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#WhiteCard, symbole de la mobilisation du sport pour la paix dans le monde

#WhiteCard Peace and Sport Paix Ecolosport
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Dans le cadre de la Journée Internationale du Sport au Service du Développement et de la Paix, l’organisation Peace and Sport organise la campagne #WhiteCard, symbole de la mobilisation du sport pour la paix dans le monde. Entretien avec Jean-Jerome Perrin-Mortier, Chief Operating Officer de l’organisation, qui évoque aussi les liens entre paix et écologie.

Pouvez-vous nous parler de cette opération #WhiteCard ? en quoi consiste t-elle ?

Jean-Jérôme Perrin-Mortier : L’opération #WhiteCard entre dans le cadre de la Journée Internationale du Sport au Service du Développement et de la Paix, qui a été annoncée en août 2013 par l’ONU, avec le soutien du Comité International Olympique (CIO). Cette association entre l’ONU et le CIO a été un moment historique, cette journée vient reconnaitre le potentiel illimité que peut avoir le sport sur les changements sociaux et sociétaux.

Dès 2014, Peace and Sport a rebondit sur cette Journée Internationale pour agir concrètement et essayer de mobiliser et sensibiliser les communautés au service du développement et de la paix. Nous avons donc créé l’initiative #WhiteCard pour cette journée, le carton blanc est une forme de symbole de l’engagement pour la paix par le sport.

Durant de nombreuses années, nous avons fait en sorte que les différents acteurs du monde du sport puissent tendre ce carton, à la manière d’un arbitre qui tend un carton rouge pour une grosse faute ou un carton jaune pour une erreur. Le carton blanc symbolise la bonne action et la paix par le sport. L’idée de cette 8ème édition, qui va toucher maintenant plusieurs millions de personnes grâce aux réseaux sociaux, est de montrer l’envers du décor. Derrière chaque #WhiteCard, il y a des individus qui ont des engagements sociaux, qui seront en capacité de raconter leur histoire sur la plateforme 6 avril et au travers des réseaux sociaux. Nous voulons donner un sens supplémentaire à cette opération.

Il y a un certain nombre de sportifs et de champions qui font partie de ce mouvement, dont Didier Drogba et Tony Estanguet…

Jean-Jérôme Perrin-Mortier : Nous comptons dans nos rangs 119 champions de la paix. Ce sont des ambassadeurs de Peace and Sport, que nous sensibilisons ou mobilisons tout au long de l’année. Didier Drogba en fait partie, c’est le vice-Président de notre organisation. Tony Estanguet fait partie de nos ambassadeurs, au même titre que Laurence Fischer, Sarah Ourahmoune, Florent Pietrus, Siya Kolisi ou même Lionel Messi, qui s’engagé plus récemment sur le long terme.

#WhiteCard Peace and Sport Paix Ecolosport

Revenons sur les « histoires » racontées à travers l’initiative #WhiteCard. quel genre d’histoires sont racontées et lesquelles vous ont marqué ?

Jean-Jérôme Perrin-Mortier : Il y a différents types d’histoires. Il y a celle du Prince Albert II de Monaco, qui a participé 5 fois aux Jeux Olympiques. Les Jeux sont un formidable brassage culturel et social et le Prince s’est donc retrouvé dans un environnement différent du sien. Dans sa fonction de chef de l’état, au quotidien, ça l’a nourrit, il est capable d’aller en permanence au contact de gens aux diversités sociales, intellectuelles ou territoriales complètement différentes.

Il y a l’Appel de Karthoum, l’histoire de Didier Drogba qui, en 2005, avait été fortement relayée dans les médias. À cette époque, il y avait une guerre civile en Côte d’Ivoire. Il s’était agenouillé dans le vestiaire après un match pour faire un appel au calme auprès de la population ivoirienne. Cet appel avait entrainé de nombreux cessez-le-feu. Ce sont des histoires qui marquent !

Il y a aussi l’histoire de Nesrin, une coach de kick-boxing qui travaille maintenant pour Peace and Sport et qui a fuit la guerre, en Syrie. Un jour, elle est sortie de chez elle pour aller faire une course et quand elle est revenue, sa maison avait explosé avec sa famille à l’intérieur… Avec son seul sac, elle a traversé la frontière et a intégré un camp en Jordanie, où elle a rencontré différents acteurs sociaux dont un coordinateur Peace and Sport, qui lui a transmis un certain nombre de valeurs autour du sport. Aujourd’hui, elle essaye de se reconstruire autour de la pratique sportive.

Il y a vraiment ce genre d’histoires à tous les échelons, que ce soit un chef d’état, un sportif de haut-niveau ou un bénéficiaire lambda. Chacun à son niveau a scellé un engagement qui aide au quotidien.

La paix et l’écologie sont deux sujets qui sont très liés, au travers du changement climatique et de ce qu’il peut engendrer dans certaines zones du monde…

Jean-Jérôme Perrin-Mortier : Nous sommes face à une problématique de changement climatique énorme. La population de réfugiés climatiques est en constante augmentation. Il y a quelques années, dans nos zones d’actions comme le Sahel, nous avions peu de retours de ce type. Aujourd’hui, les bénéficiaires de notre programme nous font écho de leur réalité et que les changements climatiques vont les amener à se déplacer. Il y a des situations problématiques, où la paix est menacée. Sur certaines zones, ce sont des milliers de personnes qui doivent bouger.

Peace and Sport est, par exemple, intervenu avec Christian Karembeu à Haïti, suite aux catastrophes naturelles de 2010. Indirectement, le sport a permis, dans certains cas, d’être les premiers dans le reconstruction. Le sport n’est que très peu reconnu dans la reconstruction post-catastrophes naturelles. Il y a d’abord les casques bleus – et c’est parfaitement légitime – qui permettent le maintien de la paix. Dans un deuxième temps, il y a les aides alimentaires, qui arrivent très rapidement. Le troisième temps doit être éducatif : ces programmes mis en place sur zone permettent la première resocialisation entre les jeunes. Utiliser le sport comme outil éducatif est important dans ces moments-tampons, où le retour à la normale met plusieurs mois voire plusieurs années.

Dernier point que je voulais évoquer concernant la protection de l’environnement, nous travaillons en permanence à la création d’outils nous permettant de réduire notre empreinte carbone. Nous utilisons par exemple des applications ou nous nous appuyons sur des formateurs locaux pour former les gens ou nos coordinateurs à distance et ainsi éviter de se déplacer en permanence. Il y a enfin tout un travail mis en place par les sportifs et sportives, qui tend à réduire leur empreinte carbone.

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Michaël Ferrisi
Michaël Ferrisi

Ecolosport le PODDCAST explore la façon dont le sport peut contribuer à la réalisation des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) de l'ONU et comment ceux-ci peuvent soutenir le développement du sport.