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Paris 2024 : la stratégie d’économie circulaire offre ses premiers résultats

Paris 2024 : la stratégie d'économie circulaire offre ses premiers résultats
© Paris 2024
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« Moins, mieux et plus longtemps ». Paris 2024 a dévoilé, ce lundi 18 mars, les premiers résultats de sa stratégie d’économie circulaire, qui veut penser l’après-Jeux avant les Jeux.

« Accueillir les Jeux est un énorme défi. Nous avons une conviction : ces grands événements ont un impact et c’est à nous de le réduire au maximum. » En préambule de la conférence de presse organisée par Paris 2024, Georgina Grenon, Directrice excellence environnementale, n’élude pas la responsabilité du COJOP dans la réduction de l’impact des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Après avoir dévoilé sa stratégie d’économie circulaire en octobre 2022, voici le temps des premiers résultats. « Nous sommes convaincus qu’un autre modèle est possible. Les Jeux peuvent être un accélérateur de transition écologique si les Jeux sont un laboratoire » poursuit-elle. Un laboratoire du « moins, mieux et plus longtemps », trois principes martelés puis détaillés par les équipes.

Si l’impact carbone de l’événement est habituellement plus évoqué, celui sur les ressources est tout aussi important. Comment le réduire ? En adoptant les principes de l’économie circulaire : réduire, réutiliser, recycler et repenser l’utilisation. Pour ce faire, Paris 2024 a embauché il y a presque 4 ans Caroline Louis, manager économie circulaire des Jeux, un poste jamais vu sur les autres Olympiades. Elle explique tout l’enjeu : « Organiser des Jeux, c’est créer une mini-ville pour un temps éphémère : on met des infrastructures, avec un réseau d’eau et d’électricité, du mobilier, de la signalétique, des équipements, de la restauration, des sanitaires, etc… »

L’empreinte matière, une première

Dès lors, le COJOP est parti d’une feuille blanche et a travaillé sur un nouveau terme et une nouvelle méthodologie : l’empreinte matières des Jeux, la somme du poids de toutes les ressources mobilisées pour les besoins des Jeux. 75% du poids de cette empreinte matière est lié aux infrastructures temporaires. C’est le plus gros enjeu : comment accompagner ces infrastructures à anticiper une seconde vie ? Ainsi, 90% des 6 millions de produits et équipements dont l’organisation a besoin, sont opérés et repris par les prestataires des Jeux. La seconde vie est ainsi mise dans le modèle d’approvisionnement.

> Lire aussi : Benjamin Lévêque (Paris 2024) : « Ne pas dépasser les 1,5 millions de tonnes de CO2 »

Moins, mieux et pour longtemps

Pour tenir cette stratégie d’économie circulaire, Paris 2024 a appliqué la Stratégie Responsable des Achats définie dès 2019, dont l’économie circulaire est l’un des piliers. Cette stratégie s’articule autour de 3 principes : organiser les Jeux avec moins de ressources en optimisant l’existant, en favorisant la location ou redéfinissant les besoins ; mieux les mobiliser en favorisant l’éco-conception, en réduisant les emballages et en augmentant la recyclabilité des produits ; et s’assurer de leur seconde vie après les Jeux, en l’anticipant, en allongeant la durée de vie des produits et en encourageant les bons gestes de tri.

Chiffre connu depuis de longtemps, Paris 2024 a optimisé les infrastructures présentes à Paris : 95% de ces infrastructures des Jeux sont existantes ou temporaires. 600 000 éléments de mobiliers seront nécessaires, soit, selon le COJOP, une réduction de 25% en rapport aux besoins initiaux. Enfin, 75% des équipements technologiques et techniques seront loués. Partenaires des JOP, GL Events s’est justement engagés à recycler ou réutiliser les tentes, cloisons modulables, tribunes et autres éclairages après les Jeux. Voilà pour le « moins ».

Pour le « mieux », le COJOP souhaite promouvoir l’éco-conception et assurer la recyclabilité, et a « choisi de proposer 90% de seconde vie pour les supports de communication et signalétiques. On passe d’un secteur à 100% linéaire et à usage unique à un secteur qui s’engage à leur donner une seconde vie, à proposer un nouveau modèle » ajoute Caroline Louis. La démarche d’éco-conception des produits a aussi été un critère majeur des 1 500 marchés lancés par Paris 2024, qui accompagne par ailleurs 50 fournisseurs de produits sous licence.

Pour l’ameublement des sites, Paris 2024 a travaillé avec RGS Events, qui s’est appuyé sur des entreprises de l’ESS dans le cadre du programme ESS 2024. « Sans aucun doute, Paris 2024 est l’événement qui va le plus loin » avance Jon Parker, Senior Project Manager, qui compare ces Jeux 2024 avec ceux organisés depuis Sydeny 2000. Exemple : RGS a conçu des tables basses en volant de badminton – une façon de rappeler que les volants utilisés pendant les Jeux seront recyclés. Du côté de Gerflor, on va développer 33 000 m2 de sols sportifs, fabriqués à 35% de matières recyclées. Les sols ne seront pas collés, ce qui va permettre le réemploi à 100% de ces sols par des municipalités.

Enfin, le « pour longtemps ». La volonté du COJOP est d’ancrer de nouvelles pratiques et de laisser un héritage positif. Ainsi, l’ensemble des mobiliers seront réutilisés, tout comme les équipements technologiques, sportifs et de sécurité. Ce sera le cas aussi pour les infrastructures temporaires, qui trouveront toutes une seconde vie. L’organisation a d’ailleurs mis en avant un autre de ses partenaires, Saint-Gobain, qui a développé des cloisons réutilisables et bas-carbone à l’occasion de Paris 2024. « Avec les Jeux, nous avons gagné 10 ans » explique l’une des représentantes de l’entreprise.

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