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L’avenir des stations de ski européennes très fortement menacé

L’avenir des stations de ski européennes très fortement menacé Ecologie Ecolosport
© Quentin Janssen / Unsplash
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Dans une étude parue ce lundi, la revue scientifique « Nature Climate Change » nous informe qu’avec un réchauffement climatique à +3°C, la quasi-totalité des stations de ski européennes seront menacées. Les domaines français sont particulièrement concernés.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le constat est glaçant. Alors que le dérèglement climatique mondial est de +1,15° par rapport à l’ère préindustrielle (1750-1850), l’Europe se situe déjà à +2,3° degré et la France à +1,7°. La montagne, milieu très fragile, est de plus en plus fortement impactée par ces hausses de température. La fonte des glaciers et la raréfaction de la neige compromettent, à court terme, l’avenir des stations de ski. C’est ce que révèle la récente étude publiée dans « Nature Climate Change » pour laquelle ont participé des scientifiques de Météo France et de l’INRAE.

Des scénarios qui font froid dans le dos

Pour dresser ce constat, l’étude s’est basée sur 2 234 stations européennes réparties dans 28 pays. L’économie du ski sur le vieux continent, c’est la moitié des stations à l’échelle mondiale, l’accueil de 60% des pratiquant(e)s de ski dans le monde, et plus de 30 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 9 milliards en France.

Quels que soient les scénarios, les conditions vont se dégrader fortement. D’autant plus que les politiques nationales et internationales actuelles ne sont pas alignées avec les objectifs des Accords de Paris, comme a pu le souligner à plusieurs reprises l’ONU ou des organismes tels que le Haut Conseil Pour Le Climat, en pointant du doigt la feuille de route française qui n’est pas à la hauteur des enjeux environnementaux.

Ainsi, avec un réchauffement de +2°C, ce sont 53% des domaines skiables européens qui seront en déficit accru de neige naturelle (34% dans les Alpes et 89% dans les Pyrénées). Malheureusement, la trajectoire actuelle nous mène plutôt vers une hausse de +3°C, voire même +4°C. Dans le premier cas, 91% des stations en Europe sont en très grand danger. Sur notre territoire, cela représente 93% dans les Alpes et 98% dans les Pyrénées. Si nous franchissons la barre des 4°C, seuls 2% des domaines bénéficieront encore d’un enneigement naturel suffisant et ils ne seront pas en France. « Cette étude montre que dans toutes les régions montagneuses d’Europe, le changement climatique à venir va conduire à des conditions de neige dégradées par rapport aux décennies précédentes, même si elles varieront d’une région à l’autre et à l’intérieur des régions » a précisé à l’AFP, Samuel Morin, chercheur en physique de la neige et co-auteur de l’étude.
À noter qu’actuellement, ce sont déjà plus de 160 stations françaises qui ont définitivement mis la clé sous la porte.

La neige de culture comme rustine éphémère

Alors que certaines régions, à l’image d’Auvergne-Rhône-Alpes, espèrent pouvoir combler ce déficit grâce à la neige artificielle, les chercheurs ont prouvé qu’elle ne pourrait être qu’une solution temporaire pour permettre aux territoires de faire le deuil de l’or blanc.

En Turquie, dans les Alpes et en Scandinavie, cette alternative palliative permettrait de limiter la casse. Néanmoins, 27% des stations en Europe devraient tout de même fermer à +2°C et 71% dans le scénario à +4°C. L’étude met aussi en avant la forte consommation énergétique de la neige de culture. Ainsi, les recours à l’eau et à l’électricité vont augmenter drastiquement, créant par la même occasion d’autres problèmes (manque d’eau, recours à des énergies fossiles type charbon pour l’électricité dans certains pays). Précisons également que la France et l’Autriche sont les pays les plus consommateurs de ces ressources.

> Lire aussi : Temps réglementaire – Neige de culture et protection de l’environnement

Le dérèglement climatique va ainsi représenter un coût faramineux pour les exploitants. Des dépenses qui auront des conséquences sur les prix des forfaits par exemple, accentuant encore un peu plus les écarts sociaux par la même occasion. À titre d’exemple, la station de La Plagne s’est vue dans l’obligation de déplacer la remontée mécanique du glacier de la Chiaupe, impacté par le dérèglement climatique. Le montant du chantier s’élève à 30 millions d’euros. Il faut aussi prendre en compte les risques naturels de plus en plus fréquents et importants comme les éboulements ou les avalanches, qui mettent notamment en danger les pratiquant(e)s d’activités de pleine nature.

Les gérants et collectivités sont dans l’obligation d’anticiper au plus vite cet inéluctable scénario. En France, de nombreuses structures existent pour les accompagner dans cette nécessaire transformation : Mountain Rider Foundation, Protect Our Winter, Résilience Montagne ou encore Mountain Wilderness.

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