Créée en 2020, l’association Football Ecologie France a profité d’une riche année 2024 pour poursuivre son développement… et annoncer quelques ambitions. On en parle avec Antoine Miche, son fondateur.
L’année 2024 n’est pas encore finie, mais chez Football Ecologie France, on s’en souviendra forcément. Entre l’Euro 2024 de football, le nouveau partenariat conclu avec la FFF et les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, une sorte d’apogée a été atteinte, si l’on en croit Antoine Miche, fondateur de l’association. « Pendant les Jeux, on a fait plus de 50 jours d’intervention en fan zone, donc ça a été très intense. On a vu au final plus de 6 000 personnes, avec qui on a pu échanger, qu’on a pu sensibiliser. C’est un beau bilan. » Qui a une certaine logique puisque l’association est soutenue depuis quelques années par le fonds des JOP, Impact 2024.
À l’occasion des Jeux, un stand « Tous éco-supporters » a été déployé avec 3 espaces de sensibilisation, rassemblant les différents outils de Football Ecologie France. « Le premier, c’est le format événementiel de la Fresque écologique du football. Ça, c’est vraiment pour faire comprendre en quelques minutes les enjeux, les impacts et faire deviner déjà quelques solutions » poursuit le dirigeant. Le deuxième atelier se fait avec un ballon et des buts. Des questions thématiques sont posées, les réponses sont données en tirant dans l’une des cages. « C’est un jeu assez basique mais qui met en jambes et qui plaît bien aux enfants. » Enfin, le troisième espace déployé doit permettre de comprendre quels sont les 11 gestes prioritaires pour basculer de supporter à éco-supporter.
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« On a construit ce stand pour qu’il soit durable. Dès qu’on intervient en club, dans un événement public ou ailleurs, on est censé avoir les trois espaces parce qu’ils sont cohérents et logiques en termes de pédagogie. » C’est cette solution qu’a proposé l’association à la Fédération française de football, et qui a été sélectionné au même titre que celle de Planet Sporting Club et Ecolosport Agence, ou de Football Mission. L’objectif est ici d’aller chercher les clubs amateurs, les districts et les ligues.
Des projets internationaux pour Football Ecologie France
L’année 2024 est donc déjà réussie. Dès lors, comment sera 2025 ? D’après Antoine Miche, elle sera plutôt européenne, voire internationale, à l’image d’un club qualifié en Ligue des Champions après une belle saison. « D’autres organisations européennes ou internationales nous sollicitent pour connaitre notre recette, quels sont nos outils, est-ce qu’il peut y avoir du transfert d’outils et de compétences » détaille t-il, conscient que l’Euro 2024 et les Jeux ont permis ce rapprochement.
L’association travaille avec Common Goal, une association allemande réputée, sur la création d’un kit qui permet aux clubs d’embarquer leur communauté dans l’écologie. L’Allemagne dispose de nombreuses ONGs, assez puissantes, et a justement accueilli l’Euro 2024. « FEF » travaille aussi avec des acteurs belges et anglais. « À l’international, on est en train de sélectionner les ONGs. On va en avoir une quinzaine un peu répartie sur toute la planète : Asie, Amérique du Sud, Mexique, etc. C’est en cours. »
Entre freins et opportunités
Comme pour toutes les autres structures du secteur, Football Ecologie France doit prouver son impact. Elle a travaillé le sujet et sait aujourd’hui que les clubs accompagnés sont satisfaits et progressent, sans toujours pouvoir leur donner des chiffres précis, notamment sur l’impact CO2 de leur accompagnement. Le travail est complexe car embarque un certain nombre d’acteurs, dont les collectivités.
Antoine Miche identifie en outre un frein au développement de l’association et à son travail de sensibilisation. « Je ne vous cache pas que le contexte politique et économique du pays, et aussi celui spécifique au football, va peut-être durcir la situation budgétaire des clubs. C’est embêtant car nous étions sur une belle vague. Mais on ne maitrise pas cet élément » conclut-il, un poil fataliste.
Face à ce seul signal négatif, trois signaux positifs sont d’abord identifiés par le dirigeant. Le premier est l’évolution de la licence club par la Ligue de Football Professionnel, qui a permis aux clubs professionnels – dont le pouvoir d’influence est énorme – de se structurer. Deuxième signal : les moyens que donnent la FFF à sa Direction de l’engagement, pour étoffer certains outils et certaines ambitions. « C’est structurant. Encore une fois, si la gouvernance n’évolue pas, on peut faire ce que l’on veut, il ne se passera pas grand-chose. » Enfin, troisième signal : les clubs sont intéressés par le sujet de l’environnement. « Dans les clubs, ce sont des citoyens et des citoyennes comme tout le monde, ils ont une sensibilité. Ils sont contents quand ils savent qu’on existe et qu’on peut les aider avec des outils et des démarches. »
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Comme un but dans le temps additionnel, un quatrième signal positif est énoncé au bout de la conversation : les clubs professionnels se penchent sérieusement sur le sujet. « Le PSG, ils n’en parlent pas, mais ils font quand même des choses. Il y a Brest, l’Olympique Lyonnais ou l’Olympique de Marseille qui en font pas mal aussi. C’est fait de façon structurée, avec une vraie stratégie derrière et donc des moyens financiers. » Quatre signaux positifs. Un négatif. À 4-1, normalement, c’est une belle victoire pour la planète foot.