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Et si une seule ville était apte à accueillir les Jeux Olympiques d’hiver en 2100 ?

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Une étude publiée dans la revue Current Issue in Tourism a analysé les impacts du changement climatique sur le monde du sport et alerte : si aucune réduction radicale des émissions mondiales de gaz à effet de serre n’est opérée, une seule ville sera apte à accueillir, dans des conditions correctes, les Jeux Olympiques d’hiver en 2100.

Les chercheurs ont étudié les 21 villes où se sont déjà tenus les Jeux Olympiques d’hiver depuis leur lancement en 1924 et ont tenté de déterminer lesquelles pourraient, de nouveau, accueillir la compétition sportive. Le constat est sans appel : seule la ville japonaise de Saporro connaitra un niveau d’enneigement suffisant et des températures assez basses pour accueillir l’événement si les émissions de GES ne réduisent pas drastiquement.

Ce scénario a été défini et étudié par une collaboration entre des scientifiques canadiens de l’Université de Waterloo, des chercheurs du Programme de dynamique environnementale de l’Université de l’Arkansas et du Département des finances publiques de l’Université d’Innsbruck en Autriche. L’ensemble du projet a été coordonné par le professeur Daniel Scott, chargé de cours au Département de géographie et de gestion de l’environnement.

Afin de réaliser leur enquête, l’équipe a examiné certaines données climatiques depuis les années 1920 et a sondé plus de 339 athlètes et entraineurs sportifs de haut-niveau afin de savoir quelles sont, selon eux, les conditions météorologiques les plus adéquates pour être performants et en sécurité lors de la pratique de sports d’hiver en compétition.

Cette analyse a finalement permis de notifier qu’au cours des 50 dernières années, la fréquence de conditions inadéquates et dangereuses a augmenté dans les 21 villes auparavant hôtes. Selon le géographe Daniel Scott, coordinateur de l’étude, entre 1920 et 1950, la température moyenne des villes hôtes était fixée à 0,4°C en février, aujourd’hui elle atteint 6,3°C. De façon logique, plus les températures vont augmenter, plus le niveau d’enneigement sera faible ou la neige sera de mauvaise qualité (notamment trop lourde) compromettant la pratique de sports d’hiver.

La nécessité de respecter l’Accord de Paris sur le climat

Les scientifiques ont ensuite comparé les résultats de l’étude et les critères météorologiques favorables selon les enquêtes avec deux scénarios climatiques distincts élaborés par le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Ainsi, le premier scénario, appelé RCP 2.6, décrit l’évolution du climat si l’Accord de Paris est respecté et le scénario RCP 8.5 s’appuie sur une hypothèse de poursuite de la trajectoire actuelle des émissions de GES. Avec le premier scénario, la température des villes olympiques au mois de février augmenterait jusqu’à 2.7°C d’ici 2080. +4,4°C sont attendus pour la seconde option.

Bien que restant impactées, 8 des villes hôtes historiques pourraient recevoir les JO d’hiver à nouveau en 2080 si la neutralité carbone est atteinte. Toutefois, si les émissions mondiales de gaz à effet de serre ne sont pas considérablement réduites, seules 4 de ces villes (Lack Placid, Lillehammer, Oslo et Sapporo) seraient en mesure de fournir des conditions acceptables en 2050, puis uniquement Sapporo en 2080.

Des alternatives peu idéales et des capacités d’adaptation parfois limitées

Plusieurs éditions des Jeux Olympiques d’hiver se sont déjà vues dans l’obligation de s’adapter pour faire face aux conséquences du changement climatique.

Dernièrement, l’édition 2022 à Pékin a dû utiliser presque 100% de neige artificielle. Cette dernière est pourtant considérée comme plus dangereuse pour les chutes et les blessures. De plus, la production de neige artificielle n’est pas sans impact sur l’environnement et cette dernière ne pourra pas, selon certains scientifiques, résister à une température supérieure à 3°C.

Une dizaine d’année avant Pékin, lors de Jeux Olympiques de Vancouver, il avait déjà fallu transporter de la neige par hélicoptère. Autre exemple, à Sotchi en 2014, lorsqu’un certain nombre d’athlètes se sont vu contraints d’abandonner l’épreuve de slalom géant à cause d’une neige de mauvaise qualité leur donnant du mal à descendre la piste. On a également remarqué une hausse du nombre de blessures graves, multiplié par six, lors des Jeux Paralympiques en 2010 et en 2014. Selon une étude rédigée par AOSSM et Stop sports injuries, cette hausse serait principalement due à l’augmentation de la température.

Finalement, ce sont, selon les résultats du sondage, 94% des 339 athlètes et entraineurs qui s’inquiètent de l’impact du réchauffement climatique sur l’avenir de leur sport. Certains essayent déjà de trouver des moyens de s’adapter. Les équipes du Comité de ski de Savoie doivent parfois aller s’entrainer une partie de l’année en Norvège ou en Suisse pour trouver des glaciers suffisamment enneigés, générant pollution et perturbations supplémentaires. Plus de 170 skieurs ont aussi récemment signé une tribune à destination de la Fédération Internationale de Ski.

Si vous souhaitez en savoir davantage, vous pouvez parcourir ce rapport sur les conséquences du changement climatique et de la pratique de sports d’hiver.

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