », raconte la Championne du Monde 2021 et triple Championne d’Europe 2020, 2021 et 2022.
La pollution marine est une réalité qu’Hélène observe avec amertume. Ces débris, couplée à une eau trouble, peuvent non seulement perturber les entraînements, mais aussi représenter un véritable danger pour les sportifs. Au-delà de l’impact écologique sur les mers et les océans, ces déchets peuvent entraîner des accidents lors des compétitions. « On essaie de contrôler ce qu’on peut, mais tomber sur un débris dans l’eau est incontrôlable. C’est décevant de voir que ces problèmes pourraient être évités à la source. » Avec le foil, les athlètes volent au-dessus de l’eau. Le foil est par contre immergé et le risque de percuter des déchets bloqués entre deux eaux, important.
La difficile équation des déplacements
Dans un sport qui impose des compétitions aux quatre coins du monde, l’athlète s’efforce de limiter son empreinte carbone. À l’issue de l’Olympiade précédente, elle a fait le choix de se concentrer sur Marseille pour ses entraînements. “J’habite à Brest, donc Brest-Marseille, c’est un peu la grande diagonale et j’ai essayé de faire tous mes déplacements en train, sauf ceux où on descendait en camion – une ou deux fois par an – avec tout le matériel” détaille celle qui est née aux Sables d’Olonne.

Cependant, elle reconnaît les limites de cet engagement. « Les compétitions internationales rendent certains déplacements en avion inévitables. Par contre, ne pouvons-nous pas le prendre moins et mieux ? » questionne t-elle, mettant ainsi en exergue un calendrier qui pourrait être optimisé par les organisateurs. C’est là l’équation quasi-insoluble des athlètes de haut-niveau : comment concilier performance sportive et engagements écologiques, dans un environnement mondialisé et bien éloigné de la sobriété ?
Ce questionnement s’applique aussi sur le matériel. “Si tu veux être compétitif, tu es obligé d’en acheter. Tu peux essayer d’en acheter moins mais tu ne peux pas non plus naviguer avec du matériel de seconde main en compétition. Ce n’est absolument pas possible. Par contre, dans l’autre sens, il est possible de le revendre et donc de faire en sorte qu’il soit réutilisé ou recyclé.”
Son engagement avec la Water Family
Au-delà des actions entreprises dans son sport, la citoyenne Hélène Noesmoen tente d’adopter un mode de vie le plus éco-responsable possible au quotidien, guidée par son éducation. Achat local, réflexion avant chaque consommation, recyclage, compostage… Elle s’efforce de réduire son empreinte écologique, même lors de ses déplacements. « Quand je suis chez moi, c’est facile. Mais en voyage, il faut souvent s’adapter au contexte local. »
Autre facette de cette ingénieure de formation : son investissement au sein de l’association Water Family. Depuis plusieurs années, elle participe à des initiatives visant à sensibiliser les jeunes générations à l’écoresponsabilité. « Dans les écoles, nous utilisons des kits pédagogiques pour aborder des sujets concrets. L’idée est d’utiliser le fait qu’un athlète soit là pour revenir sur certains sujets : l’alimentation, l’hydratation, ou encore les produits pour nettoyer une planche de manière écologique. »
Son rôle ne s’arrête pas là. La véliplanchiste utilise son image pour diffuser les bons messages. Elle cherche aussi à mobiliser ses partenaires pour soutenir l’association, que ce soit en finançant des interventions ou en proposant des formations internes sur la RSE. Que ce soit à travers ses initiatives personnelles, son implication dans la Water Family, ou ses choix au quotidien, Hélène Noesmoen incarne une nouvelle vision du sport : plus respectueuse de la planète, plus responsable, et résolument tournée vers l’avenir.