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Bilan des États Généraux Sport Planète, entre inquiétude et optimisme

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Ces 18 et 19 octobre, les premiers Etats Généraux Sport Planète se sont tenus au CREPS Ile-de-France, rassemblant l’ensemble des acteurs du sport responsable. Bilan de ces deux jours de réflexion.

Acteur incontournable du sport éco-responsable, la MAIF a rassemblé ces mardi et mercredi en région parisienne de nombreux protagonistes du secteur, pour ce qui étaient les premiers Etats Généraux Sport Planète. Conférences, tables rondes, ateliers, tout était réuni pour nourrir une réflexion importante sur différentes thématiques : économie du sport, éducation, éco-aventuriers, athlètes, financement et médias. Ils étaient moins de 200 à assister sur place aux échanges, et plus de 600 à s’être inscrits pour les suivre en ligne. « La structure de l’événement permettait les échanges, même s’ils étaient parfois limités » explique d’abord Didier Lehénaff, pierre angulaire du projet. « On a essayé de donner la parole au public présent dans la salle et à celui connecté à distance. Nous avons créé des espaces spécifiques, les ateliers, auxquels tous les participants pouvaient se joindre. Enfin, les phases de restitution étaient ouvertes aux questions et aux commentaires. C’est positif ! »

Si chacun a pu nourrir le débat et la réflexion autour d’un sport plus responsable, propre et durable, c’est qu’il y a urgence à agir. De nombreuses questions et problématiques ont été soulevées, pour autant sinon plus de réponses. Comment faire face à l’éco-anxiété ? Quelle place pour les éco-aventuriers ? Comment financer la transition écologique du sport ? Quels sponsors pour les athlètes ? Comment organiser un événement éco-responsable ? Quels nouveaux récits raconter autour du sport ? Comment éduquer les deux-tiers de la population non-avertie aux questions environnementales ?

Éléments de réponse avec Adrien Piquera, co-fondateur de Nature Peinture*. « Le réalisme doit changer de camp. La communication dans son état actuel est notre pire ennemi. La maitrise de l’image au profit du sponsoring de marque est en totale opposition avec la défense de valeurs. Comme l’a dit Didier, le financement du sport n’est pas en accord avec ses valeurs. Les premiers sponsors ont été des McDonald’s ou des cigarettiers. Il est donc normal aujourd’hui d’avoir des Coupes du Monde au Qatar ou des UberEats sur les maillots de football. »

« L’image doit s’aligner avec le message »

La langue de bois n’était pas au rendez-vous. Si certains intervenants sont tout de même restés sobres dans leur argumentaire, d’autres ont pu faire réagir la salle. « A certains moments, on sentait que ça bougeait dans l’assistance » analyse dans un sourire Didier Lehénaff. C’était notamment le cas lors de la table ronde consacrée aux médias et aux nouveaux récits, à laquelle Ecolosport participait justement. Les liens entre financements des médias, audiences et traitement de ces sujets d’intérêt général ont soulevé de nombreux commentaires, parfois passionnés et toujours passionnants.

« Ce qui est primordial aujourd’hui, c’est l’éco-conditionnalité des financements du sport » insiste Adrien Piquera. « On a besoin d’une déontologie, car la pédagogie passe par les anciens et nouveaux médias. Si les intérêts économiques sont plus importants que l’urgence climatique, on n’y arrivera pas. L’éco-aventurier est justement éco-conditionnalisé pour faire de la pédagogie sur la protection de l’environnement. » Il poursuit ensuite : « L’image doit s’aligner avec le message. L’économie de l’attention doit s’aligner avec l’écologie de l’attention. Dès lors, nous aurons un champ nouveau, inexploré et qui peut permettre à des entreprises de prospérer. Peut-être moins rapidement, mais en étant plus équilibré. »

Un manifeste et une tribune à l’ordre du jour

« Il y aura un avant et un après ces États Généraux Sport Planète » indique le fondateur de l’association SVPlanète, Didier Lehénaff. « Valérie Masson-Delmotte expliquait lors de Demain Le Sport il y a un mois qu’il n’existait pas d’espace permettant aux acteurs du sport d’échanger et de produire la feuille de route de demain. Cet événement intervient quelques semaines après ce constat. » Et il aura un héritage puisque des livrables sont attendus d’ici la fin de l’année : un manifeste sera édité et la rédaction d’une tribune est en réflexion. L’objectif : « apporter un complément de méthodologie permettant à l’ensemble des acteurs du sport de disposer d’outils pour avancer. » Au delà de ces livrables, et pour celles et ceux qui n’ont pas pu assister aux tables rondes et conférences, elles seront prochainement disponibles en replay.

Tous les participants ont unanimement salué la qualité de ces deux journées, dont l’impact carbone va d’ailleurs être mesuré par WeeztR. Dès lors, quid d’une deuxième édition ? Elle devrait intervenir dans deux ans, à la suite des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

« Je crois que cet événement a démontré que nous poussions tous dans le même sens. Il y a une vraie énergie. Celle que l’on a dépensé pour organiser ces Etats Généraux bien sûr, et surtout celle que ce moment nous a, à tous, apporté. C’était aussi l’objectif. » Une énergie mise au service d’un nouveau modèle pour le sport, au service de nouveaux récits plus attractifs, plus ludiques et plus sexy, au service de l’optimisme, enfin, pour contrer une forme d’éco-anxiété qui gagne la société. Tel un mantra, une phrase chevillée au corps, Didier Lehénaff le répète inlassablement : « nous sommes condamnés à l’optimisme. »


* Nature Peinture travaille avec : 1 déchet par jour, Earthship Sisters, Sauvage Méditerranée, le Mouvement des éco-aventuriers Sport Planète de la MAIF, le Festival Lumexplore de La Ciotat, Jérôme Zindy

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Michaël Ferrisi
Michaël Ferrisi

Ecolosport le PODDCAST explore la façon dont le sport peut contribuer à la réalisation des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) de l'ONU et comment ceux-ci peuvent soutenir le développement du sport.